l’UE débloque 60 millions d’euros d’aide humanitaire

La commissaire européenne à l’Égalité, à la Préparation et à la Gestion des crises, Hadja Lahbib, a exprimé ce mardi 28 janvier 2025 sa profonde inquiétude face à la détérioration rapide de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). La ville de Goma, théâtre d’intenses affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les groupes armés du M23 soutenus par l’armée rwandaise, est au cœur de cette crise.

« Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur ce qui se passe en République démocratique du Congo. Nous devons agir maintenant », a déclaré Hadja Lahbib, appelant à une intervention immédiate de l’Union européenne (UE) pour soutenir les populations affectées.

60 millions d’euros débloqués en urgence

Dans une réponse concrète à cette crise humanitaire, la Commission européenne a annoncé une aide d’urgence de 60 millions d’euros. Ce financement vise à répondre aux besoins essentiels des populations déplacées, notamment :

  • Gestion des abris et camps de déplacés, pour offrir un minimum de sécurité aux familles fuyant les violences ;
  • Approvisionnement en eau potable et installation de latrines pour prévenir les maladies hydriques ;
  • Distribution de rations alimentaires et transferts monétaires pour répondre aux besoins nutritionnels urgents ;
  • Éducation d’urgence pour protéger les enfants les plus vulnérables et leur offrir une stabilité minimale malgré le conflit.

Un appel à la solidarité internationale

L’ancienne ministre belge des Affaires étrangères a également exhorté les États membres de l’UE et la communauté internationale à unir leurs efforts pour répondre à cette crise humanitaire sans précédent.

Cette aide marque une étape importante, mais les besoins restent immenses dans un contexte où les combats se poursuivent et aggravent la souffrance des populations civiles.

L’Allemagne suspend son aide au développement au Rwanda face à la crise en RDC

Mardi 28 janvier, l’Allemagne a annoncé la suspension des discussions prévues avec le Rwanda sur son aide au développement. Cette décision, prise dans un contexte de violences persistantes à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), exige le retrait des forces rwandaises et de leurs alliés du M23, selon le ministère allemand du Développement et de la Coopération économique.

Les consultations gouvernementales, initialement programmées en février, ont été annulées. « Dans l’escalade actuelle, il ne peut pas y avoir de ‘business as usual’ », a déclaré un porte-parole du ministère. La reprise des discussions reste conditionnée à une désescalade immédiate et au retrait des forces rwandaises et du M23 de la région.

Un signal fort de Berlin

L’Allemagne, acteur clé dans l’aide humanitaire et le maintien de la paix, s’est également engagée à travailler avec d’autres donateurs pour coordonner une réponse commune. Deuxième contributeur au système des Nations Unies avec 6,7 milliards de dollars en 2021, Berlin a alloué en 2022 cinq milliards d’euros à la sécurité alimentaire, notamment via le Programme alimentaire mondial (PAM), et déployé 1 250 soldats pour des missions de paix.

Un contexte de tensions croissantes

Cette suspension intervient alors que la communauté internationale intensifie ses appels au retrait des troupes rwandaises et du M23, accusés de déstabiliser la région de l’est de la RDC. Les violences persistantes aggravent la crise humanitaire, avec des populations civiles prises au piège dans un conflit meurtrier.

En conditionnant son aide à un apaisement de la situation, l’Allemagne envoie un message clair : la coopération internationale ne peut se poursuivre sans respect des principes fondamentaux de paix et de sécurité.

le CICR lance une alerte sur une crise humanitaire sans précédent

Dans un communiqué publié le 28 janvier, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’inquiète de l’impact dévastateur des affrontements armés dans et autour de Goma, Nord-Kivu. Ces combats intenses provoquent un afflux massif de blessés dans les structures médicales soutenues par l’organisation, comme l’hôpital CBCA Ndosho.

Depuis le début de janvier, plus de 600 blessés, dont une majorité de femmes et d’enfants, ont été pris en charge par le CICR. « Les blessés arrivent par moto, bus ou grâce aux volontaires de la Croix-Rouge congolaise, souvent grièvement touchés par des balles ou des éclats d’obus. Les équipes chirurgicales travaillent sans relâche, mais les patients s’entassent, parfois couchés à même le sol », explique Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du CICR à Goma.

L’organisation dénonce l’utilisation d’artillerie dans des zones densément peuplées, comme les camps de déplacés et les quartiers urbains. Des incidents tragiques, notamment l’attaque du camp de Rusayo où des dizaines de civils réfugiés ont perdu la vie, illustrent l’ampleur de la crise.

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Appel au respect du droit humanitaire

Le CICR exhorte les parties au conflit à respecter les structures médicales et le personnel soignant. « Un accès humanitaire sécurisé est indispensable pour répondre aux besoins urgents : eau potable, nourriture, soins de santé et électricité », insiste François Moreillon, chef de la délégation du CICR en RDC.

Cependant, la situation se dégrade encore davantage avec le pillage de l’entrepôt médical du CICR à Goma. « Nous condamnons fermement cet acte alors que la survie des blessés dépendait des fournitures qui y étaient stockées », a déclaré François Moreillon sur son compte X.

Malgré les bombardements incessants, les équipes du CICR poursuivent leurs efforts pour sauver des vies, mais appellent à une protection urgente des infrastructures médicales et des civils pris au piège dans ce conflit meurtrier.

Goma en détresse : hôpitaux saturés et urgence humanitaire face aux affrontements

La ville de Goma, au Nord-Kivu, est plongée dans une crise sanitaire et humanitaire sans précédent depuis plusieurs jours, aggravée par les combats violents entre les FARDC et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Les hôpitaux sont débordés, peinant à gérer l’afflux massif de blessés et de morts.

À l’hôpital général de référence CBKA Virunga, le docteur Michael Bolingo a signalé une situation alarmante. Au 28 janvier 2025, plus de 400 blessés ont été pris en charge et une vingtaine de morts recensés, incluant des militaires, des civils et même des enfants. Rien que dans la matinée, 109 blessés supplémentaires et cinq décès ont été enregistrés.

« Nous sommes débordés. La capacité de l’hôpital est insuffisante et nous manquons cruellement de matériel médical essentiel, comme le paracétamol injectable et l’adrénaline pour les réanimations », a déclaré le Dr Bolingo.

Il a également souligné le manque d’énergie électrique dû à une panne du groupe électrogène, ainsi que la capacité limitée de la morgue

Le personnel médical, réduit à quatre médecins épaulés par des stagiaires et des infirmiers, appelle désespérément les autorités et les organisations humanitaires à intervenir d’urgence pour fournir des intrants médicaux, de l’énergie et des solutions pour gérer les victimes.

Cette crise met en lumière une situation critique où les infrastructures sanitaires de Goma, déjà fragiles, sont submergées par les conséquences d’un conflit dont les victimes ne cessent de croître.

 

 

 

L’Armée Sud-Africaine réaffirme son engagement à Goma

Dans un communiqué publié ce mardi 27 janvier, l’Armée sud-africaine (SANDF), qui combat aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à Goma, au Nord-Kivu, a réitéré son engagement à remplir sa mission de maintien de la paix dans cette région en crise, dans le cadre de la mission de la SADC. Cependant, la SANDF a exprimé son inquiétude face à la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux, accompagnée d’affirmations « trompeuses », suggérant que ses troupes se seraient rendues aux rebelles du M23.

La SANDF a tenu à clarifier que les images diffusées montrent un drapeau blanc hissé lors de négociations entre les forces opposées pour organiser une trêve. Cette trêve avait pour but de permettre au M23 de récupérer ses morts et blessés près de la base sud-africaine, tout en facilitant l’accès aux installations médicales pour les troupes. La SANDF précise que ce type de procédure est une pratique courante dans toute guerre pour assurer la sécurité et les soins médicaux.

L’Armée sud-africaine a réaffirmé son engagement à remplir ses responsabilités dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) et de la SADC (SAMIDRC). Elle a souligné que ses troupes continuent de mener leurs opérations avec détermination, courage et discipline en vue de restaurer la paix et la stabilité dans la région.

Il est important de rappeler que depuis lundi, les FARDC et les Wazalendos mènent des combats intenses contre les rebelles du M23-AFC, soutenus par l’armée rwandaise, dans la ville de Goma, au cœur du Nord-Kivu.

Goma : Explosion des prix des denrées de première nécessité

Depuis le début des affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, le 27 janvier 2025, la ville de Goma, située au Nord-Kivu, est confrontée à une flambée des prix des denrées de première nécessité. Le kilo de pommes de terre a presque doublé, passant de 1500 à 2500-3000 francs congolais, et une mesurette de haricots est désormais vendue à 4000 francs congolais, contre 2500 francs il y a une semaine.

Claude Rugo, président du conseil communal de la jeunesse de Karisimbi, a tiré la sonnette d’alarme concernant cette crise, expliquant que l’augmentation des prix est directement liée à la fermeture des principales routes d’approvisionnement de la ville, bloquées par les rebelles du M23 et les combats qui secouent certains quartiers de Goma.

Face à cette situation difficile, Claude Rugo a appelé à l’instauration d’un couloir humanitaire pour permettre un approvisionnement en denrées essentielles et soulager la population. La crise humanitaire s’intensifie à Goma, où les habitants souffrent des conséquences directes des combats en cours, un conflit soutenu par les Wazalendos et le Rwanda.

Les habitants de Goma et les organisations humanitaires locales appellent à une solution urgente pour restaurer l’approvisionnement de la ville et apaiser les souffrances des civils pris au piège des violences.

 

Kinshasa paralysée par des manifestations contre l’agression rwandaise à Goma

La circulation dans plusieurs communes de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, a été fortement perturbée mardi 28 janvier 2025. Des jeunes du parti au pouvoir, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), ont organisé des manifestations massives pour protester contre l’agression rwandaise dans la ville de Goma, au Nord-Kivu.

Sur le boulevard Lumumba, entre la 10ème rue et la 13ème rue à Limete, des barricades ont été érigées, empêchant la circulation des véhicules et des motos. Les manifestants ont exigé que tout usager de la route arbore un rameau sur son véhicule ou sa moto en signe de solidarité avec la cause nationale. Sylvie Lukusa, employée d’une entreprise privée, a témoigné : « Ils dénoncent les massacres, la balkanisation de notre pays, et le pillage de nos minerais, tout en critiquant le silence complice de la communauté internationale. »

Ville paralysée et tensions en hausse

Des pneus ont été brûlés dans plusieurs quartiers, notamment à Mombele et Masina, paralysant totalement le transport en commun. Sur les routes Poids lourds, entre le pont Matete et la 14ème rue Limete, ainsi qu’à l’entrée de Petro Congo, des scènes similaires ont été observées. Gloria Muepu, commerçante au Marché central, a décrit la situation : « Nous sommes bloqués depuis ce matin. Aucun moyen de transport ne circule. »

Dans certains établissements scolaires de la capitale, les élèves ont été renvoyés chez eux pour manifester leur solidarité avec les populations de l’est du pays. Cependant, au complexe scolaire Mgr Moke, les cours se sont poursuivis normalement, avec des examens en cours.

Intervention policière et retour timide à la normale

La police a été déployée sur plusieurs axes stratégiques, notamment à Lemba et le long du boulevard Lumumba, pour dégager les barricades et rétablir l’ordre public. Le commissaire supérieur adjoint Ilunga, commandant du Sous-commissariat de la police à Lemba, a déclaré : « Nous sommes ici pour rétablir l’ordre afin que la circulation redevienne fluide et que la population puisse vaquer à ses occupations. »

Malgré ces efforts, la reprise de la circulation reste timide, et la tension demeure palpable dans plusieurs zones de la capitale. Les manifestants appellent à une mobilisation totale pour soutenir les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et dénoncer l’agression.

Mobilisation nationale : les universités se lèvent pour soutenir les FARDC

Le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), dirigé par Marie-Thérèse Somba, a annoncé, dans une note circulaire publiée le lundi 27 janvier 2025, une initiative majeure de soutien aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Jeudi 30 janvier 2025 a été décrété “journée sans cours”, dédiée exclusivement à des activités patriotiques au sein de tous les établissements d’enseignement supérieur et universitaire.

Dans le cadre de cette mobilisation nationale, chaque établissement sera chargé de créer un fonds de solidarité pour collecter des dons en espèces et en nature, qui seront transmis aux FARDC et aux déplacés de guerre. Cette initiative vise à renforcer l’élan de soutien national face aux défis imposés par la guerre d’agression.

Des conférences, des journées de sensibilisation, ainsi que des émissions radio-télévisées seront organisées, dans le cadre d’un plan de communication intensif. L’objectif est de sensibiliser la population et de galvaniser le soutien à l’effort national.

Marie-Thérèse Somba a également appelé à la suspension des grèves initiées par certaines structures syndicales, exhortant à l’unité et à la sérénité dans ce contexte critique. Elle invite les acteurs de la communauté universitaire à participer activement aux initiatives patriotiques lancées par le gouvernement, la tutelle ou les établissements eux-mêmes.

Ce mouvement de solidarité nationale reflète une volonté collective de faire face aux épreuves avec détermination et patriotisme.

 

Goma : Une ville au bord du gouffre

Depuis l’aube de ce mardi, les tirs et explosions ont repris intensément à Goma, dans la fête est de la ville. Les quartiers de Biréré, Bujovu, ainsi que les abords de l’aéroport et l’axe menant à Gisenyi, ville rwandaise voisine, sont les principaux théâtres des affrontements. Les forces armées congolaises (FARDC) contrôlent la zone de l’aéroport, tandis que les partis de l’ouest de Goma restent aux mains du M23.

La situation demeure floue, certaines zones étant inaccessibles aux humanitaires et observateurs indépendants. Le réseau internet et les radios restent coupés, laissant les habitants dépendre des rumeurs pour s’informer. De nombreux quartiers sont privés d’eau et d’électricité depuis vendredi, aggravant le quotidien des habitants, déjà marqués par la fermeture des commerces et des structures sanitaires débordées.

Des témoignages font état de corps sans vie jonchant les routes, conséquence directe des combats. Selon le directeur de l’ONG Save the Children en RDC, la moitié des déplacés sont des enfants, rendant la crise humanitaire encore plus déchirante. Les chiffres des personnes forcées à fuir sont vertigineux, atteignant des centaines de milliers, alors que le Nord-Kivu et le Sud-Kivu étaient déjà en situation critique avant ces affrontements.

Fermeture des frontières et tensions à Gisenyi

Du côté rwandais, les conséquences des affrontements se font également sentir. Lundi, cinq civils ont été tués et 35 autres blessés par des mortiers et balles perdues tombées à Gisenyi. Ce mardi, les postes-frontière entre Goma et Gisenyi, la Petite et Grande Barrière, restent fermés. Selon l’armée rwandaise, une centaine de soldats des FARDC et leurs alliés auraient déposé les armes lundi.

Les écoles dans le centre de Gisenyi sont fermées, tandis que les Rwandais vivant à proximité de la frontière ont été évacués vers des zones plus sécurisées. De leur côté, des Congolais fuyant Goma ont trouvé refuge dans des camps de déplacés improvisés.

Une urgence humanitaire

Face à la gravité de la situation, les ONG continuent de tirer la sonnette d’alarme. La capitale provinciale du Nord-Kivu, Goma, est aujourd’hui le symbole d’une tragédie humanitaire où les déplacés et les habitants restants font face à des conditions de vie insoutenables. La communauté internationale est appelée à intervenir rapidement pour éviter une aggravation de la crise.

Crise à Goma : L’Avancée du M23 et des morts au Rwanda ravivent les tensions régionales

La ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), est en proie à une vive tension ce lundi 27 janvier. Les détonations d’armes lourdes et légères, associées à l’entrée des rebelles du M23, ont semé la panique parmi la population. La rébellion, appuyée par l’armée rwandaise selon le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a intensifié la crise sécuritaire.

Les bombardements ont également atteint la ville rwandaise de Gisenyi, voisine de Goma. L’armée rwandaise a rapporté la mort de cinq personnes et une dizaine de blessés dans le quartier de Mbugangari, à Rubavu, après l’impact de deux bombes. Le Rwanda a déclaré ces incidents comme une menace grave à sa sécurité et à son intégrité territoriale, tout en défendant une posture dite « défensive », malgré les accusations d’offensive sur le sol congolais.

Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, a pris la parole pour apaiser les habitants de Goma. « Nous tenons à rassurer la population que le gouvernement agit pour éviter un carnage et préserver l’intégrité du territoire face aux intentions manifestées du Rwanda », a-t-il affirmé.

Le ministre a appelé les habitants à rester chez eux et à éviter tout acte de vandalisme ou de pillage. Il a également déclaré ce qu’il a qualifié de « propagande manipulatrice » du Rwanda, insistant sur l’engagement du gouvernement à défendre chaque centimètre du territoire national.

Malgré les assurances officielles, la situation reste incertaine sur le terrain. Des soldats congolais sont encore visibles dans certaines parties de la ville, mais la confusion persiste, augmentant l’angoisse des habitants qui restent cloîtrés chez eux.