L’armée ougandaise renforce ses défenses en RDC pour contrer le M23 et les ADF

L’Armée populaire ougandaise (UPDF) a annoncé, vendredi, une intensification de ses opérations militaires dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), en réponse à l’offensive menée par le groupe armé M23, soutenu par l’armée rwandaise. Dans une déclaration officielle, l’UPDF a précisé qu’elle « renforcerait ses défenses » en coopération avec les forces congolaises pour lutter contre les groupes armés dans la région, notamment les ADF (Forces Démocratiques Alliées).

Une posture défensive et une lutte ciblée contre les ADF

L’UPDF a expliqué qu’elle adopterait une « posture défensive avancée » afin de protéger les intérêts de l’Ouganda et éviter que la situation ne soit exploitée par d’autres groupes armés. L’objectif principal reste de sécuriser la zone tout en intensifiant la traque des ADF, un groupe armé issu de rebelles ougandais, responsables de milliers de morts et d’innombrables atrocités dans le nord-est de la RDC depuis les années 1990.

L’UPDF a affirmé qu’elle suivait de près l’évolution de la situation sécuritaire et poursuivra « agressivement » ses opérations contre les ADF en collaboration avec les forces armées congolaises (FARDC), en vue de neutraliser les restes de ce groupe armé.

Une lutte sans relâche malgré l’intensification des violences

Malgré des années de déploiement militaire en RDC, les ADF continuent de semer la terreur, multipliant les pillages et assassinats de civils. En dépit de cette résistance, l’armée ougandaise et congolaise maintiennent leur coopération pour mettre un terme aux agissements de ces rebelles et garantir la stabilité dans la région.

Ce renforcement des mesures de sécurité dans l’est de la RDC s’inscrit dans un contexte d’aggravation des tensions militaires et d’une instabilité chronique dans la région.

La SADC en sommet d’urgence face à l’escalade de la guerre à l’Est

Alors que la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC) se dégrade, les chefs d’État de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) se réuniront ce vendredi 31 janvier à Harare, au Zimbabwe. L’objectif : décider de l’avenir de la mission militaire SAMIDRC, déployée pour contrer l’avancée des rebelles du M23 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Une mission sous tension

Depuis l’intensification des combats près de Goma, la force multinationale de la SADC – composée de troupes sud-africaines, tanzaniennes et malawites – fait face à une critique de la situation. L’Afrique du Sud a déjà perdu trois soldats, tandis que le Malawi déplore trois morts. Les contingents présents dans la région sont en difficulté, notamment dans les bases de Goma et Sake, où les combats font rage.

Une guerre des mots entre Kigali et Pretoria

Le Rwanda, accusé par plusieurs rapports de l’ONU de soutenir activement le M23, a vivement évoqué la présence de la SADC en RDC. Kigali accuse ce contingent de ne pas être une force neutre, mais de combattre aux côtés de groupes armés comme les FDLR. Une accusation que l’Afrique du Sud rejette fermement.

Le ministre sud-africain des Affaires étrangères a annoncé avoir échangé avec son homologue rwandais le jeudi 30 janvier, affirmant que les deux pays sont disposés à explorer une solution diplomatique. Pourtant, les tensions restent vives. Sur les réseaux sociaux, le président rwandais Paul Kagame a directement interpellé son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa, alimentant encore plus les crispations entre les deux nations.

Vers une coalition SADC – EAC ?

Face à cette escalade, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) envisage de convoquer un sommet conjoint avec la SADC dans les prochains jours. Cette initiative viserait à coordonner les efforts des États de la région et à trouver un enjeu à cette crise qui menace de s’étendre.

Dans ce contexte explosif, la réunion de Harare sera déterminante pour l’avenir de l’engagement de la SADC en RDC et pour la gestion de ce conflit régional de plus en plus complexe.

Guy Kabombo Muadiamvita : « Notre politique, c’est de faire la guerre par mer, par terre et par air avec toute la force que Dieu peut nous donner »

Pour sa première déclaration depuis la chute de Goma aux mains de la coalition M23-RDF, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Muadiamvita , a affirmé que les FARDC ne reculeront pas . Il a rejeté toute possibilité de dialogue avec ce mouvement politico-militaire proche de Kigali , selon plusieurs rapports de l’ONU.

Appel à la résistance totale

Dans un message précis aux troupes, le ministre a exhorté l’armée congolaise à défendre la République démocratique du Congo sans faiblesse .

« Dans la situation actuelle, la crédibilité de notre armée est essentielle. Vous devez défendre les frontières de la RDC contre toutes les menaces. Il n’y aura pas de retrait », a-t-il déclaré.

Il a ordonné l’abandon de toute tentative de négociation avec le M23, affirmant que l’armée congolaise combattrait jusqu’au bout pour restaurer l’intégrité territoriale du pays.

Destruction de la machine de guerre rwandaise

Le ministre a encouragé les FARDC et leurs alliés à détruire l’appareil militaire rwandais et à libérer les peuples opprimés d’Afrique .

« Vous parviendrez à éliminer la tyrannie rwandaise et à sécuriser notre avenir. Nous irons au combat accompagnés par l’esprit de millions de nos martyrs », a-t-il lancé.

Il a insisté sur la nécessité de sacrifier tout pour la patrie , rappelant que le coût de la liberté est élevé, mais que les Congolais l’ont toujours payé .

Un plan de riposte imminent

Après la perte de Goma , Félix Tshisekedi a annoncé la mise en place d’un plan de reconquête pour reprendre les zones occupées par la coalition M23-AFC-RDF .

La nomination d’un nouveau gouverneur militaire vise à redynamiser les opérations et à coordonner une contre-offensive rapide . Kinshasa affirme que la lutte continue et que la RDC ne tolérera aucune ingérence étrangère .

Les élus du Kivu alertent Félix Tshisekedi sur une crise humanitaire sans précédent

La ville de Goma traverse une crise sans précédent. Ce jeudi 30 janvier 2025, les parlementaires du Nord et Sud-Kivu ont rencontré Félix Tshisekedi à la Cité de l’Union Africaine. Leur constat est alarmant : les habitants manquent de nourriture, l’eau et l’électricité sont coupées, et des corps sans vie jonchent les rues.

Une situation critique

Les élus du Grand Kivu ont décrit un tableau dramatique. « Des cadavres jonchent les rues de Goma. L’eau et l’électricité sont coupées depuis plusieurs jours. Les habitants ne peuvent plus s’approvisionner en nourriture. » Face à cette urgence, ils ont demandé au président de renforcer l’aide humanitaire et d’accélérer les solutions sécuritaires.

Félix Tshisekedi réagit

Le président a assuré qu’il travaillerait avec la MONUSCO et les organisations humanitaires pour venir en aide à la population. Il s’est montré préoccupé mais déterminé. « Le processus diplomatique évolue très bien », a souligné Safari Nganizi, président du caucus des élus du Nord-Kivu.

Appel à la communauté internationale

Les parlementaires soutiennent les efforts politiques, diplomatiques et militaires du chef de l’État. Ils sollicitent la communauté internationale pour agir rapidement. Félix Tshisekedi espère que le Rwanda retirera ses troupes sous la pression internationale.

Les tensions avec Kigali restent vives. Kinshasa poursuit ses efforts pour restaurer la paix et protéger l’intégrité territoriale de la RDC.

Goma : Plus de 1 000 blessés, un système de santé au bord de l’effondrement après les affrontements

Entre le 23 et le 28 janvier 2025, plus de 1 000 blessés ont été pris en charge dans les hôpitaux de Goma, au Nord-Kivu, après de violents affrontements entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23. Selon le Coordonnateur humanitaire des Nations unies en RDC, Bruno Lemarquis, la majorité des victimes sont des civils, touchés par des tirs de balles et des explosions d’artillerie lourde.

Des infrastructures médicales sous pression

Malgré les efforts des équipes de Médecins Sans Frontières (MSF), du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les hôpitaux de Goma, déjà fragilisés par des années de conflit, sont gravement dépassés par l’afflux de blessés. Les infrastructures manquent cruellement de médicaments, d’équipements et de personnel soignant, mettant en péril la prise en charge des victimes et augmentant le risque de pertes humaines.

Des conditions de vie de plus en plus précaires

La crise sanitaire à Goma dépasse largement les soins médicaux. L’eau potable et l’électricité manquent depuis plusieurs jours, obligeant les habitants à se tourner vers les eaux non traitées du lac Kivu, exposant ainsi la population à des maladies hydriques telles que le choléra. Les morgues sont pleines et des corps sans vie jonchent certaines rues, menaçant gravement la santé publique.

Un appel urgent à la solidarité internationale

Bruno Lemarquis a souligné l’urgence d’une mobilisation internationale pour faire face à cette catastrophe humanitaire grandissante. La capacité de réponse reste gravement affectée par la situation, et les besoins humanitaires sont massifs, avec un système de santé presque à l’agonie.

Solidarité nationale : La Première Ministre Judith Suminwa donne son sang pour soutenir les FARDC et Wazalendo

Le 30 janvier 2025, la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, accompagnée de la Première Dame et de la Ministre de la Culture, Arts et Patrimoine, a répondu de manière exemplaire à l’appel lancé par le Ministère de la Santé. En un acte fort de solidarité, elle a donné son sang pour soutenir les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les Wazalendo engagés sur le front à Goma.

Un besoin urgent et un appel à la mobilisation

La situation sur le terrain reste critique, avec un besoin urgent de 5.000 poches de sang pour soigner les blessés. Ce geste, modeste mais essentiel, contribue directement à l’effort national de défense et au soutien aux blessés, soulignant l’importance de chaque don dans cette période de crise.

Un symbole d’unité et de solidarité

Ce don de sang symbolise l’unité indéfectible des Congolais en temps d’épreuve. Le Gouvernement a lancé un appel pressant à chaque citoyen pour qu’il s’engage à contribuer à cette cause vitale, rappelant que chaque action compte pour sauver des vies et renforcer la défense de la nation.

Crise en RDC : Félix Tshisekedi échange avec Jean-Noël Barrot sur l’engagement de la France

Ce jeudi à la Cité de l’Union africaine, le Président Félix Tshisekedi a reçu Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, dans le cadre des échanges diplomatiques entre la RDC et la France. Cette rencontre intervient après plusieurs communications téléphoniques entre les Présidents Tshisekedi et Emmanuel Macron sur la situation sécuritaire alarmante en République démocratique du Congo.

Durant plus d’une heure d’entretien, Félix Tshisekedi a dressé un tableau sombre de la crise qui frappe le pays : pillage des ressources naturelles, massacres et violations massives des droits de l’homme. Il a également exprimé ses regrets quant aux incidents ayant visé l’ambassade de France à Kinshasa lors de la manifestation du 28 janvier dernier.

En tant que membre du Conseil de sécurité de l’ONU avec droit de veto, la France joue un rôle clé dans les discussions internationales sur la crise congolaise. Lors des deux dernières réunions urgentes de l’ONU consacrées à la dégradation sécuritaire et humanitaire au Nord-Kivu, Paris a apporté un soutien diplomatique important à la RDC, particulièrement après l’invasion de Goma par des troupes rwandaises.

La République démocratique du Congo espère voir ces engagements diplomatiques se traduire par des actions concrètes face à l’agression qu’elle subit et aux souffrances de sa population.

Goma sous tension : accalmie fragile après une nuit d’affrontements entre le M23 et les FARDC

Ce jeudi 30 avril, un calme relatif règne sur Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, après une nuit d’intenses combats entre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et les Forces armées de la RDC (FARDC).

Des sources locales rapportent une accalmie même dans les quartiers nord, où les détonations d’armes lourdes et légères ont retenu pendant plusieurs heures. À Katoyi, Kibwe, Kasika, Majengo, Bugamba 1 et 2 ainsi qu’à Turunga, quelques tirs sporadiques ont cependant été signalés.

Malgré la présence des rebelles, certains habitants prennent le risque de se rendre au lac Kivu pour s’approvisionner en eau, une ressource devenue rare. En effet, depuis une dizaine de jours, la ville fait face à une grave pénurie d’eau potable, aggravée par des coupures d’électricité et des difficultés d’approvisionnement en nourriture.

« L’eau ne coule plus, l’électricité n’a pas encore été rétablie et la nourriture se fait rare car la ville n’est plus ravitaillée », témoigne un acteur de la société civile.

Dans certains quartiers comme Ndosho et Mugunga, la circulation reprend timidement. Cependant, le deuil pèse lourdement sur la population : de nombreuses familles pleurent leurs proches, victimes des affrontements. « Il y a des funérailles dans presque tous les quartiers. Certains corps gisent encore dans les rues, traumatisant les habitants », déplore la même source.

Malgré ce climat de tension, des sources locales confirment la reprise du trafic sur l’axe Goma-Sake-Minova-Masisi, un signe d’un retour progressif à la normalité dans certaines zones.

Rwanda sous pression : David Lammy menace de couper l’aide britannique après l’invasion de la RDC

Le nouveau ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a été fermement condamné à l’invasion de la République démocratique du Congo par le Rwanda, engagé aux côtés des rebelles du M23. Lors d’un appel téléphonique téléphonique diffusé dimanche dernier au président rwandais Paul Kagame, soit 48 heures avant la chute de Goma aux mains des forces rwandaises et du M23, le chef de la diplomatie britannique a lancé un avertissement direct.

David Lammy a souligné que cette agression mettait en péril l’aide internationale accordée au Rwanda, estimée à plus d’un milliard de dollars par an, dont environ 32 millions de livres sterling d’aide bilatérale provenant du Royaume-Uni. « Tout cela est menacé lorsque vous attaquez vos voisins. Nous ne pouvons pas tolérer que des pays remettent en cause l’intégrité territoriale d’autres nations, que ce soit en Europe ou ailleurs dans le monde », a-t-il déclaré, selon le Guardian.

D’après un rapport du gouvernement britannique publié en 2023, le Rwanda a détenu de plus d’un milliard de livres sterling d’aide au développement depuis 1998, principalement pour lutter contre l’extrême pauvreté après le génocide de 1994. Cette assistance pourrait être remise en question si Kigali poursuit son offensive en RDC.

Par ailleurs, l’Allemagne, deuxième contributeur au système des Nations unies, a également réagi en suspendant, le mardi même, ses discussions sur l’aide au développement avec le Rwanda. Berlin exige le retrait immédiat des forces rwandaises et de leurs alliés du M23 de l’Est congolais, renforçant ainsi la pression internationale sur le régime de Paul Kagame.

Kikwit : Les Étudiants s’engagent pour la Défense du Congo et dénoncent l’Agression Rwandaise

Le mercredi 29 janvier, des étudiants de la ville de Kikwit, située dans la province du Kwilu, ont exprimé leur détermination à rejoindre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) pour défendre leur pays contre l’agression des rebelles du M23. , soutenu par le Rwanda.

À l’issue d’une marche pacifique organisée pour protester contre l’attaque de la RDC, notamment la prise de la ville de Goma au Nord-Kivu, ces jeunes se sont dits prêts non seulement à s’enrôler aux côtés des FARDC, mais aussi à mobiliser des fonds pour soutenir financièrement les soldats congolais et leurs alliés.

Le cortège, partie de la place « Monument », a traversé le boulevard national, avant de se terminer à la tribune centrale. Les étudiants ont exprimé leur colère face à l’attaque rwandaise et ont réaffirmé leur soutien total au président de la République, saluant ses efforts pour préserver l’intégrité du pays.

Dans leur déclaration, ces étudiants ont fait savoir : « Nous, étudiants de Kikwit, sommes prêts à rejoindre l’armée. Nous dénonçons l’agression du Rwanda et apportons notre soutien indéfectible au président de la République, pour ses actions visant à défendre notre souveraineté. Nous nous solidarisons avec nos vaillants soldats, qui, avec courage et résilience, luttent pour repousser l’ennemi responsable de massacres et de destructions dans notre pays. »

En plus de cet engagement, ils ont réclamé des sanctions sévères contre les responsables des détournements de fonds destinés aux FARDC, dénonçant ainsi toute forme de corruption dans le financement des opérationsmilitaires.