Alors que la situation sécuritaire continue de se dégrader dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), le Président Félix Tshisekedi a pris part, le jeudi 6 mars 2025, à une réunion cruciale de la Troïka du Sommet de l’Organe des Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) . Tenue en visioconférence depuis Kinshasa, cette session extraordinaire a été présidée par Samia Suluhu Hassan , Présidente de la Tanzanie et actuelle dirigeante de l’Organe de coopération en matière de politique, défense et sécurité de la SADC.
L’Est de la RDC en proie à une crise alarmante
L’offensive militaire de la rébellion du M23 , soutenue par le Rwanda, a récemment pris une nouvelle ampleur avec l’invasion des villes stratégiques de Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu) . Face à cette montée en puissance des violences, la SADC se retrouve au pied du mur : faut-il maintenir ou revoir le mandat de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC) , déployée en renfort des Forces armées congolaises (FARDC) ? Cette question était au cœur des échanges entre les chefs d’État, alors que les troupes de la SADC peinent à inverser la tendance sur le terrain.
La RDC fait face à une crise multidimensionnelle , mêlant conflit armé, déplacements massifs de populations et tensions diplomatiques régionales. Les violences ont déjà forcé plus de 7 millions de personnes à fuir leur domicile , aggravant une situation humanitaire critique. Dans ce contexte, Kinshasa attend de ses partenaires une réponse forte et concertée .
Tshisekedi plaide pour une stratégie diplomatique et militaire renforcée
S’exprimant devant ses homologues, Félix Tshisekedi a plaidé pour une approche combinant action militaire et diplomatique . Il a réitéré son engagement en faveur des processus de Luanda et Nairobi , visant à favoriser une désescalade et à pousser Kigali à cesser son soutien aux rebelles.
« Nous devons œuvrer pour une paix durable en renforçant la pression sur ceux qui alimentent cette guerre injuste », a déclaré le chef de l’État congolais, appelant à une application stricte de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies , qui condamne l’ingérence étrangère et exige le retrait du M23 des territoires congolais.
Le président congolais a également exhorté la SADC à renforcer sa mission militaire , estimant que la situation sur le terrain exige des actions concrètes et immédiates . La lenteur des prises de décision et le manque de moyens des troupes régionales jouent en faveur du M23, qui continue d’étendre son emprise sur le Kivu.
La SADC réaffirme son soutien mais tarde à agir
Si la SADC a réitéré son engagement à soutenir la RDC , les résultats concrets tardent à se matérialiser. La Présidente Samia Suluhu Hassan a assuré que la région ne resterait pas passive face à l’agression subie par Kinshasa, mais la lente mise en œuvre des décisions antérieures suscite des doutes.
Un sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la SADC est prévu dans les semaines à venir pour statuer sur l’avenir de la SAMIDRC et définir une nouvelle feuille de route pour stabiliser l’Est congolais. En attendant, les hostilités se poursuivent et la pression monte sur Kinshasa , qui cherche des alliances solides pour contrer cette menace persistante.
Tandis que la population congolaise paie le prix fort de ce conflit, les yeux sont désormais tournés vers la SADC : saura-t-elle enfin traduire ses engagements en actes concrets ?