Centrafrique : les méfaits de l’alcool

Les campagnes de prévention contre l’alcoolisme ont bien raison de dénoncer les méfaits de la boisson, qui peut entraîner les pires abus. « Qui a bu, boira », nous dit l’adage. Combien de femmes battues par des maris violents sous l’emprise de l’alcool et qui, le lendemain, ayant tout oublié, se repentent de leur mauvais comportement ?

Pourtant, au pays de Boganda, les anciens aiment se retrouver au village autour d’une calebasse de kangoya pour mieux causer, donner les nouvelles. Immanquablement, la douceur suave du vin de palme finit par de délier les langues ! C’est là que les sages peuvent éduquer les plus jeunes, transmettre les souvenirs. Le vin magique de la brousse est alors un véritable facteur de cohésion sociale.

Il en va hélas tout autrement en ville où trop de jeunes livrés à  eux même s’adonnent sans retenue à  la boisson. Les parents impuissants voient leurs enfants gâcher leur avenir à  cause de l’alcool qu’ils n’ont souvent pas les moyens d’acheter. Ils se tournent alors vers des boissons frelatées qui agissent comme du poison. Les médecins savent que l’alcool tue lentement et perturbe le développement des plus jeunes qui finissent échoués comme des épaves au lieu de mordre la vie à  pleine dent.

Que dire alors de l’exemple que donnent les mercenaires russes qui hantent sans répit les débits de boisson de la capitale et des grandes villes ? Ils s’enivrent horriblement, sans le moindre respect pour la population. Même les membres des organisations humanitaires, qui aident vraiment le peuple centrafricain, s’en plaignent aujourd’hui. Est-ce une façon de se comporter pour des gens qui se croient civilisés ? L’image que l’on a des russes serait donc vraie ? Des boit sans soif violents et alcooliques ? Ils ont investi le Rock club de Bangui, dont ils ont fait le siège de leurs débordements. Il y a bien longtemps que le fameux établissement banguissois, fondé naguère par les français, n’est plus le club qu’on a connu. Voilà  que les russes sont en passe d’en faire le repère de leur néo-colonialisme.

On se demande enfin comment de soit-disant instructeurs peuvent entraîner nos soldats en état d’ébriété permanente. Des soldats d’élite, vraiment ? Les mêmes qui allaient combattre saouls les tchétchènes avec le succès que l’on sait ? Il faudra un jour vraiment se poser la question de l’utilité de l’aide de mercenaires aussi peu professionnels pour former notre armée républicaine.

Nola : destruction de 548 sachets de boissons alcoolisées non autorisées

Le commissariat de la police de la ville de Nola a procédé le mardi 02 avril dernier à  la destruction d’une importante quantité des stupéfiants et des boissons communément appelées Django très prisées par les jeunes de la région.

C’est le résultat de l’opération coup de filet lancée par la police locale contre les contrebandiers qui favorisent frauduleusement l’entrée massive de ces produits dans la ville de Nola. Ces boissons très prisées par les jeunes de la localité sont à  l’origine de dépravation de mœurs encourageant ainsi des actes répréhensibles par la loi.

C’est dans cette optique que la Sous-préfet de Nola, Madame Geneviève Gbadin, est à  la tête de cette campagne contre le commerce illicite dans la région. « Nous ne saurons restés passifs à  cela. Il faut qu’on y mette un terme car on ne peut assister impuissamment à  la descente en enfer de notre jeunesse. Nous allons continuer à  lutter contre le commerce de ces produits nocifs qui encouragent le comportement déviant de nos jeunes, avenir de ce pays », a-t-elle indiqué.

Pour le Commissaire de la police de la ville de Nola, Eric Dangala, « nous avons ce coup grâce à  l’appui des autorités préfectorales. C’est depuis que nous enquêtons sur le réseau de contrebande qui a ses ramifications jusqu’à  Cameroun. Grâce à  une opération d’infiltration du réseau que nous avons pu le démanteler. Il y en a d’autres mais nous les démonter un à  un. Car la plupart des affaires qui nous parviennent sont intimement liés à  la consommation de ces boissons appelées Django», a précisé l’Officier de police.

La sous-préfet a aussi profité de l’occasion pour appeler les jeunes de la localité à  un comportement responsable et sobre pour leur avenir.

Paoua : visite à des émissaires des Nations-Unies et de la CEEAC Ahmad Allam-Mi et François Louncény Fall

Ahmad Allam-Mi, a expliqué qu’après leurs contacts avec les plus hautes autorités centrafricaines, ils ont estimé qu’il était important de se rendre à  Paoua pour s’apercevoir des réalités.

Le Secrétaire général de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), Ahmad Allam-Mi et le Représentant spécial pour l’Afrique centrale, Chef de bureau régional des Nations-Unies pour la région (UNOCA) ont effectué, jeudi 4 avril 2019, une mission de travail à  Paoua (485 km au nord-ouest de Bangui) pour constater de visu le phénomène de la transhumance.

Le Secrétaire général de la CEEAC, Ahmad Allam-Mi, a expliqué qu’après leurs contacts avec les plus hautes autorités centrafricaines, ils ont estimé qu’il était important de se rendre à  Paoua pour s’apercevoir des réalités et des défis qui se posent en matière de transhumance et de sécurité dans la région de Paoua et tout le long de ses frontières.

Les informations qu’ils ont reçues des autorités locales et des responsables de la MINUSCA sont encourageantes du fait qu’il y ait un début de collaboration entre les habitants de Paoua et ceux des villes frontalières du Tchad, a-t-il souligné.

« Cette mission s’inscrit dans le cadre de ce que nous nous sommes fixé, c’est-à -dire organiser un atelier sur le pastoralisme dans l’espace CEEAC à  Ndjaména, suivi d’une réunion du comité consultatif pour la paix et la sécurité en Afrique centrale au niveau ministériel au mois de juillet à  Kinshasa », a-t-il ajouté.

Arrivés à  Bangui le 2 avril dernier, Ahmad Allam-Mi et François Louncény Fall avait indiqué être venus s’enquérir de l’évolution de la mise en œuvre de l’accord de paix signé avec 14 groupes armés, le 6 février dernier ainsi que des attentes du gouvernement et voir dans quelle mesure soutenir les autorités et le peuple centrafricains en vue de consolider les acquis de cet accord.

RCA : les sujets politiques à la Une des journaux

Le Haut Conseil de la Communication lors de la présentation du rapport de monitoring sur les médias, a constaté que les sujets traités sont plus orientés vers la politique que sur ceux qui s’intéressent à la société. C’est le contenu du rapport d’enquête menée par le service du monitoring de ladite institution.

La présentation de ce rapport trimestriel par le Haut Conseil de la Communication est une suite logique des études menées par cette institution sur le traitement des sujets en lien avec l’épineuse question d’accès à l’eau dans la capitale. Il ressort de ce rapport que les professionnels des médias n’ont d’yeux que sur des sujets qui touchent à la politique.

« De manière générale, les résultats de monitoring entrepris durant la période allant du 1er mars au 31 mars 2019 peuvent être ainsi résumés…Malgré la pluralité des médias, les mêmes faits, jugés plus « vendables », dominent l’actualité, à travers la politique, l’insécurité, le sport, ou les faits divers. Certains sujets pourtant d’utilité publique et essentiels pour le bien-être collectif, notamment au plan social, font l’objet d’un traitement secondaire », peut-on lire dans le rapport de monitoring.

Le même rapport indique que 72% des médias visés par l’enquête ont répondu « non » à la question de savoir s’ils parlent souvent de la problématique d’accès à l’eau dans leurs programmes et éditions. Seulement 27% d’entre-eux ont jugé que les media publics (14) ou privés (10) évoquent souvent le problème.

Un Directeur de Publication, au regard de ce rapport, justifie le choix des sujets politiques qui, selon lui, font vivre les journaux, « Le public consommateur est plus attiré par la vie politique du chef de l’Etat. Il suffit de placer à la une du journal la photo du Président de la République, Faustin Archange Touadera, peu importe le contenu de l’article, et le titre s’arrache au niveau du Kiosque. Avant midi déjà, il ne restera plus aucun exemplaire » a-t-il déclaré.

Hubert Djamany président de commission des organes audio-visuels, appelle les professionnels des medias à s’intéresser plus aux sujets de proximité, « J’invite et j’encourage les confrères journalistes à s’intéresser beaucoup plus aux sujets sensibles qui touche la société. Un journaliste est un trait d’union entre les gouverneurs et les gouvernants. Il est la voix de bats peuple. Ne pas traiter en profondeur les questions qui touchent la société telle que le problème d’eau potable, les problèmes fonciers, le problème de l’environnement, est une manière d’abandonner la population à son triste sort » a-t-il souhaité.

Le Haut Conseil de la Communication (HCC) est l’instance de régulation des médias dont la mission principale est d’assurer le plein exercice de la liberté de communication et l’indépendance des médias publics et privés.

Centrafrique : les victimes de la crise réclament leur représentation dans le gouvernement

Position exprimée ce mercredi 3 avril 2019 lors d’un échange organisé par le RJDH entre les victimes et les journalistes au centre Jean 23 à Bangui.

Les victimes réclament leur représentation dans le gouvernement 2 de Firmin Ngrébada pour mieux suivre l’évolution des différents points de leurs revendications.

Après la mise en place du nouveau gouvernement de Ngrébada, les victimes réagissent pour réclamer des autorités de la place, leur intégration dans ce nouveau gouvernement.

Alfred Béamonza, l’une des victimes des crises en Centrafrique, s’insurge de ce que « les victimes ne sont représentés dans le gouvernement. Le gouvernement a instauré le DDRR. Nous nous rendons compte tout est aujourd’hui fait pour le prestige des groupes armés. Mais qu’est-ce qui est prévu pour les victimes ? Nous voulons aussi que les victimes soient représentées dans le gouvernement afin de veiller sur tout ce que les victimes attendent comme revendications», s’est-il exclamé.

Pour Narcisse Dibert, chef de projet au Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme, il est aussi important de prendre en compte les revendications des victimes, « Nous pensons que nous évoluons dans un contexte où personne ne doit être laissée pour compte. C’est très important pour que le gouvernement soit à l’écoute de ces victimes et voir dans quelle mesure, il peut les associer dans le programme du rétablissement du droit des victimes. Parce que la question de l’intérêt des victimes est aussi prise en compte par l’accord de paix de Khartoum. Le document initié par l’Assemblée Nationale demande également au gouvernement de mettre les victimes au centre de la recherche de la paix et donc il serait important de faire aussi impliquer les représentants des victimes dans le gouvernement pour la recherche de la paix durable», a souhaité Narcisse Dibert.

La réaction des associations des victimes intervient dans un contexte où aujourd’hui la présence des groupes armés dans le gouvernement est mal appréciée par une frange de la population centrafricaine.

Affaire Joseph Bendounga-Archange Touadéra: le verdict attendu le 5 avril

L’audience s’est tenue ce mardi 2 avril devant les juges de la Cour Constitutionnelle.

Joseph Bendounga, président du Mouvement Démocratique pour la Renaissance et l’Evolution de Centrafrique (MDREC) a accusé le chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra de violation de la loi fondamentale du pays. L’audience s’est tenue ce mardi 2 avril devant les juges de la Cour Constitutionnelle.

Les sages de la Cour Constitutionnelle, conduits par Marcel Ouaboué, Vice-président de l’institution, sont appelés à  statuer de façon contradictoire sur la plainte de Joseph Bendounga, président du MDREC. A l’origine, les dispositions de l’Accord de paix de Khartoum qui se heurtent à  la Constitution. Joseph Bendounga étale ici les points de violations.

« Tout acte posé par chaque citoyen doit être en conformité avec la Constitution et le Président Touadéra a juré de la respecter. Malheureusement pour la République Centrafricaine, force est de constater que depuis que le président a pris ses fonctions, il a commencé à  violer cette constitution. Il n’a pas respecté la loi sur la parité et a posé plusieurs actes contraires à  la Constitution » a-t-il déclaré.

L’avocat d’Etat, Me Bizon étant absent du prétoire, la Cour a pris acte de son absence et met l’affaire en délibérée pour le 5 avril prochain. Une demie victoire pour Joseph Bendounga de demander à  cette Cour de démettre le président Faustin Archange Touadéra.

« Nous déplorons que l’avocat de l’Etat ne soit pas là, il a fui le débat, parce qu’il n’a rien à  dire des articles 23, 28, 38 de la Constitution violés par le Président de la République et par les rebelles sans oublier les articles 29 et 43. Devant cette situation, c’est la violation de son serment donc le parjure. Et s’il lui reste un brin d’honneur, il doit démissionner » a-t-il lancé.

Le président du MDREC n’est pas à  sa première saisine des juridictions. En 2018, il a saisi le Conseil d’Etat aux fins d’annulation du décret nommant les membres des groupes armés au gouvernement. Le Conseil d’Etat l’a débouté de sa requête.

RCA : le Président Touadera visite deux universités scientifiques belges

Il était question pour le chef d’Etat Centrafricain, d’obtenir des possibilités de formation pour des étudiants de son pays et le renforcement de la capacité des ingénieurs agronomes.

Faustin Archange Touadera a Visité les universités scientifiques belges Gembloux Agro-bio Tech de Liege et l’Université Catholique de Louvain (UCL). L’objectif de cette visite, était d’obtenir la formation des étudiants et le renforcement de la capacité des ingénieurs agronomes, des eaux et forêts et des environnementalistes centrafricains dans ces lieux du savoir.

La RCA fait partie des pays du Bassin du Congo dont les forêts sont reconnues comme le deuxième du poumon de la planète après l’Amazonie au Brésil. Attachant une importance à  la conservation de la nature, au travail de la terre et soucieux de conduire son pays vers le développement qui passe par la mécanisation de l’agriculture, le Président Touadera a rendu deux visites de courtoisie dans deux universités scientifiques et techniques belges.

La visite a débuté à  l’Université Agro-Bio de Gembloux de Liège où le Président TOUADERA a été reçu à  son arrivée par le Professeur Frank DELVIGNE, président de cette institution.

La délégation centrafricaine a eu droit à  un exposé sur les matières qui sont enseignées dans cette université qui est d’après l’orateur du jour est prête à  accueillir des étudiants centrafricains. Une visite guidée des plateformes de ce lieu a permis au Président TOUADERA et sa délégation de découvrir les prouesses technico-scientifique de dernière génération.

La visite du Président de la République du jour s’est terminée dans la célèbre Université Catholique de Louvain (UCL). Les forêts d’Afrique Centrale qui sont au cœur des enjeux internationaux sur le changement climatique et la conservation de la biodiversité sont cartographiées et surveillées à  distance grâce aux techniques qui sont développées dans cet établissement de renommée internationale.

A titre d’information, l’UCL envoie régulièrement des étudiants chercheurs à  Bayanga située dans le Sud-Ouest de la RCA où se trouve une vaste forêt tropicale.

Enfin, le Président TOUADERA a obtenu des stages de formation pour les étudiants et les fonctionnaires des ministères de l’agriculture, des eaux et forêts ainsi que de l’environnement et du développement durable.

Le Chef de l’État a visité les serres de production agricole de cette université dans les lesquelles sont exposées une diversité des plantes tropicales avant de retourner à  Bruxelles où il a accordé une série d’audiences.

RCA : Ahmad Allam-Mi et François Louncény Fall à Bangui

Les deux personnalités sont arrivées en Centrafrique, pour appréhender les défis et enjeux de la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA.

Le Secrétaire général de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), Ahmad Allam-Mi, et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, François Louncény Fall, sont arrivés à  Bangui le 2 avril pour une visite officielle de quatre jours. Cette visite a pour but de leurs permettre appréhender les défis et enjeux de la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA (APPR).

En appui à  l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en RCA, cette visite conjointe qui prendra fin le 5 avril évaluera les perspectives de l’application de l’Accord et l’appui des pays de la sous-région à  ce processus. Dès leur arrivée, Ahmad Allam-Mi et François Louncény Fall ont tenu à  réitérer leur soutien « aux autorités centrafricaines, le peuple centrafricain, en vue de consolider les acquis importants qu’il a pu grâce à  la communauté internationale obtenir dans le cadre de la stabilisation du pays et de la paix ».

Cette mission est le « signe que les Nations unies et la région marchent ensemble pour la mise en œuvre de l’accord de Khartoum », a rappelé François Louncény Fall. C’est un « message de toute la région pour dire que les Nations Unies et la CEEAC, l’Union Africaine, nous nous tenons la main dans la main pour accompagner la République centrafricaine » a-t-il ajouté. Aux côtés de l’Union africaine, la CEEAC est également garante de l’Accord tandis que les Nations unies font partie des facilitateurs de l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en RCA. Cette dernière a abouti aux pourparlers de paix qui se sont tenus à  Khartoum et à  l’APPR signé à  Bangui le 6 février 2019.

La délégation CEEAC-UNOCA se rendra également à  Paoua pour mieux appréhender la question de la transhumance et ses implications sécuritaires. « La question de la transhumance est considérée en ce moment au niveau des Nations unies comme l’une des causes émergentes des conflits dans la région. Nous attachons beaucoup de prix à  cette question », a souligné François Louncény Fall.

RCA : le nouvel ambassadeur de la fédération de Russie reçu par le Président de l’Assemblée Nationale

L’Ambassadeur russe qui effectuait sa première visite depuis sa prise de fonction est allé présenter ses civilités au président de l’Assemblée Nationale.

Le Président de l’Assemblée Nationale, l’Honorable Laurent NGON-BABA a reçu en tête à  tête ce lundi 1er avril 2019, Vladimir TITORENKO, nouvel Ambassadeur de la Fédération de Russie accrédité auprès de la République Centrafricaine. Les deux personnalités ont exalté la coopération tous azimuts entre la RCA et la Fédération de Russie.

Le Diplomate Vladimir TITORENKO s’est confié au micro de la presse parlementaire en ces termes : « C’est ma première visite qui était très importante dans la mesure où j’ai transmis au Président de l’Assemblée Nationale l’invitation par la quelle, son homologue Président du Parlement russe le convie à  prendre part à  la Conférence sur le développement du parlementarisme qui aura lieu à  Moscou d’ici le mois de juillet 2019 ».

Par ailleurs TITORENKO a fait savoir que : « Son pays aura également à  organiser la réunion préparatoire au Sommet Russie/Afrique autrement dit, nous avons deux Conférences à  Moscou et j’ai passé l’invitation à  Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale et maintenant, nous attendons les réponses ».

« Nous avons beaucoup de projets dans tous les domaines : politique, militaire, économique maintenant, nous allons constituer une délégation de représentants des entreprises publiques ainsi que d’hommes d’affaires pour venir évaluer les besoins du pays et ses opportunités, tout ceci dans le cadre du renforcement des liens de coopération qui existent depuis fort longtemps entre la Russie et la RCA » a-t-il souligné.

Il est à  noter que TITORENKO a été nommé par le Président Vladimir POUTINE, le 15 janvier dernier comme Ambassadeur et Plénipotentiaire de la Fédération de Russie auprès de la République Centrafricaine.

Il succédé à  Monsieur Sergey LOBANOV en poste à  Bangui depuis 2011, le nouvel Ambassadeur russe a servi en Irak, en Algérie et au Qatar.

RCA : Touadera entame une série de visite de travail

Le Président de la République est arrivé ce mardi matin à  Bruxelles en Belgique pour une série de rencontres d’amitié et de travail.

A peine installé à  Bruxelles, le Chef de l’État et la forte délégation qui l’accompagnent ont mis un cap sur Anvers. Dans la capitale mondiale du diamant, le Président TOUADERA a rencontré Messieurs NISHIT PARKH et Stéphane FISCHER, respectivement Président du Conseil d’Administration et Président du Centre Mondial du Diamant ( World Diamonds Center).

Le Président TOUADERA a présidé deux réunions avec les diamantaires avant de se rendre au musée du diamant où il a prononcé un discours-plaidoyer en faveur de la levée de l’embargo imposé par le processus de Kimberley pour lutter contre les diamants de sang.

Voici l’intégralité du discours du Chef de L’État

Mesdames et Messieurs ;

Permettez-moi tout d’abord d’exprimer toute ma gratitude à  la Province d’Anvers et au Directeur Général du Centre Mondial du Diamant d’Anvers pour l’accueil chaleureux qui m’a été réservé ainsi qu’à  ma délégation dans le District du Diamant d’Anvers et dans le nouveau musée du diamant Diva.

Je puis vous assurer que cette visite nous a beaucoup édifiés sur l’excellente condition dans laquelle opère Anvers, en tant que centre névralgique du commerce du diamant.

Nous avons beaucoup appris, d’autant que mon gouvernement est animé de la volonté politique de relancer les liens commerciaux qui existent depuis toujours entre la Belgique et la République Centrafricaine depuis plus de cinquante ans.

Je voudrais souligner que depuis 2013, début de la crise politico-militaire, dans mon pays, la filière diamant a connu une désorganisation depuis la production jusqu’à  la commercialisation.

Dès mon accession à  la magistrature suprême de l’Etat en mars 2016, j’ai instruit le Ministre chargé des Mines de veiller à  la stricte application des directives du cadre opérationnel édicté par le Processus de Kimberley en vue d’obtenir la levée de l’embargo sur les diamants qui prive l’Etat d’importantes ressources.

Cet embargo, imposé par le Processus de Kimberley pour lutter contre les diamants de sang est devenu inefficace, car les groupes armés exportent les diamants exploités illégalement, grâce aux réseaux et marchés parallèles.

Mesdames et Messieurs ;

Vous comprendrez aisément qu’il existe un problème actuel au niveau du diamant centrafricain et qui nous interpelle tous.

Je voudrais saisir cette occasion pour rendre hommage à  la Présidence de l’Union Européenne du Processus de Kimberley en 2018, représentée par Madame HILDE HARDEMAN et son Équipe de surveillance, qui ont pris la décision de ramener à  7 jours, le délai d’approbation des expéditions.

Je voudrais aussi saluer le Gouvernement Belge et l’Union Européenne qui envisagent en ce moment les possibilités d’apporter un appui conséquent à  la réhabilitation des locaux et à  la fourniture en équipements de nos services déconcentrés, particulièrement dans les zones actuelles éligibles à  l’exportation de nos diamants.

L’État centrafricain pour sa part s’est engagé à  suivre les diligences prescrites par le Processus de Kimberley et prendra toutes les mesures idoines tant fiscales que sécuritaires pour garantir l’essor des sociétés de commerce du diamant opérant dans le pays.

Notre souhait est de partenaires qui respectent les normes internationales, telles que les lignes directrices de l’OCDE en matière de vérification pour une chaîne d’approvisionnement responsable des minéraux provenant des régions touchées par un conflit ou à  risque élevé.

Nous constatons avec regret que les exportations de pierres précieuses profitent plus aux trafiquants et aux groupes armés qu’à  la caisse de l’Etat centrafricain.

En effet, s’il y a un pays qui profite peu de ses richesses minières, c’est bien la Centrafrique. Il y a une forme de malédiction des ressources ou « ressources curse » qui pèse sur le pays.

En effet, la République Centrafricaine, mon pays, qui vient de traverser une des crises les plus graves de son histoire, est entrain aujourd’hui, avec l’appui de la Communauté internationale, d’en sortir de manière progressive.

Suite à  un long processus de dialogue et de négociations, soutenu par la Communauté Internationale, un Accord de Paix et de Réconciliation a été signé le 6 Février 2019 à  Bangui avec les groupes armés.

Pour arriver à  ce résultat, le gouvernement avait réussi à  bâtir des compromis historiques avec les groupes armés.

Des actions concrètes ont déjà  été proposées pour répondre aux différents défis et conduire toute la population à  un changement de mentalité favorable à  la paix et au développement de notre pays.

Le Gouvernement travaille actuellement d’arrachent pied pour créer les conditions incitatives et améliorer le commerce du diamant en République Centrafricaine.

C’est pourquoi, du haut de cette tribune, j’invite d’autres grandes sociétés comme DEBEERS et AL ROSA, avec lesquelles mes collaborateurs ont déjà  pris contact à  venir s’installer en République Centrafricaine.

La façon la plus appropriée est d’établir un plancher minimum sur la base duquel les entreprises les plus solides seraient en mesure de démontrer des exportations officielles d’un certain volume. Tous les bureaux d’achat existants peuvent participer en démontrant leur capacité à  formaliser les exportations et à  se retirer de tout engagement dans le circuit informel.

Un décret présidentiel a été préparé et sera publié dans les jours et les semaines à  venir, modifiant le décret d’application du code minier et créant notamment:

L’obligation pour les bureaux d’achat d’exporter au moins 1,75 milliards de F CFA de diamants par trimestre (environ 3 millions USD).

La suspension ou le retrait de l’agrément pour les bureaux d’achat qui ne démontreraient pas le montant minimum d’exportations.

Ces arguments majeurs en plus justifient le besoin urgent d’une remise à  plat complète de la législation fiscale applicable au secteur du diamant dans le cadre d’une nouvelle loi de finance et d’établir un taux favorable est surtout en ligne mais aussi compétitive avec nos pays voisins.

Compte tenu de ce qui précède, il est urgent de modifier certaines dispositions fiscales, de manière à  créer un cadre fiscal équilibré capable de permettre la « reformalisation » du secteur du diamant en RCA et la reprise des recettes fiscales de l’État pour ce secteur.

Mesdames et Messieurs ;

Je disais qu’ensemble nous devons trouver des solutions à  la relance du commerce du diamant centrafricain, réputé jadis pour sa qualité.

La communauté du diamant et certains Etats doivent aider et appuyer la République Centrafricaine à  lutter contre les prédateurs dans le domaine du diamant.

Il s’agit notamment de trouver des mécanismes pour rapatrier au profit de l’Etat centrafricain les lots de diamant illégalement exportés et saisis.

Par ailleurs, il importe de trouver un mécanisme au sein du Processus de Kimberley pour rendre plus fluide les exportations du diamant et confisquer les comptes de toute personne reconnue comme trafiquant du diamant.

Je vous remercie.