L’UE divisée sur les sanctions contre le Rwanda, le Luxembourg bloque une deuxième vague

Les 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE), réunis depuis lundi 24 février à Bruxelles, ont abordé la situation explosive dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Au cœur des discussions : le rôle du Rwanda dans le soutien au groupe rebelle M23 et les mesures à prendre pour faire pression sur Kigali. Si une première salve de sanctions a été adoptée, une deuxième vague a été bloquée par un veto du Luxembourg, créant des tensions au sein de l’UE.

Une première salve de sanctions symbolique

Les Européens ont décidé de suspendre le dialogue politique en matière de sécurité et de défense avec le Rwanda, un geste qualifié de « signal politique fort ». Cette mesure vise à mettre le Rwanda face à ses responsabilités dans le conflit qui ravage les provinces du Kivu, en RDC, où le groupe rebelle M23, soutenu par Kigali selon plusieurs rapports, continue de semer la violence.

Cependant, une deuxième vague de sanctions, qui ciblait une entité rwandaise et neuf responsables des violences dans les Kivus, n’a pas été adoptée. Cette décision nécessitant l’unanimité des États membres, le Luxembourg a opposé son veto, suscitant des réactions contrastées.

Le Luxembourg privilégie la diplomatie

Le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, Xavier Bettel, a justifié cette pause dans les sanctions par la nécessité de donner une chance aux négociations en cours.

« Je pense qu’il est important, avant de vouloir prendre des sanctions contre le Rwanda, d’attendre les résultats des prochains jours pour voir si on va dans la bonne direction », a-t-il déclaré.

Une réunion ministérielle conjointe entre la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) est prévue le 28 février. Pour Bettel, il est crucial de laisser une opportunité à ces discussions avant d’enclencher de nouvelles sanctions. « Si vendredi aucun effort n’est fait, des sanctions seront prises à l’encontre du Rwanda », a-t-il ajouté, estimant que cette approche pourrait accélérer les progrès diplomatiques.

Des divisions au sein de l’UE

La position du Luxembourg a été fraîchement accueillie par certains États membres, qui plaident pour des sanctions immédiates. Ces derniers estiment que l’UE dispose d’autres leviers pour faire pression sur le Rwanda, notamment la suspension de l’accord sur les matières premières critiques, un secteur clé pour l’économie rwandaise.

Les partisans des sanctions immédiates craignent que le report des mesures n’affaiblisse la crédibilité de l’UE et n’encourage le Rwanda à poursuivre son soutien au M23.

« Si on prend des sanctions aujourd’hui, quel est le risque ? C’est que les parties ne se sentent pas motivées à faire des efforts nécessaires », a répliqué Bettel, défendant une approche plus nuancée.

Un équilibre délicat entre pression et diplomatie

Alors que la crise dans l’est de la RDC continue de s’aggraver, l’UE se trouve face à un dilemme complexe : comment concilier pression politique et ouverture à la diplomatie ? La première salve de sanctions, bien que symbolique, envoie un message clair à Kigali. Toutefois, le veto du Luxembourg montre que les États membres ne sont pas unanimes sur la stratégie à adopter.

La réunion du 28 février entre la SADC et l’EAC sera un test crucial pour évaluer la volonté des parties prenantes de trouver une solution pacifique. En attendant, l’UE reste sous pression pour maintenir son rôle de médiateur tout en faisant preuve de fermeté face aux violations des droits de l’homme et aux ingérences régionales.

Alerte sanitaire en RDC : Une mystérieuse maladie foudroyante fait plus de 50 morts en un mois

Une maladie inconnue et extrêmement mortelle frappe le nord-ouest de la République Démocratique du Congo (RDC). En moins d’un mois, elle a déjà fait plus de 50 morts et infecté plus de 400 personnes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un rapport alarmant le 24 février, révélant 419 cas enregistrés depuis le 21 janvier, dont 53 décès. Les experts sanitaires tentent désespérément d’identifier cette maladie qui se propage à une vitesse inquiétante.

Les premiers cas liés à la consommation de chauves-souris

L’épidémie a débuté dans la ville de Boloko, où trois enfants sont morts dans les 48 heures après avoir mangé une chauve-souris. Les victimes présentaient des symptômes de fièvre hémorragique, notamment une forte fièvre, des frissons et des douleurs musculaires. Ces cas ont immédiatement alerté les autorités sanitaires locales, qui ont lancé une enquête pour comprendre l’origine de la maladie.

La consommation de chauves-souris, bien que courante dans certaines régions, pose un risque sanitaire majeur. Ces animaux sont connus pour être des réservoirs de virus dangereux, comme Ebola ou la rage. Cette pratique alimentaire, combinée à un manque d’infrastructures sanitaires, crée un terrain propice à l’émergence de maladies zoonotiques.

Une maladie qui tue en moins de 48 heures

Le Dr Serge Ngalebato, directeur médical de l’hôpital de Bikoro, a exprimé son inquiétude face à la rapidité avec laquelle la maladie entraîne la mort. « L’intervalle entre l’apparition des symptômes et le décès ne dépasse pas 48 heures dans la majorité des cas », a-t-il déclaré à l’Associated Press.

Les symptômes rapportés incluent :

  • Une fièvre élevée
  • Des frissons intenses
  • Des douleurs musculaires et articulaires
  • Une fatigue extrême

Cette rapidité d’évolution rend la maladie particulièrement difficile à traiter et à contenir. Les équipes médicales sur place sont débordées, et les hôpitaux manquent de ressources pour faire face à l’afflux de patients.

Les tests écartent Ebola et d’autres fièvres hémorragiques

Pour identifier l’agent pathogène responsable, les experts ont envoyé des échantillons de 13 patients à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) à Kinshasa. Les résultats préliminaires ont écarté des maladies connues comme Ebola, le virus de Marburg ou d’autres fièvres hémorragiques virales.

Cependant, 56 % des cas testés se sont révélés positifs au paludisme, selon le site d’information congolais Actualite.cd. Cette découverte soulève des questions sur la nature exacte de la maladie. S’agit-il d’une nouvelle souche de paludisme particulièrement virulente ? Ou d’une co-infection avec un autre agent pathogène encore non identifié ? Les recherches se poursuivent pour répondre à ces questions cruciales.

Une tendance inquiétante des maladies animales-humaines

Cette épidémie s’inscrit dans une tendance préoccupante en Afrique. Les maladies zoonotiques, transmises des animaux aux humains, ont augmenté de plus de 60 % au cours de la dernière décennie, selon un rapport de l’OMS publié en 2022.

Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation :

  • La déforestation, qui rapproche les humains des animaux sauvages
  • La consommation de viande de brousse, souvent non contrôlée
  • Le manque d’infrastructures sanitaires dans les zones rurales

Les chauves-souris, souvent consommées dans certaines régions, sont des réservoirs de virus dangereux. Leur manipulation et leur consommation sans précautions suffisantes exposent les populations à des risques sanitaires majeurs.

Une situation similaire en 2024

Cette nouvelle épidémie rappelle une situation similaire survenue fin 2024. À l’époque, une maladie grippale mystérieuse avait causé des dizaines de morts avant d’être identifiée comme une forme sévère de paludisme. Environ 500 personnes avaient été infectées, et 149 avaient perdu la vie.

Ces épidémies répétées soulignent l’importance de renforcer les systèmes de surveillance et de prévention des maladies en RDC. Le pays, déjà confronté à des défis sanitaires majeurs comme Ebola et le paludisme, doit faire face à de nouvelles menaces émergentes.

L’OMS en action

Face à cette urgence sanitaire, l’OMS a dépêché une équipe d’experts sur le terrain pour identifier l’agent pathogène responsable. Les autorités locales et internationales redoublent d’efforts pour contenir la propagation de l’épidémie et éviter une crise sanitaire majeure.

Les actions en cours incluent :

  • L’isolement des patients infectés
  • La sensibilisation des populations aux risques liés à la consommation de viande de brousse
  • Le renforcement des capacités des hôpitaux locaux

Cette nouvelle épidémie en RDC met en lumière les défis sanitaires auxquels le pays est confronté. Alors que les experts tentent d’identifier la maladie, il est crucial de renforcer les systèmes de santé et de prévention pour éviter de futures crises. La collaboration entre les autorités locales, l’OMS et les organisations internationales sera déterminante pour protéger les populations et endiguer cette menace.

Les révélations choc d’André-Alain Atundu : Les liens entre Kabila, le M23 et le Rwanda exposés

Dans une interview récente diffusée à Kinshasa, André-Alain Atundu, ancien porte-parole du Front commun pour le Congo (FCC), la plateforme politique de l’ancien Président Joseph Kabila, a levé le voile sur des connexions troublantes entre l’ancien régime, le mouvement rebelle M23 et le Rwanda. Ses déclarations, aussi percutantes qu’alarmantes, jettent une lumière crue sur les dynamiques géopolitiques qui secouent la République Démocratique du Congo (RDC).

« Logiquement, c’est le temps qui nous révèle le lien profond qu’il y a entre le Président Kabila et le M23, comme il l’a lui-même suggéré dans sa tribune », a affirmé Atundu. Il a également appuyé les accusations du Président Félix Tshisekedi concernant les « connexions sérieuses » entre l’ancien président, l’AFC (Alliance des Forces du Changement) et le M23.

« Nous faisons de l’analyse géopolitique. Il faut le savoir, il ne faut pas se cacher la vérité. La vérité est que l’AFC, le M23 et tous ceux qui les soutiennent œuvrent sous la responsabilité de Paul Kagame et du Rwanda », a-t-il déclaré.

Atundu n’a pas mâché ses mots pour critiquer l’attitude de Joseph Kabila face à la crise sécuritaire dans l’est du pays. « Le Président Kabila n’a pas eu un seul petit mot de compassion pour les atrocités subies par les populations du Kivu », a-t-il déploré, faisant référence à une tribune publiée par Kabila en Afrique du Sud. En revanche, il a salué l’engagement du Président Tshisekedi, qu’il décrit comme « préoccupé par les souffrances de son peuple et déterminé à y mettre fin ».

« Et vous voulez empêcher ce président de mettre fin aux atrocités de son peuple pour qu’on discute d’abord du partage du pouvoir ? Non, c’est immoral ! », a-t-il lancé avec véhémence. Atundu a appelé l’ancien président Kabila à soutenir ouvertement Félix Tshisekedi dans sa lutte contre les forces ennemies.

« Le peuple congolais attend de l’ancien Président Joseph Kabila qu’il appelle les gens à se ranger derrière Félix Tshisekedi pour bouter l’ennemi hors du pays et ensuite créer les conditions pour discuter. Le contraire, c’est faire le jeu des étrangers », a-t-il insisté.

L’ancien porte-parole du FCC a également dénoncé les propos de Kabila concernant les « revendications légitimes » du M23. « Quand le Président Kabila dit que le M23 a des revendications légitimes, que dit la Constitution ? La Constitution dit-elle de prendre les armes ? Au contraire, l’article 64 stipule que celui qui veut prendre le pouvoir par les armes, le peuple doit se lever contre lui. Kabila pousse le M23 à prendre les armes et demande au peuple congolais de croiser les bras. C’est inacceptable ! », a-t-il martelé.

Ces déclarations, aussi controversées que révélatrices, soulèvent des questions cruciales sur les alliances et les motivations des acteurs clés de la crise en RDC. Elles mettent en lumière les tensions persistantes entre les partisans de l’ancien régime et ceux du Président Tshisekedi, tout en pointant du doigt le rôle trouble du Rwanda dans ce conflit complexe.

Alors que la RDC continue de lutter pour sa stabilité et sa souveraineté, les mots d’Atundu résonnent comme un appel à la transparence et à l’unité nationale face à l’adversité. Reste à savoir si ces révélations auront un impact concret sur la résolution de cette crise qui dure depuis trop longtemps.

Félix Tshisekedi et le Procureur de la CPI : Vers une Justice pour les Crimes dans l’Est de la RDC ?

Le Président Félix Tshisekedi a reçu, ce mardi, à la Cité de l’Union africaine, le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan. Sa visite à Kinshasa s’inscrit dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire dans l’Est du pays.

Lors de cette rencontre, Karim Khan a lancé un appel à témoins. Il invite toute personne possédant des preuves de crimes de guerre, de génocide ou de crimes contre l’humanité à les soumettre sur le site de la CPI. Selon lui, la population congolaise a droit à la justice et à la protection.

La CPI suit de près la situation. En 2023, un protocole d’accord a été signé avec la RDC pour renforcer la coopération. Une Conférence internationale sur la paix, la sécurité et la justice est prévue en avril prochain à Kinshasa.

Selon le Professeur Taylor Lubanga, chargé du suivi de la coopération RDC-CPI, cet événement examinera les causes profondes de l’instabilité. Les participants discuteront aussi de la création d’une Cour pénale spéciale pour juger les crimes commis en RDC.

RDC : 25 millions $ collectés pour soutenir l’armée face au M23

Les entreprises du portefeuille de l’État ont réuni 25 millions de dollars américains en appui aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et aux combattants Wazalendo . Cette somme s’ajoute à la contribution exceptionnelle de la GECAMINES ainsi qu’à divers apports logistiques et matériels .

Cette initiative a été lancée par le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa , à la suite de l’appel à la mobilisation du président Félix Tshisekedi le 29 janvier dernier. En moins d’un mois, ces fonds ont été collectés, démontrant l’engagement des entreprises publiques face à l’ agression rwandaise .

En recevant symboliquement le chèque, Jean-Lucien Bussa a réaffirmé le soutien des entreprises du portefeuille à l’État congolais tant que cette guerre perdurera . Il a également salué la mobilisation des mandataires publics, cadres et employés qui ont répondu favorablement à l’appel du chef de l’État.

« Il n’y a pas d’entreprises sans pays ni patrie », a déclaré le ministre, soulignant la nécessité d’un engagement total pour la défense nationale .

Cette contribution financière et matérielle vise à renforcer les capacités des forces congolaises dans leur combat contre les troupes rwandaises et les rebelles de l’AFC/M23 qui sévissent dans l’Est du pays.

RDC – Vatican : Félix Tshisekedi et le Nonce apostolique plaident pour la paix

Ce mardi, à la Cité de l’Union africaine , le Président Félix Tshisekedi a reçu le Nonce apostolique, Mgr Mitja Leskovar . Au cœur de leurs discussions : la guerre d’agression dans l’Est du pays et ses conséquences humanitaires dramatiques . Ensemble, ils ont exploré des pistes pour restaurer la paix et permettre aux populations de retrouver une vie normale.

« Cette situation est complexe, il y a plusieurs acteurs à l’extérieur et à l’intérieur du pays. Le Pape François a toujours exhorté à arrêter la violence et à se parler », a déclaré Mgr Leskovar.

Un appel au dialogue pour une paix durable

Mgr Mitja Leskovar a félicité Félix Tshisekedi pour les succès diplomatiques de la RDC à l’international. Il a cependant insisté sur l’importance du dialogue pour résoudre la crise :

« Ce n’est pas avec la force, les armes et la terreur qu’on obtient la paix. Il faut se réunir autour d’une table avec sincérité. »

Un geste spirituel envers le Pape François

Au terme de leur entretien, le Président Tshisekedi a formulé des prières pour le Pape François , actuellement hospitalisé. Un signe de solidarité spirituelle qui renforce les liens entre la RDC et le Saint-Siège.

Sécurité nationale : Un pas décisif vers une gouvernance plus efficace

Le vice-Premier ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani , a lancé ce mardi au Palais du Peuple de Kinshasa la vulgarisation des nouveaux textes légaux réglementant la création et le fonctionnement des comités provinciaux et locaux de sécurité. Cette réforme vise à améliorer la gouvernance sécuritaire et à renforcer la coordination entre les autorités locales et nationales.

Ces textes précisent les missions des comités de sécurité et introduisent des mécanismes de suivi plus stricts. Ils mettent également l’accent sur la formalisation des pratiques administratives et la connexion entre la gouvernance sécuritaire locale et la politique nationale de défense.

Un dispositif adapté aux enjeux actuels

Face aux défis sécuritaires croissants , notamment la guerre d’agression rwandaise , le gouvernement met sur une approche proactive . Jacquemain Shabani a souligné l’importance de cette réforme :

« Cette réforme nécessite une appropriation totale par tous les acteurs concernés afin d’assurer une sécurité optimale sur l’ensemble du territoire. »

Pour garantir son efficacité, la première phase d’implémentation a débuté à Kinshasa . Près de 750 comités locaux de sécurité ainsi que les chefs de quartiers ont été formés aux nouvelles règles. Désormais, les réunions de sécurité seront obligatoires , et leurs comptes rendus devront être transmis à la hiérarchie dans les délais requis.

Remise officielle des nouveaux textes légaux

Lors de la cérémonie, Jacquemain Shabani a remis les nouveaux textes législatifs aux autorités nationales et provinciales , ainsi qu’aux membres de la société civile . Ces documents seront diffusés à travers tout le pays afin que chaque acteur de la sécurité s’approprie les règles de gouvernance sécuritaire .

« Ces textes vont permettre aux populations de mieux comprendre et appliquer les mécanismes de gestion sécuritaire à la base », at-il précisé.

Une politique sécuritaire participative

Le vice-Premier ministre a insisté sur l’importance de l’engagement citoyen dans cette réforme :

« Vous êtes la première ligne de défense de nos quartiers et de nos avenues. La sécurité est une affaire de tous. »

Avec cette nouvelle gouvernance, la RDC fait un pas décisif vers une meilleure gestion sécuritaire. En impliquant les autorités locales et la population, le gouvernement espère renforcer la stabilité et assurer une protection efficace du territoire . Reste à voir si ces mesures produisent les effets estimés face aux menaces actuelles.

Le procureur de la CPI en mission pour enquêter sur les crimes dans l’Est

Lundi 24 février, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, est arrivé à Kinshasa. Son avion en provenance de La Haye a atterri à l’aéroport international de N’djili. À sa descente, il a été accueilli par le procureur général près de la Cour de cassation, Philémon Nvonde, ainsi que par des représentants du gouvernement et de la justice militaire. Cette visite marque une étape cruciale dans la lutte contre l’impunité en République démocratique du Congo.

Karim Khan a rapidement affiché sa détermination. « Nous sommes très inquiets de la situation en RDC. Des milliers de personnes sont mortes, des milliers sont blessées. Le message doit être clair : tout groupe armé, toute force militaire et leurs alliés doivent respecter le droit international », a-t-il affirmé. Il a rappelé que la justice devait prévaloir, insistant sur l’importance d’une réponse ferme face aux exactions commises.

La crise dans l’Est du pays reste une priorité. « Personne ne peut bénir ou tuer impunément. Les populations congolaises ont autant de valeur que toutes les autres dans le monde », a ajouté le procureur. Ce message vise directement les auteurs de crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui sévissent dans la région.

Durant son séjour, Karim Khan rencontrera plusieurs acteurs clés. Il échangera avec les autorités congolaises sur les enquêtes en cours. Il s’entretiendra également avec Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO, afin d’intensifier la coopération avec les Nations Unies. De plus, il écoutera les victimes des conflits, dont les témoignages sont essentiels pour faire avancer la justice. Les organisations de la société civile, impliquées dans la collecte de preuves, auront également leur rôle à jouer.

Cette visite confirme l’engagement de la CPI à poursuivre les responsables des violences. La situation sécuritaire reste alarmante, mais cette mission pourrait être un tournant. L’objectif est clair : mettre fin à l’impunité et offrir aux victimes une véritable justice. Les jours à venir seront décisifs.

Est de la RDC : Trois leaders africains nommés pour relancer le processus de paix

Lundi 24 février 2025, l’ancien président du Kenya Uhuru Kenyatta, l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo et l’ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn ont été désignés comme facilitateurs des processus de paix fusionnés de Luanda et de Nairobi. Leur mission : superviser les négociations et tenter d’instaurer un cessez-le-feu durable dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Cette décision, officialisée par un communiqué conjoint de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), fait suite à des consultations entre les chefs d’État et gouvernements des deux organisations régionales.

Une mission diplomatique sous tension

Les nouveaux facilitateurs auront plusieurs responsabilités cruciales :

  • Veiller à la mise en œuvre du cessez-le-feu entre les groupes armés et les forces congolaises.
  • Coordonner l’aide humanitaire pour les populations affectées par le conflit.
  • Favoriser les discussions entre les différentes parties prenantes afin d’aboutir à une solution politique viable.

Cette nomination intervient alors que les combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23/AFC continuent, notamment dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, malgré les nombreux appels à la fin des hostilités.

Une fusion des processus pour plus d’efficacité

Ce changement marque également une refonte du cadre diplomatique existant. Uhuru Kenyatta, qui occupait déjà le poste de facilitateur du processus de Nairobi, sera désormais accompagné de deux figures de poids :

  • Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigeria, reconnu pour son rôle dans plusieurs médiations africaines.
  • Hailemariam Desalegn, ex-Premier ministre éthiopien, ayant une expérience diplomatique significative sur le continent.

Ils remplacent ainsi João Lourenço, ancien facilitateur du processus de Luanda, qui s’est retiré pour prendre la tête de l’Union africaine.

Vers un nouvel espoir pour la RDC ?

Alors que les chefs d’état-major de la SADC et de l’EAC se réunissaient en parallèle pour établir une feuille de route, un rapport consulté par Jeune Afrique indique que la fusion des processus de Luanda et de Nairobi a été proposée par un panel d’experts des deux organisations. L’objectif est de rendre les négociations plus efficaces et d’accélérer la cessation des hostilités.

Les attentes sont désormais tournées vers le 28 février 2025, date prévue pour une nouvelle réunion des chefs d’État. Celle-ci devra préciser les prochaines étapes pour garantir l’application du cessez-le-feu et la mise en place d’un processus de paix durable.

La communauté internationale observe avec attention cette initiative, espérant que cette nouvelle approche diplomatique puisse enfin apporter la stabilité tant attendue dans l’Est de la RDC.

Rwanda vs ONU : quelles conséquences en cas de refus de quitter la RDC ?

Le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait imposer des sanctions économiques contre le Rwanda, en visant des secteurs clés comme :
Les exportations de minerais stratégiques (coltan, or, etc.)
Les finances publiques, limitant l’accès aux fonds internationaux
Des sanctions ciblées contre des hauts responsables (gels d’avoirs, interdictions de voyager)

Ces mesures fragiliseraient l’économie rwandaise, fortement dépendante des investissements étrangers et de ses exportations minières.

Isolement diplomatique : un Rwanda mis à l’écart ?

Condamnations internationales : plusieurs pays pourraient durcir leur position envers Kigali.
Réduction de l’aide étrangère : des États comme les États-Unis, l’Union européenne ou la Banque mondiale pourraient suspendre leur coopération.
Blocage des relations militaires : des accords sécuritaires pourraient être annulés.

Un tel isolement mettrait le Rwanda sous pression, notamment sur la scène africaine.

Risque d’escalade militaire et crise humanitaire

Le refus du Rwanda pourrait aggraver les tensions en RDC, avec des scénarios à risque :
Affrontements directs entre forces rwandaises et congolaises
Renforcement des groupes armés dans l’est du Congo
Déplacements massifs de populations et violations des droits humains

Une déstabilisation de la région des Grands Lacs affecterait également des pays comme l’Ouganda, le Burundi et la Tanzanie.

Intervention de l’ONU ou d’autres acteurs ?

Renforcement de la MONUSCO en RDC, avec un mandat plus offensif.
Intervention de l’Union africaine ou d’une coalition régionale.
Médiation internationale pour éviter une guerre ouverte.

Un pari risqué pour le Rwanda

En défiant une résolution du Conseil de sécurité, Kigali risquerait sanctions, isolement et conflits militaires. La question reste : jusqu’où le Rwanda est-il prêt à aller ? 🤔