Judith Suminwa agit face à l’urgence des réfugiés congolais

22 avril 2025 — Malnutrition aiguë, épidémies, accouchements sans assistance médicale… Les réfugiés congolais installés au Burundi vivent un drame humanitaire d’une rare intensité. Alertée par une délégation de députés médecins récemment revenue du terrain, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a réagi sans attendre.

Avant même la remise officielle du rapport parlementaire, une équipe gouvernementale avait déjà été dépêchée dans les camps, preuve d’une volonté ferme d’intervenir sans délai. Cette anticipation illustre la détermination du gouvernement à ne pas laisser cette crise s’aggraver davantage.

Judith Suminwa a réaffirmé son engagement total à suivre de près la situation, en coordonnant une réponse d’urgence pour venir en aide aux populations réfugiées, victimes des violences perpétrées par le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda.

Pour la cheffe du Gouvernement, il s’agit d’une priorité nationale et humanitaire : restaurer la dignité, soulager les souffrances et protéger les plus vulnérables, dans un contexte de tension extrême.

« Je suis absolument déterminé  » Tidjane Thiam défie son éviction de la présidentielle ivoirienne

La tension monte à six mois de la présidentielle. Le 22 avril 2025, le tribunal de première instance d’Abidjan a ordonné la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale. Motif : il aurait perdu sa nationalité ivoirienne. Cette décision provoque un véritable séisme politique.

Tidjane Thiam, président du PDCI et ex-CEO de Crédit Suisse, ne décolère pas. Dans une vidéo diffusée le jour même, il dénonce une « élimination politique » habillée de droit, qu’il juge « inique et incompréhensible ». Il y voit une manœuvre pour écarter « le rival le plus sérieux » d’Alassane Ouattara à l’élection du 25 octobre 2025.

« Ce n’est pas l’image que je veux pour notre pays, affirme-t-il. Je n’accepterai pas cette agression. » À ses partisans, il lance : « Choisir librement son dirigeant est une question de dignité. Vous pouvez compter sur moi pour mener ce combat. »

Selon lui, un sondage indépendant commandé auprès d’une organisation internationale crédible le place largement en tête. Il devancerait Laurent Gbagbo, classé deuxième, et battrait le président sortant au second tour avec 57 % des voix contre 41 %.

Mais un obstacle juridique complique la donne. En 1987, Thiam avait obtenu la nationalité française. Il y a officiellement renoncé en mars 2025. Pourtant, ses opposants s’appuient sur l’article 48 du Code de la nationalité, qui prévoit la perte automatique de la nationalité ivoirienne en cas d’acquisition volontaire d’une autre.

Or, ce même article précise que cette perte est conditionnée par un décret gouvernemental, et ce, pendant 15 ans après la naturalisation étrangère. Thiam estime donc être toujours dans les règles.

La Constitution ivoirienne, en revanche, est stricte : un candidat à la présidence doit être uniquement Ivoirien. Pas de double nationalité. Et surtout, pas de passeport étranger.

La radiation du candidat du PDCI intervient alors que ce dernier avait été désigné pour représenter son parti à l’élection. Résultat : un climat politique sous haute tension et une campagne qui s’annonce aussi explosive qu’incertaine.

Valentin-Yves Mudimbe : Une Légende de la Pensée Africaine S’éteint

La matinée du mardi 22 avril 2025 a été marquée par l’annonce poignante de la disparition de Valentin-Yves Mudimbe, figure de proue de la littérature et de la philosophie africaine. À 83 ans, le philosophe congolais laisse derrière lui un héritage intellectuel vaste, traversant les générations et les frontières. Sa mort, survenue dans la nuit du 21 au 22 avril en Caroline du Nord, a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, témoignant de l’ampleur de son influence.

Les causes de son décès restent inconnues à ce jour, mais les hommages ne cessent de pleuvoir, tant de la part de ses pairs que des lecteurs qui ont trouvé dans son œuvre une source d’inspiration. Joyeux Ngoma, écrivain congolais, évoque sa disparition comme celle d’un “phare dont la lumière éclairait nos tentatives de dire le monde à partir de l’Afrique”. Pour lui, Mudimbe était bien plus qu’un intellectuel : une voix lucide et nécessaire, un éclaireur dans un monde en perpétuelle quête de sens.

L’héritage d’un penseur audacieux

L’œuvre de Valentin-Yves Mudimbe s’est nourrie de sa quête incessante pour déconstruire les mythes et les catégories qui ont longtemps dominé la perception de l’Afrique. Sa critique acerbe de la « bibliothèque coloniale » a permis de reconsidérer la vision occidentale du continent, déconstruisant les récits essentialistes qui ont longtemps servi à figer l’identité africaine.

Godefroy Mwanabwato, écrivain et fervent admirateur de Mudimbe, souligne l’impact indélébile de ce dernier sur la pensée africaine contemporaine. À travers ses livres majeurs, tels que L’Invention de l’Afrique (1988) et Le Bel Immonde (1976), Mudimbe a redéfini les contours des identités africaines postcoloniales, offrant une lecture critique des enjeux sociaux, politiques et culturels qui traversent le continent.

Une œuvre vivante à travers ses écrits

Les écrits de Mudimbe sont des territoires de réflexion sur la complexité de l’identité africaine. Ses romans et ses essais, comme L’Odeur du Père (1982) et The Idea of Africa (1994), sont devenus des repères pour comprendre les défis du continent. À travers ses poèmes, ses essais et ses ouvrages académiques, il a exploré les fractures créées par le colonialisme tout en invitant à repenser les catégories de pensée sur l’Afrique.

Les hommages abondent, et l’écrivain Christian Gombo rappelle que L’Odeur du Père, notamment, “reste gravée comme un monument littéraire, une pureté intellectuelle accompagnée d’une poésie éclatante”. Pour N’anza Tata, les poèmes de Mudimbe ne sont pas seulement une description de l’Afrique, mais une tentative de reconstruire une identité fragmentée, une déconstruction qui invite à redécouvrir l’essentiel.

Une vie d’intellectuel engagé

Né en 1941 dans la région du Kasaï, à l’époque du Congo belge, Valentin-Yves Mudimbe a vu ses premières années marquées par des études en philosophie et en littérature à Lovanium (actuelle Université de Kinshasa) avant de poursuivre son parcours intellectuel en France et en Belgique. Ces années ont forgé son regard critique sur les représentations occidentales de l’Afrique, l’amenant à développer une pensée décoloniale.

L’auteur a profondément marqué les domaines de la littérature, de la philosophie, de l’histoire et de l’anthropologie. Son enseignement à la Duke University et à l’Université Stanford lui a permis de transmettre sa vision à plusieurs générations d’étudiants, en particulier aux États-Unis.

À travers ses nombreuses publications, Valentin-Yves Mudimbe a ouvert de nouvelles perspectives sur la manière de penser l’Afrique à partir de ses propres ressources intellectuelles, en dehors des grilles de lecture imposées par le colonialisme. Il a ainsi redéfini les contours d’une Afrique plus complexe et plurielle, où l’identité n’est pas figée mais continuellement en construction.

Mudimbe, un génie poétique et un déconstructeur de récits

Pour Christian Gombo, l’empreinte laissée par Mudimbe dans la littérature et la poésie est indélébile. « Les artistes ne meurent jamais ; ils vivent à travers leurs œuvres », affirme-t-il. Ainsi, malgré sa disparition physique, l’œuvre de Valentin-Yves Mudimbe continue d’éclairer les chemins de la réflexion intellectuelle en Afrique et au-delà. Sa pensée, sa poésie, et sa capacité à déconstruire les récits dominants sont un héritage qui survivra à travers les générations à venir.

Valentin-Yves Mudimbe n’était pas simplement un écrivain, mais un bâtisseur d’idées, un intellectuel dont l’œuvre a contribué à façonner la pensée postcoloniale et les débats sur l’identité en Afrique. Sa disparition marque un tournant, mais son héritage reste vivant à travers ses livres et ses enseignements.

Tshisekedi à la Nonciature : une dernière révérence au Pape François disparu

Mardi 22 avril 2025, le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est rendu à la Nonciature apostolique de Kinshasa. Ce geste fort fait suite au décès du Pape François, survenu la veille à Rome.

Accueilli par Monseigneur Mitja Leskovar, le Nonce Apostolique, le Chef de l’État a exprimé toute sa compassion au nom du peuple congolais. Ensemble, ils ont discuté du programme des funérailles et du processus de désignation du 267ᵉ Pape.

Un hommage fort à une figure universelle

Dans le registre des condoléances, le Président Tshisekedi a salué la mémoire d’un homme de paix et d’humilité. Il a souligné le rôle du Pape François dans la promotion de la fraternité humaine.

« Pasteur d’une humanité rare, il a guidé l’Église et le monde vers la paix », a-t-il écrit.

Il a aussi rappelé la visite historique du Pape à Kinshasa en février 2023 et son cri retentissant :

« Retirez vos mains de l’Afrique, retirez vos mains de la RDC. »

Une relation forte entre Kinshasa et le Vatican

Le Chef de l’État et le Pape François s’étaient rencontrés à plusieurs reprises : en 2019 lors de la consécration du Cardinal Fridolin Ambongo, puis en 2020 au Vatican.

C’est à cette occasion que le Saint-Père avait accepté l’invitation de visiter la RDC, un événement marquant pour des millions de Congolais.

Un pontife au message universel

Né Jorge Mario Bergoglio le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, le Pape François était le premier pape sud-américain. Il a exercé son pontificat de mars 2013 jusqu’à son décès à 88 ans.

Son héritage spirituel, marqué par l’humilité, la justice sociale et la défense des peuples marginalisés, laisse une trace indélébile dans l’histoire contemporaine.

Nuit de terreur à Goma : pillages, coups de feu et lynchage sur fond de psychose

Une nuit d’angoisse a secoué Goma et plusieurs localités du territoire de Nyiragongo, dans la province du Nord-Kivu, entre lundi 21 et mardi 22 avril. Plusieurs actes d’insécurité ont été signalés : vols, cambriolages, coups de feu, et agressions, semant la panique dans les quartiers concernés.

Selon des sources concordantes, des blessés ont été enregistrés dans certains secteurs, bien que le bilan précis reste à confirmer.

La commune de Karisimbi a particulièrement été touchée. Dès 20 heures, le quartier Ndosho a résonné de coups de sifflet et de sons de trompette, une tentative désespérée des habitants pour dissuader les malfaiteurs. Mais malgré cette alerte communautaire, plusieurs intrusions ont été signalées.

Sur l’avenue Ileo Songo, la maison d’un responsable local connu comme « Nyumba Kumi » a été totalement pillée. À Kasika, un cambriolage a eu lieu sur l’avenue Kilimandjaro, tandis que sur Bamate, des hommes armés ont attaqué un commerçant spécialisé en téléphonie mobile, provoquant des cris d’alerte et une montée de tension.

À Mugunga, une intrusion violente a fait un blessé grave à la machette. Dans le territoire de Nyiragongo, deux décès mystérieux ont été rapportés, possiblement liés à des attaques non identifiées.

Réactions locales et drames collatéraux

L’exaspération des habitants s’est manifestée à travers des actes de justice populaire. Près de l’école primaire de Ndosho, deux présumés voleurs ont été appréhendés par la population.

Mais l’indignation a viré au drame sur l’avenue Démocratie, où de jeunes habitants ont immolé un homme souffrant de troubles mentaux, le prenant à tort pour un criminel. Une tragédie révélatrice d’une population à bout, face à une insécurité persistante.

Alors que le calme peine à revenir, les habitants réclament des mesures fortes pour restaurer la sécurité et éviter que la psychose ne vire à l’irréparable.

Paris vibre pour la paix en RDC : un concert caritatif de stars contre la guerre

La musique s’élève comme un cri d’espoir. Le 22 avril prochain, Paris accueillera un concert caritatif exceptionnel baptisé « Solidarité Congo », en soutien aux enfants victimes de la guerre d’agression imposée à la République démocratique du Congo par le Rwanda et ses supplétifs du M23. Une délégation gouvernementale conduite par la ministre de la Culture, Yolande Élève, est attendue dans la capitale française pour marquer ce moment fort.

« Ce n’est pas qu’un concert, c’est un plaidoyer pour la paix », martèle la cellule de communication du ministère. Aux côtés de la ministre, plusieurs représentants des institutions congolaises, des diplomates, et des membres de la diaspora sont attendus. Leur objectif : porter haut la voix des sans-voix, ceux qui subissent l’horreur à l’Est du Congo.

Pour cette cause, de grands noms de la scène musicale internationale et congolaise ont répondu présent : Gims, Dadju, Fally Ipupa, Youssoupha, Guy2Bezbar, Stefflon Don, Soolking, Gazo, Singuila, Reddy Amisi, Moïse Mbiye, Gaz Mawete, tous réunis pour un même message : stop à la guerre, place à la paix !

Alors que les violences se poursuivent dans l’Est, touchant durement les enfants et les femmes, la culture s’impose comme un puissant outil de mobilisation et de solidarité. Le concert « Solidarité Congo » entend éveiller les consciences, émouvoir les cœurs, et surtout, réveiller l’indignation face à l’indifférence.

Le 22 avril, ce ne sont pas seulement des artistes qui monteront sur scène, mais des porte-voix d’une RDC meurtrie mais debout, qui appelle le monde à regarder la vérité en face.

Dernier cri pour l’Afrique : le testament bouleversant du pape François en RDC

Le pape François s’est éteint le lundi 21 avril 2025, jour de Pâques, à l’âge de 88 ans, des suites d’un AVC. Mais dans les cœurs africains, il reste vivant. En douze ans de pontificat, le « Pape des pauvres » aura visité 10 pays africains, laissant à chacun un message fort. Son dernier voyage sur le continent, en République démocratique du Congo, sonne aujourd’hui comme un testament prophétique.

Du 31 janvier au 3 février 2023, Kinshasa vibrait au rythme de la visite papale. Reçu comme une rock star, François foule pour la première fois le sol congolais. Il est accueilli par le président Félix Tshisekedi. Dans un discours historique au Palais de la Nation, le souverain pontife s’insurge :


« Retirez vos mains de la RDC, retirez vos mains de l’Afrique ! »


Il dénonce le néocolonialisme économique, les pillages, l’exploitation des ressources, et qualifie la situation sécuritaire dans l’est de la RDC de « génocide oublié ».

Le lendemain, à Ndolo, plus d’un million de fidèles assistent à une messe en plein air. François y prêche le pardon, la paix et l’unité. En Lingala, il parle au cœur des Congolais. Puis vient l’un des moments les plus poignants de son séjour : la rencontre avec les victimes de guerre à l’est. Bouleversé par les récits, le pape lance un cri vibrant :


« Faites taire les armes, mettez fin à la guerre ! »

Jeudi 2 février, il s’adresse à plus de 65 000 jeunes au stade des Martyrs. Il les exhorte à dire non à la corruption, à l’injustice, au repli sur soi. « + Pas de corruption + », scande-t-il avec la jeunesse, qu’il considère comme l’avenir du pays.

Ce même jour, François partage un message fort aux religieux congolais à la Cathédrale Notre-Dame du Congo, les appelant à résister à la tentation du confort et à incarner une Église humble et proche du peuple. Le lendemain, juste avant de quitter le Congo pour le Soudan du Sud, il exhorte les évêques de la CENCO à devenir des « instruments de réconciliation ».

La nouvelle de sa mort a profondément touché Kinshasa. Les cloches ont sonné à midi. Dans un vibrant hommage, le cardinal Fridolin Ambongo parle d’un testament vivant.


« Ce qu’il a dit à Pâques, c’est sa dernière volonté. Il est parti, mais son cri pour l’Afrique résonne encore. »

Le pape François, figure de paix, de justice et de compassion, laisse derrière lui un legs inestimable. Un appel urgent à bâtir une Afrique digne, souveraine et réconciliée.

Coup de tonnerre en RDC : Joseph Kabila poursuivi pour haute trahison et complicité avec le M23

Le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des Sceaux, a annoncé des poursuites judiciaires contre l’ancien président Joseph Kabila Kabange. Il l’accuse d’avoir participé à l’agression du pays menée par le Rwanda, via le groupe armé AFC/M23.

Dans son communiqué daté du 18 avril, le ministre a ordonné à l’Auditeur général des FARDC et au procureur général près la Cour de cassation d’engager ces poursuites. Il a aussi instruit la saisie de tous les biens mobiliers et immobiliers de M. Kabila.

Des sanctions immédiates : saisies, restrictions et suspension politique

Le gouvernement a rapidement pris d’autres mesures. Il a imposé des restrictions de déplacement aux collaborateurs de Kabila soupçonnés d’implication. Le ministère de l’Intérieur a quant à lui suspendu toutes les activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), le parti dirigé par l’ancien chef d’État.

Selon les autorités, Kabila aurait affiché une “attitude ambiguë” face à l’occupation d’une partie du territoire national par les forces rwandaises et leurs alliés du M23/AFC. Le communiqué officiel dénonce aussi son retour à Goma, une ville actuellement sous contrôle rebelle.

Le gouvernement appelle à la vigilance nationale

Le ministère de l’Intérieur envisage de saisir le parquet près la Cour constitutionnelle. Il rappelle à tous les partis politiques leur obligation de préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale de la République.

Le PPRD dénonce une manœuvre politique

La riposte du PPRD ne s’est pas fait attendre. Ferdinand Kambere, cadre et secrétaire permanent adjoint du parti, a qualifié les accusations de “tyrannie du régime”. Il affirme que ces communiqués doivent être retirés. Selon lui, Kabila ne se trouve pas à Goma : “Que celui qui confirme sa présence apporte la preuve.”

Arlette Odio, membre du PPRD, a pris la défense de l’ancien président. Elle a déclaré sur Top Congo, dans l’émission Le Débat au Féminin, que Joseph Kabila n’a jamais maltraité ses opposants. Elle ajoute : “Aucune vidéo ni action ne prouve qu’il ait agi contre Étienne Tshisekedi.”

Pour l’instant, Joseph Kabila n’a pas réagi officiellement. Son parti, également silencieux, fait face à une des plus graves crises de son histoire.

Mystère à Goma : Le retour discret de Joseph Kabila par Kigali intrigue la RDC

Joseph Kabila, ancien président de la République démocratique du Congo, a effectué un retour discret dans son pays. Il est arrivé à Goma, capitale du Nord-Kivu, après un passage remarqué par Kigali, au Rwanda. L’information, confirmée par nos sources  ce vendredi 18 avril par deux sources proches de l’AFC/M23 ainsi qu’une source de son entourage, relance les interrogations sur ses intentions.

Depuis l’année dernière, Kabila résidait officiellement entre le Zimbabwe et l’Afrique du Sud. Le 8 avril, dans un message adressé à certains médias, dont RFI, il avait annoncé son retour prochain au pays. Mais l’annonce de son arrivée à Goma, sans programme connu, dans une zone instable marquée par les conflits, suscite une vive curiosité.

À ce stade, aucun détail n’a filtré sur l’agenda de l’ancien chef de l’État dans l’est de la RDC. Cette visite surprise alimente donc les spéculations politiques et sécuritaires dans une région toujours sous tension.

Procès Bukanga-Lonzo : Matata Ponyo face à la justice, entre scandale et tensions politiques

Une audience attendue dans un climat tendu

La Cour constitutionnelle de la RDC convoque une audience publique le mercredi 23 avril 2025. Elle doit examiner l’affaire opposant le ministère public à Augustin Matata Ponyo, Christo Stephanus Grobler et Déogratias Mutombo Nyembo.

Le ministère public accuse les trois prévenus d’avoir détourné des fonds publics destinés au projet agro-industriel de Bukanga Lonzo. Ce programme, lancé en 2014 sous le gouvernement de Matata Ponyo, visait à moderniser l’agriculture congolaise. Malgré un financement dépassant les 200 millions de dollars, le projet a échoué. Les infrastructures restent inachevées, et les terres cultivables sont abandonnées.

Lors de l’audience du 14 avril, la Cour a rejeté les arguments de la défense qui contestaient sa compétence. Elle a donc ouvert l’instruction au fond et fixé la prochaine séance au 23 avril.

 Polémique autour de la procédure et accusations d’ingérence

Les avocats de Matata Ponyo dénoncent une procédure injuste. Ils estiment que la Cour viole les droits de la défense, car elle poursuit un ancien Premier ministre sans l’accord du Parlement réuni en Congrès. Malgré ces critiques, la Cour a décidé d’examiner ces objections dans le fond du dossier.

Le climat politique reste tendu. Le consortium des associations de la société civile accuse Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, d’ingérence. Il lui reproche de bloquer la levée des immunités parlementaires de Matata Ponyo pour favoriser son allié politique.

Ce procès ne se limite donc pas à une simple affaire de détournement. Il questionne l’indépendance de la justice congolaise et met à l’épreuve la volonté de l’État de lutter contre la corruption. Le 23 avril, l’audience s’annonce décisive.