L’EAC exhorte Kinshasa à dialoguer directement avec le M23

Le 24ᵉ sommet extraordinaire des Chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) , tenu le 29 janvier 2025, a lancé un appel au Gouvernement de la RDC pour qu’il engage un dialogue direct avec la rébellion du M23 , soutenu par le Rwanda. L’organisation régionale a exhorté toutes les parties à participer, y compris les groupes armés, à cesser les hostilités et à faciliter l’accès humanitaire aux populations affectées.

Le sommet a également exprimé son inquiétude face à l’extension de la crise , notamment avec des attaques contre des missions diplomatiques en RDC. L’absence du Président Félix Tshisekedi à cette réunion souligne la tension persistante entre Kinshasa et l’EAC , surtout après l’échec de la tripartite prévue en décembre 2024 à Luanda.

Dans une nouvelle tentative de médiation, l’EAC et la SADC pourraient organiser un sommet conjoint afin de définir une stratégie commune pour la résolution du conflit.

Comment le M23 contrôle l’or noir des Grands Lacs et finance son expansion

Depuis plusieurs mois, le M23 ne se contente plus de gagner du terrain en République démocratique du Congo (RDC), il s’accapare aussi l’un des nerfs de la guerre : l’exploitation des ressources minières. En avril, le groupe rebelle a soutenu le Rwanda à la prise du contrôle de Rubaya, la plus grande mine de coltan de la région des Grands Lacs, s’octroyant ainsi un levier économique puissant.

Face à cette mainmise grandiose, la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a exhorté mardi le Conseil de sécurité de l’ONU à imposer des sanctions immédiates, réclamant un embargo total sur les exportations de minerais étiquetés comme rwandais, notamment le coltan. et l’or . Une mesure jugée nécessaire pour stopper un commerce illicite qui alimente le conflit à l’Est du pays.

Un pillage organisé et une économie parallèle

Le dernier rapport des experts de l’ONU, publié en janvier 2025, révèle l’ampleur du système mis en place par le M23 pour exploiter les richesses minières. À Rubaya, qui représente 15 % de la production mondiale de coltan , le groupe se rebelle a instauré une administration parallèle. Celle-ci délivre des permis aux creuseurs et opérateurs en échange de taxes , impose ses propres circuits de vente et contrôle la route commerciale menant au Rwanda. Le coltan congolais y est ensuite frauduleusement intégré aux exportations rwandaises, brouillant les pistes pour les acheteurs internationaux.

Selon les experts de l’ONU, près de 120 tonnes de coltan congolais passent ainsi sous contrôle du M23 chaque mois , générant environ 800 000 dollars de revenus mensuels en paiements et taxes pour le groupe armé. Pendant ce temps, la province du Nord-Kivu subit des pertes estimées à 7 millions de dollars par mois , un gouffre économique pour une région déjà fragilisée par des décennies de conflits.

Un conflit qui dépasse les frontières

La situation en RDC illustre une fois de plus l’implication du Rwanda dans le commerce illégal des minéraux . Alors que Kigali a toujours nié tout soutien au M23, la déclaration récente de Vincent Karega, ambassadeur itinérant rwandais pour les Grands Lacs, a jeté un froid : « La progression du M23 continue vers le Sud-Kivu. » Une affirmation perçue comme une reconnaissance implicite du rôle de Kigali dans l’avancée du groupe rebelle.

Si les sanctions réclamées par Kinshasa seront définitivement adoptées, elles pourraient frapper directement l’économie rwandaise , largement dépendante de l’exportation de minerais. Reste à savoir si la communauté internationale, souvent accusée de passivité face aux conflits dans la région, prendra enfin des mesures concrètes.

En attendant, le M23 continue d’étendre son contrôle, à la fois sur le terrain et sur les ressources stratégiques de la RDC, laissant craindre une escalade encore plus violente dans les mois à venir.

Décryptage : Tshisekedi face à l’avancée du M23 et aux ambitions du Rwanda

L’attente était longue. Depuis l’offensive du M23 sur Goma, appuyée par des troupes rwandaises, la première prise de parole du président Félix Tshisekedi se faisait attendre. Après avoir annulé une réunion de crise avec Paul Kagame, il s’est finalement exprimé à la télévision nationale : « Une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains est en cours » , at-il déclaré. Reconnaissant la gravité de la situation, il a ajouté : « L’Est de notre pays, en particulier les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, fait face à une aggravation sans précédent » .

Mais pendant ce temps, le M23 ne s’arrête pas à Goma. Selon les dernières informations, les rebelles avancent vers Bukavu, capitale du Sud-Kivu.

Un appel à l’unité… tardif ?

Félix Tshisekedi tente de mobiliser la nation en jouant la carte patriotique. « Unissons nos efforts (…) Mobilisons-nous (…) Je ne vous abandonnerai jamais » , at-il martelé. Mais ce discours sonne-t-il creux ?

Pour WakatSéra (Burkina Faso), la réaction est trop tardive. Les médias s’interrogent sur l’attention du président congolais face au torpeur de la communauté internationale et son appel tardif à la résistance. Même scepticisme du côté du Ledjely (Guinée), qui pointe du doigt une annonce inattendue : la réduction du train de vie des institutions pour financer l’effort de guerre . Pourquoi n’avoir pas pris cette mesure plus tôt ?

D’après Afrikarabia , les dépenses institutionnelles représentent 67 % du budget national – un gouffre financier dans un pays en crise. Il aura fallu la perte d’un quart du Nord-Kivu et la montée en puissance du M23 pour que le gouvernement envisage enfin des coupes budgétaires.

Le Rwanda assume ses ambitions régionales

De son côté, Kigali ne cache plus son implication. L’Observateur Paalga cite une déclaration troublante de Vincent Karega, ambassadeur itinérant rwandais pour la région des Grands Lacs : « La progression du M23 continue vers le Sud-Kivu » . Cette affirmation laisse planer le doute sur une stratégie expansionniste du Rwanda .

Le journal burkinabé rappelle que Kigali avait déjà soutenu Laurent-Désiré Kabila en 1997 pour renverser Mobutu. Aujourd’hui, Kagame cherche-t-il à influencer une nouvelle rébellion pour asseoir son influence sur l’Est congolais ?

Le départ des mercenaires : une retraite précipitée

Enfin, Jeune Afrique révèle un autre volet du conflit : l’évacuation des mercenaires roumains engagés aux côtés des forces congolaises . Ces combattants de la société Congo Protection , initialement formateurs, ont été directement impliqués dans les affrontements contre le M23. Mais face à la chute de Goma, ils ont rapidement négocié leur reddition et leur évacuation via Kigali vers la Roumanie .

Quant aux mercenaires français de la société Agemira , leur sorte reste inconnue.

Un tournant décisif pour la RDC

Félix Tshisekedi parviendra-t-il à inverser la tendance face à une rébellion renforcée et un Rwanda de plus en plus audacieux ? L’avenir de l’Est congolais se joue dans les semaines à venir, entre efforts militaires et pression diplomatique.

Félix Tshisekedi à la Nation : « La RDC ne se laissera pas humilier ni écraser »

Mercredi soir, à la Cité de l’Union africaine, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, s’est précisé à la Nation au sujet de l’invasion de la RDC, notamment de la ville de Goma (Nord- Kivu), par l’armée rwandaise et le M23. Il a assuré la population de la mise en place d’une riposte vigoureuse.

« Face à cette situation, permettez-moi de vous rassurer : une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains est en cours », a déclaré le Chef de l’État. Il a souligné que les Forces Armées de la RDC (FARDC) sont pleinement mobilisées pour défendre l’intégrité du territoire national.

S’adressant particulièrement à la population de Goma, il a exprimé sa solidarité : « Je ressent profondément votre douleur qui est aussi la mienne (…) résistez avec courage… sachez que nous ne sommes pas restés inactifs. »

Appel à la mobilisation et dénonciation du Rwanda

Le Président congolais a appelé la jeunesse à s’engager dans l’armée pour défendre la souveraineté nationale. « Enrôlez-vous massivement dans l’armée. Vous êtes le fer de lance de notre projet, et votre mobilisation est déterminante pour la victoire. »

Il a également déclaré « la barbarie du régime de Kigali » et la « passivité » de la communauté internationale face à l’agression rwandaise. « Le peuple congolais prend acte de cette passivité qui frôle la complicité. La RDC ne se laissera pas humilier ni écraser. Nous nous battons et nous triomphérons », a-t-il affirmé.

Félix Tshisekedi a interpellé directement la communauté internationale et l’Union africaine, accusant le Rwanda de violer les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies et des accords régionaux. Il a averti que la présence de soldats rwandais en RDC et leur implication dans l’exploitation illégale des ressources naturelles risquent d’entraîner une escalade aux conséquences imprévisibles pour toute la région des Grands Lacs.

Hommage aux victimes et mesures gouvernementales

Le Chef de l’État a rendu hommage aux militaires et civils tombés au combat, saluant en particulier le général d’État-Major Peter Chiriwmani, gouverneur militaire du Nord-Kivu, mort les armes à la main.

Dans un souci de soutien aux forces armées, il a annoncé des mesures rigoureuses de réduction des dépenses des institutions afin de réorienter les ressources vers l’effort de guerre.

« Nous gagnons cette guerre par notre unité, notre courage et notre sens de responsabilité, et non par la violence et l’anarchie », a conclu Félix Tshisekedi, appelant le peuple congolais à rester debout face à cette épreuve.

Kalehe sous tension : le M23 prend Kiniezire et Mukwidja sans résistance

La situation sécuritaire se dégrade dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu), où la société civile alerte sur l’avancée inquiétante des rebelles du M23. Ce mercredi matin, leur présence a été signalée à Kiniezire et Mukwidja, des villages désormais sous leur contrôle.

D’après les témoignages recueillis, de brefs affrontements ont eu lieu à Kiniezire entre les rebelles, soutenus par l’armée rwandaise, et les Forces armées de la RDC (FARDC). En revanche, à Mukwidja, le M23 est entré sans opposition. « L’ennemi est dans le groupement de Mbinga Nord, à Kiniezire », a confié une source locale. « Depuis la matinée, Kiniezire et Mukwidja sont sous leur contrôle », a confirmé un responsable de la région.

Le président de la société civile de Kalehe, Juges Sadiki, décrit une occupation sans résistance : « Il n’y a pas d’affrontements. Les rebelles se déplacent tranquillement à Mukwidja, seuls quelques éléments du M23 sont visibles. »

Les forces armées congolaises, sollicitées pour réagir, ont refusé de s’exprimer pour l’instant, annonçant une prise de parole ultérieure.

Le M23 poursuit ainsi son avancée depuis Kalungu, Makelele et Karango, après avoir conquis plusieurs localités stratégiques, dont Minova, Lumbishi et Numbi. L’occupation de Kiniezire et Mukwidja intervient dans un climat de tension croissante, marqué par la récente prise de Goma par les rebelles.

Le M23 avance et menace la stabilité de l’Est de la RDC, une situation humanitaire alarmante

Ce mercredi 29 janvier, des tirs sporadiques résonnaient dans certains quartiers périphériques de Goma. La ville est désormais sous le contrôle du M23 et de l’armée rwandaise, qui occupent une grande partie de la ville, y compris la zone autour de l’aéroport.

Une crise sécuritaire qui s’aggrave

Le groupe armé M23, soutenu par environ 3 000 à 4 000 soldats rwandais selon l’ONU, combat l’armée congolaise depuis plus de trois ans. Ces derniers jours, l’étau s’est resserré, avec l’entrée des troupes du M23 dans Goma dans la nuit du 26 au 27 janvier. L’ONU rapporte qu’au moins 100 personnes ont été tuées et plus de 1 000 blessées. Les hôpitaux de la ville sont saturés.

Le M23 continue sa progression

Vincent Karega, ambassadeur rwandais pour la région des Grands Lacs, a déclaré que le M23 continuerait son avancée, notamment dans le Sud-Kivu. Selon lui, la prise de Goma n’est qu’une étape et pourrait mener à de nouvelles offensives.

Une crise humanitaire sans précédent

La situation humanitaire à Goma est extrêmement préoccupante. La ville, qui compte environ un million d’habitants et autant de déplacés, est submergée. Les combats ont fait plus de 500 000 déplacés depuis début janvier. L’ONU a suspendu la distribution d’aide alimentaire en raison de la situation sécuritaire. Des centaines de familles se retrouvent sans abri, avec des conditions de vie dramatiques.

Le sommet de l’EAC : un avenir incertain

Un sommet extraordinaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) était prévu ce 29 janvier pour discuter de la crise en RDC. Cependant, la participation des dirigeants reste incertaine. Le président Félix Tshisekedi a annoncé qu’il ne participerait pas. Le Rwanda pourrait également boycotter la réunion si les autres acteurs clés sont absents.

L’appel à la paix et à la diplomatie internationale

L’Union africaine et l’ONU ont condamné les violences du M23 et appelé à un cessez-le-feu immédiat. Le pape François a également exprimé son inquiétude, appelant à la cessation des hostilités et à la protection des civils.

Les perspectives : un avenir incertain pour Goma

La situation reste instable, avec des tirs sporadiques et un calme précaire. La nomination d’un nouveau gouverneur militaire dans le Nord-Kivu et les tensions croissantes rendent la situation de plus en plus volatile. Les prochains jours seront cruciaux pour la stabilité de la région et pour les efforts diplomatiques visant à mettre fin à cette guerre dévastatrice.

Soutien aux troupes sud-africaines en RDC : Cyril Ramaphosa appelle à l’unité nationale

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a lancé mercredi un appel aux Sud-Africains, les incitant à soutenir les soldats des Forces de défense nationale sud-africaines (SANDF) déployés en République Démocratique du Congo (RDC). Cette déclaration intervient alors que la situation sécuritaire dans l’est du pays demeure particulièrement instable.

« Tous les Sud-Africains doivent se rassembler derrière nos hommes et femmes en uniforme, qui se consacrent à la paix et à la stabilité de notre continent », a affirmé M. Ramaphosa, tout en dénonçant les rumeurs et spéculations concernant les conditions des troupes. et les combats en cours.

Le président a précisé que la présence militaire de l’Afrique du Sud en RDC fait partie des efforts de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et des Nations Unies, visant à protéger les civils et à contribuer à la stabilisation du paie. Il a insisté sur le fait que ce déployé ne constitue en aucun cas une déclaration de guerre contre la RDC.

Cyril Ramaphosa a également assuré que les mesures nécessaires étaient prises pour garantir le soutien aux soldats déployés et a confirmé que les SANDF restent « bien fournis et pleinement soutenus » dans l’accomplissement de leur mission.

Cet appel intervient alors que plusieurs soldats de la mission SAMIRD ont perdu la vie dans les derniers affrontements avec le groupe rebelle M23, dans l’est de la RDC, où ils se battent aux côtés des forces congolaises.

Crise en RDC : L’ONU et l’Occident sommés d’agir contre le Rwanda

La crise s’intensifie à l’est de la République démocratique du Congo (RDC) après l’attaque de Goma par les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais. Face à cette escalade, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni en urgence, tout comme plusieurs instances africaines et européennes. Les appels se multiplient pour exiger le retrait des troupes rwandaises de la région. L’Union africaine prône le respect de l’intégrité territoriale de la RDC, sans toutefois pointer Kigali du doigt.

Un sommet extraordinaire de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) est prévu ce mercredi à Nairobi, mais le président félix Tshisekedi n’y participera pas, selon sa cellule de communication. Alors que les relations entre Kinshasa et Nairobi se sont tendues ces derniers mois, le président kenyan William Ruto tente de rallier un consensus international.

Pendant ce temps, la pression diplomatique s’accroît. La Chine, pour la première fois, appelle explicitement le Rwanda à cesser son soutien au M23 et à retirer immédiatement ses forces militaires du territoire congolais. Seuls la Russie, l’Algérie, la Somalie, la Sierra Leone et le Guyana restent prudents, attendant une position claire de l’Union africaine.

La ministre des Affaires étrangères congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, a interpellé la communauté internationale, exigeant des sanctions contre les responsables rwandais et un embargo sur les minerais exploités illicitement. « Jusqu’à quand le Rwanda continuera-t-il d’abuser de votre respect ? Quel instrument international doit-il encore violer pour que ce Conseil agisse ? » a-t-elle lancé devant l’ONU.

Sur le terrain, la situation humanitaire est dramatique. La MONUSCO signale des cadavres jonchant les rues de Goma et une saturation des infrastructures sanitaires. L’Union européenne a débloqué une aide d’urgence de 60 millions d’euros pour soutenir les populations déplacées.

Dans le camp rwandais, Paul Kagame maintient sa position et défend la souveraineté de son pays. Après un appel avec Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, il affirme être prêt à travailler à une déescalade, mais rejette toute responsabilité dans le conflit. De son côté, l’Allemagne a annoncé la suspension de sa coopération au développement avec Kigali, exigeant un retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais.

Alors que la pression diplomatique monte, la grande question demeure : la communauté internationale osera-t-elle sanctionner Kigali, ou laissera-t-elle la crise s’enliser ?

Goma : un calme précaire après trois jours de violents combats

Après trois jours de combats acharnés entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, Goma tente timidement de reprendre son souffle. Les habitants, restés cloîtrés chez eux, commencent à réapparaître, cherchant désespérément des vivres après des jours de pénurie. Pourtant, la situation reste extrêmement précaire.

Une accalmie fragile au cœur de la ville

Si les tirs s’espacent peu à peu dans le centre et l’ouest de Goma, la réalité est tout autre dans le nord, particulièrement dans la commune de Karisimbi. À Katoyi, Mabanga, Majengo, Kibwe et Turunga, les détonations d’armes lourdes et légères rappellent que la guerre est loin d’être terminée. Ce secteur, bastion des miliciens Wazalendo, est le théâtre de combats sporadiques opposant ces derniers aux rebelles.

Selon plusieurs témoignages, des militaires congolais et des Wazalendo encore présents en ville refusent de se rendre et se replient vers le maquis, notamment en direction du groupement Mudja, dans le territoire de Nyiragongo. « Ils ne veulent pas capituler face au M23 », confie un habitant.

Une ville paralysée, une menace persistante

L’électricité, l’eau et l’internet restent coupés dans la capitale du Nord-Kivu, compliquant davantage la survie des populations. Les magasins et marchés demeurent fermés, et les rares voitures militaires abandonnées dans les rues témoignent de l’intensité des affrontements.

À proximité de l’aéroport, dans le quartier Office 1, des véhicules militaires et des équipements abandonnés jonchent encore les rues. « Il faut un nettoyage urgent de la ville, il y a des armes, des explosifs non utilisés et des tenues militaires éparpillées », alerte un responsable local.

Alors que Goma oscille entre accalmie et tension, l’avenir de ses habitants reste incertain. Le retrait du M23 et la restauration des services essentiels demeurent les conditions clés pour un retour à une vie normale.

Chute des obligations du Rwanda : L’Escalade du conflit avec le M23 déstabilise les Marchés Financiers

Les obligations en dollars du Rwanda ont connu une chute significative lundi, après l’entrée des rebelles du M23, soutenus par le gouvernement rwandais, dans la ville de Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Cet événement marque une nouvelle escalade brutale d’un conflit qui perdure depuis plusieurs années.

Le M23, une milice principalement composée de membres de l’ethnie tutsie, a franchi la frontière pour pénétrer Goma, une ville stratégique située aux abords du Rwanda. Cette avancée a provoqué des échanges de tirs entre les forces congolaises et rwandaises, exacerbant les tensions dans la région.

Dans ce contexte de crise, l’obligation rwandaise 2031 libellée en dollars a enregistré une baisse de 1,33 cent, atteignant ainsi 83,81 cents sur le dollar, son niveau le plus bas depuis décembre 2024, selon les données de Tradeweb.

L’Union européenne a fermement exhorté le Rwanda à cesser de soutenir les rebelles du M23 et à retirer ses troupes de la RDC. Les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont également condamné ce soutien rwandais lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, intensifiant la pression diplomatique sur Kigali.

D’après Charlie Bird, trader chez Verto, l’évolution des obligations rwandaises semble refléter la perception du marché que le Rwanda considère les risques de sanctions relativement faibles. « Cependant, il est encore trop tôt pour déterminer l’impact réel de ces sanctions sur l’économie rwandaise », a-t-il ajouté.

Cette situation survient également dans un climat de réduction des risques sur les marchés émergents, perturbés par les incertitudes économiques mondiales. Les investisseurs sont inquiets des possibles augmentations de tarifs douaniers américains et des décisions de la Réserve fédérale concernant les taux d’intérêt.

Ce tournant militaire et économique est donc un signal fort que les tensions régionales et les défis économiques se combinent pour créer une instabilité croissante dans la région.