Bisie redémarre : l’étain reprend vie après le repli du M23

Nord-Kivu, RDC – avril 2025. Après un mois d’arrêt dû à l’insécurité, la mine d’étain de Bisie, exploitée par Alphamin Resources Corp., redémarre ses activités. La société canadienne a annoncé, le mardi 8 avril, le lancement d’un redémarrage progressif du site situé dans le territoire de Walikale, à l’est du pays.

Cette reprise intervient à la suite du repli du M23 vers l’est, notamment vers les zones de Nyabiondo et Masisi, situées à plus de 130 kilomètres de la mine, selon le communiqué officiel d’Alphamin.

Un redéploiement par étapes des employés est prévu, dans le cadre d’un plan de relance de la production. Toutefois, la compagnie précise qu’elle reste vigilante quant à l’évolution de la situation sécuritaire dans la région.

Malgré l’évacuation du personnel à la mi-mars 2025, les activités de maintenance ont été maintenues sur le site. L’entreprise a également continué à exporter du concentré d’étain. Environ 4.500 tonnes d’étain contenu ont été vendues et expédiées entre le 1er janvier et le 8 avril, avec 280 tonnes encore en transit.

Avant la suspension des opérations, arrêtées le 13 mars, la production trimestrielle s’élevait déjà à 4.270 tonnes, un volume significatif au vu du contexte tendu.

La reprise à Bisie s’annonce donc stratégique, tant pour Alphamin que pour l’économie minière du pays. Mais elle reste suspendue à la stabilité militaire dans cette région à fort potentiel.

Kipushi explose sa production de zinc : vers un pari risqué pour 2025 ?

Kipushi, RDC – avril 2025. La mine de Kipushi, exploitée par la société canadienne Ivanhoe Mines, a produit 42.736 tonnes de concentré de zinc au premier trimestre 2025, soit une hausse de 31,5 % par rapport au trimestre précédent. Cette montée en puissance confirme le potentiel de la mine, remise en production en juin 2024.

Selon le rapport publié le lundi 7 avril, cette performance est attribuée à une amélioration continue des opérations, notamment au niveau du concentrateur dont le taux de récupération a atteint en moyenne 88 %. Durant cette période, l’installation a traité un volume record de 151.403 tonnes de minerai, avec une teneur moyenne de 53 % de zinc dans le concentré.

Cette dynamique place Kipushi sur une trajectoire ascendante, bien que les projections annuelles demeurent incertaines. En 2024, la production s’était limitée à 50.307 tonnes, en dessous des prévisions initiales. Ivanhoe Mines vise désormais entre 180.000 et 240.000 tonnes pour l’année 2025, une barre ambitieuse. Mais à cadence constante, la production annuelle ne dépasserait que 170.944 tonnes, en deçà de l’objectif.

Un défi de rythme s’impose donc. Si l’entreprise veut atteindre sa cible, elle devra accélérer la cadence dès le deuxième trimestre, jugé crucial par les analystes du secteur. Ce trimestre servira de test grandeur nature pour évaluer la stabilité des performances.

En 2024 déjà, les aléas techniques avaient forcé Ivanhoe à revoir ses estimations à la baisse : de 100.000 – 140.000 tonnes prévues, elles avaient chuté à une fourchette de 50.000 – 70.000 tonnes.

Le pari est donc ouvert : Kipushi parviendra-t-elle à transformer cette belle envolée en rythme soutenu ? La réponse se jouera dans les mois à venir.

Grâce présidentielle à Beni : 117 prisonniers libérés, dont 74 militaires réintégrés

Beni, 8 avril 2025 – Une vague d’espoir a soufflé sur la prison centrale de Kangbayi, en ville de Beni, Nord-Kivu. Ce mardi, 117 détenus, parmi lesquels 74 militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), ont été libérés suite à une grâce présidentielle.

C’est le gouverneur militaire de la province, le général Somo Evariste, qui a personnellement supervisé l’exécution de cette mesure. Les bénéficiaires, déjà condamnés par des juridictions compétentes, ont quitté l’établissement pénitentiaire sous haute surveillance, mais dans une atmosphère de soulagement.

« Ils sont libérés aujourd’hui, mais s’ils recommencent, ils retourneront en prison. Les militaires sont ramenés au centre d’instruction de Nyaleke pour leur identification et leur orientation vers les unités de provenance afin de maintenir la discipline », a déclaré le gouverneur.

Les militaires graciés ne rentreront pas immédiatement dans leurs unités. Un passage par le camp de recyclage et de moralisation de Nyaleke s’impose avant toute réintégration. Cette étape vise à garantir un retour structuré, discipliné et sécurisé dans les rangs.

Les civils libérés, eux, ont pu retrouver leurs familles. Le gouverneur les a exhortés à adopter une conduite irréprochable, rappelant que la grâce présidentielle n’est pas une impunité, mais une seconde chance.

Présentes à la cérémonie, les autorités pénitentiaires ont salué une décision courageuse et humaine, tout en réitérant l’importance de l’encadrement post-libération pour prévenir la récidive.

Cette opération s’inscrit dans une volonté politique plus large de réconciliation et de restauration de la discipline, en particulier dans un contexte sécuritaire toujours tendu à l’Est du pays.

Coup d’État en RDC : trois Américains évacués dans le secret

Kinshasa, 8 avril 2025 — Trois ressortissants américains condamnés pour tentative de coup d’État en République démocratique du Congo ont été évacués vers les États-Unis ce mardi. Marcel Malanga, Benjamin et Taylor ont bénéficié d’une grâce présidentielle accordée par le président Félix Tshisekedi.

Cette opération, menée en coordination avec l’ambassade américaine à Kinshasa, s’est déroulée dans un climat discret mais maîtrisé. Tina Salama, porte-parole de la présidence, a officialisé l’information sur le réseau social X.

De la condamnation à l’exfiltration

Les trois hommes avaient été reconnus coupables d’avoir tenté de déstabiliser les institutions congolaises. Initialement condamnés à de lourdes peines, ils ont vu leur sentence commuée en servitude pénale à perpétuité. Grâce à un accord bilatéral, ils purgeront désormais leur peine aux États-Unis, dans des conditions conformes aux normes internationales en matière de justice.

Cette décision marque un tournant dans les relations diplomatiques entre Kinshasa et Washington. Elle illustre aussi la volonté du gouvernement congolais d’affirmer son autorité tout en respectant ses engagements internationaux.

Coopération stratégique et geste politique

Au-delà de l’aspect judiciaire, cette évacuation revêt une forte portée symbolique. Elle intervient dans un contexte où la RDC tente de consolider ses institutions face à des menaces internes persistantes. En accordant cette grâce, Félix Tshisekedi envoie un signal de fermeté tempérée par l’ouverture diplomatique.

L’évacuation, menée sans heurt, témoigne d’une coordination fluide entre les deux États. Elle pourrait également relancer les discussions sur la gestion des détenus étrangers en RDC, un sujet sensible sur le plan sécuritaire et politique.

Kananga : Les nouveaux sous-lieutenants prêtent serment devant le Vice-Premier Ministre de la Défense

Le Vice-Premier Ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Me Guy Kabombo Muadiamvita, a présidé ce mardi 8 avril 2025 à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-Central, la cérémonie de remise des brevets et de prestation de serment des nouveaux sous-lieutenants issus de l’Académie militaire.

Les récipiendaires sont issus de la 36e promotion ordinaire et de la 19e session spéciale de l’École de formation des officiers (EFO). Devant les autorités militaires, civiles et leurs familles, les nouveaux officiers ont prêté serment, jurant fidélité à la nation, le respect de la Constitution et des lois de la République, jusqu’au sacrifice suprême.

En sa qualité de représentant personnel du Président de la République et Commandant suprême des Forces armées de la RDC, le Vice-Premier Ministre a pris acte de leur engagement, au nom de S.E.M. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Cette cérémonie s’inscrit dans la dynamique de renforcement des capacités des FARDC, au cœur de l’action du Gouvernement conduit par la Première ministre Judith Suminwa. Après Uvira, cette nouvelle étape à Kananga marque une volonté claire de renforcer la formation et la discipline au sein de l’armée congolaise.

Daniel Bumba Lubaki face à la colère des sinistrés

Kinshasa, 8 avril 2025 —Face aux conséquences dramatiques des dernières pluies diluviennes, le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba Lubaki, a effectué ce mardi 8 avril une visite de terrain sur les principaux sites d’hébergement des sinistrés. Cette initiative vise à renforcer l’assistance aux populations déplacées et à évaluer les réponses mises en place par les services d’urgence.

Des centres d’accueil débordés

Le gouverneur s’est rendu successivement au stade des Martyrs et au stade Tata Raphaël, deux structures temporairement converties en centres d’hébergement pour les familles affectées. Au stade des Martyrs, 1 043 personnes sont désormais hébergées, après l’arrivée de 300 nouveaux déplacés. Au stade Tata Raphaël, plus de 1 000 personnes reçoivent également une prise en charge.

En présence des équipes de coordination humanitaire, Daniel Bumba a échangé avec les sinistrés afin de s’assurer de la qualité de l’assistance fournie. Il a promis que la ville n’épargnera aucun effort pour garantir des conditions de vie dignes et un retour progressif et sécurisé dans les quartiers sinistrés.

Nettoyage et réhabilitation en cours

Le gouverneur a confirmé que des travaux d’assainissement, de désinfection et de sécurisation ont été lancés dans plusieurs zones touchées dès l’accalmie des pluies. L’objectif est de préparer le retour des habitants dans un environnement stable et salubre.

Selon un communiqué de l’Hôtel de ville consulté mardi, des travaux d’urgence sont en cours dans plusieurs secteurs à risque de la capitale congolaise. Ces chantiers visent à limiter les dégâts futurs sur les habitations et à réduire l’impact des intempéries sur les vies humaines.

Une réponse à long terme face aux dérèglements climatiques

Au-delà de la gestion immédiate de la crise, le gouverneur Bumba a évoqué la nécessité de repenser les infrastructures pour faire face aux défis climatiques récurrents. Il a précisé que la ville a engagé plusieurs projets de drainage et de renforcement des zones vulnérables pour prévenir les crues futures.

« Nous avons engagé plusieurs chantiers dans les zones à risque pour limiter les dégâts causés par les crues et améliorer le drainage », a-t-il déclaré.

Une ville en quête de résilience

Les fortes pluies de ces derniers jours ont une fois de plus mis en lumière la fragilité de Kinshasa face aux changements climatiques et au manque d’infrastructures adaptées. Le gouvernement provincial multiplie les efforts pour renforcer la résilience urbaine, mais la situation actuelle appelle à des investissements structurels urgents, notamment en matière d’assainissement, de logement et de gestion des catastrophes.

La mobilisation citoyenne, associée aux efforts institutionnels, sera cruciale pour faire face aux futures urgences climatiques dans cette mégapole de plus de 15 millions d’habitants.

La RDC sur la voie de la transformation : La Première ministre Judith Suminwa dévoile des opportunités d’investissement à Abu Dhabi

La Première ministre Judith Suminwa et Guylain Nyembo illustrent les opportunités d’investissement de la RDC au Congrès AIM 2025 à Abu Dhabi

Le 8 avril 2025, lors du Congrès annuel sur l’investissement (AIM) 2025 à Abu Dhabi, la Première ministre de la République Démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa, et le vice-Premier ministre du Plan, Guylain Nyembo, ont pris la parole pour promouvoir les opportunités d’investissement du pays.

Une procédure simplifiée pour les investisseurs

Dans son discours, Judith Suminwa a souligné la volonté de la RDC d’offrir un cadre propice à l’investissement. Elle a déclaré :
« Nous offrons une procédure simplifiée, une assistance technique adéquate et une forte volonté politique pour garantir un environnement sécurisant. Nous invitons les investisseurs à saisir ces opportunités pour participer à notre transformation économique. »

Innovation et diversification au cœur de l’économie congolaise

La Première ministre a insisté sur l’importance de l’innovation et de la diversification économique. Selon elle, ces éléments sont essentiels pour réussir la transformation du pays. Elle a ajouté :
« La RDC mise sur une coopération gagnant-gagnant avec des partenaires engagés et visionnaires. »

Deux projets majeurs pour renforcer l’économie congolaise

En marge du Congrès, Judith Suminwa a échangé avec Stéphane Gaudechon, vice-président de Bureau Veritas. Ils ont discuté de deux projets phares pour l’économie de la RDC :

  1. Le Guichet Unique du Commerce Extérieur (SEGUCE), qui est en phase finale d’implémentation. Ce projet vise à simplifier les procédures commerciales en RDC.

  2. Le Programme de Vérification de la Conformité des Marchandises (VOC), en partenariat avec l’Office Congolais de Contrôle (OCC), qui vise à sécuriser les importations et améliorer la qualité des produits sur le marché congolais.

Renforcement du partenariat stratégique avec Bureau Veritas

Bureau Veritas a également présenté deux nouveaux projets d’investissement, salués par la Première ministre. Elle a exprimé sa volonté de renforcer ce partenariat stratégique, qui dure depuis plus de 20 ans, soulignant son rôle crucial pour la transformation économique du pays.

Une destination de choix pour les investisseurs étrangers

À travers ces échanges, la RDC souhaite affirmer son positionnement comme destination de choix pour les investisseurs étrangers. Le pays est déterminé à renforcer son cadre économique et à engager des partenariats fructueux pour assurer son développement durable.

Sud-Kivu : l’offensive stratégique du ministre de la Défense pour réorganiser les troupes face à l’agression

UVIRA, SUD-KIVU – 07 avril 2025 Le Vice-Premier Ministre en charge de la Défense nationale, Me Guy Kabombo Muadiamvita, séjourne depuis lundi à Uvira, dans la province du Sud-Kivu, après un passage stratégique à Bujumbura. Portant un message personnel du Chef de l’État et commandant suprême des FARDC, S.E.M Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, il a entamé une série d’échanges avec les forces armées congolaises (FARDC) et les résistants Wazalendo.

Dans un contexte d’agressions répétées par les groupes terroristes AFC/M23 appuyés par le Rwanda, le ministre a exposé une approche triptyque articulée autour de trois piliers : sécuritaire, diplomatique et développemental. Une stratégie intégrée, visant à consolider les forces sur le terrain, à restaurer l’autorité de l’État et à répondre durablement aux défis sécuritaires.

À cette occasion, un nouveau commandant de la 33e région militaire a été désigné, ainsi que le retour du commandant du secteur opérationnel Sokola II Sud-Kivu, pour renforcer la coordination des opérations militaires. Ces ajustements visent à structurer davantage l’encadrement des troupes et optimiser les actions contre l’ennemi.

Sur le terrain, Me Guy Kabombo s’est rendu au rond-point Kanvinvira, où il a exprimé la solidarité du gouvernement aux victimes des violences et encouragé les Wazalendo, véritables remparts populaires contre l’envahisseur. Il a rappelé la détermination de Kinshasa à lutter efficacement contre l’extrémisme et à restaurer la paix dans l’Est du pays.

Le ministre a ensuite visité l’État-Major du secteur Sokola II Sud-Kivu, recueillant doléances et suggestions en vue d’améliorer la conduite des opérations en cours. Une écoute stratégique pour une réponse opérationnelle efficace.

La journée s’est clôturée à la mairie d’Uvira, où le Vice-Premier Ministre a échangé avec les forces vives de la société civile. Un dialogue inclusif pour ancrer l’action militaire dans une dynamique participative et renforcer la cohésion nationale face aux menaces extérieures.

Kagame riposte violemment aux sanctions occidentales : « Allez au diable ! »

Le président rwandais Paul Kagame a lancé, lundi 7 avril à Kigali, une attaque verbale cinglante contre les puissances occidentales ayant récemment sanctionné des responsables de son pays. Depuis la scène solennelle de l’ouverture des commémorations du génocide des Tutsi de 1994, Kagame n’a pas mâché ses mots :

« Si quelqu’un dit : ‘Nous allons vous sanctionner’. Quoi ? Allez au diable », a-t-il lancé sous les applaudissements.

Sans mentionner directement les États-Unis ni l’Union européenne, le président rwandais a dénoncé une posture arrogante des pays occidentaux :

« Vous avez vos propres problèmes à régler, allez les régler. Laissez-moi m’occuper des miens. »

Des sanctions ciblées contre Kigali et le M23

Depuis février 2025, la pression internationale s’est intensifiée sur le Rwanda, accusé de soutenir activement le groupe armé M23, en guerre contre les forces de la République démocratique du Congo (RDC).

Le 20 février, Washington a sanctionné James Kabarebe, ministre rwandais de l’Intégration régionale, ainsi que Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23. Ces mesures incluent le gel des avoirs et l’interdiction de toute transaction avec des entités américaines.

À son tour, le 17 mars, l’Union européenne a élargi la pression en sanctionnant plusieurs officiers de haut rang de l’armée rwandaise : Ruki Karusisi, Eugène Nkubito et Pascal Muhizi, mais aussi des cadres du M23 tels que Bertrand Bisimwa et Jean Bahati Musanga. Les sanctions imposées vont des gels d’avoirs aux interdictions de voyage.

Un contexte régional explosif

L’offensive du M23, soutenue selon plusieurs rapports par Kigali, a ravagé l’est de la RDC depuis début 2024. On dénombre des milliers de morts et plus d’un million de déplacés, alimentant une crise humanitaire majeure.

En refusant de plier sous la pression, Paul Kagame affirme la souveraineté du Rwanda face à ce qu’il perçoit comme une ingérence étrangère, tout en renforçant son discours de défiance vis-à-vis de l’Occident.

Tshisekedi tape du poing : la justice congolaise sommée de se réformer

Ce lundi 7 avril 2025, Kinshasa a vécu un événement rare mais symbolique : le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) de la République démocratique du Congo a enfin tenu sa première assemblée générale ordinaire depuis sa création en 2008. Jusqu’à présent, seules des sessions extraordinaires étaient organisées, parfois espacées de cinq années.

Installée à la Cour de cassation dans la commune huppée de Gombe, cette session marque un retour aux exigences légales et une volonté politique d’instaurer une régularité dans la gouvernance de la justice.

Tshisekedi aux magistrats : « Assez de complaisance ! »

Félix Tshisekedi, présent à l’ouverture, n’a pas mâché ses mots. Dans un discours ferme, le chef de l’État a appelé les magistrats à rendre une justice intègre, sans céder aux pressions ni aux intérêts privés.

« L’indépendance du pouvoir judiciaire est non négociable. Ce n’est pas un privilège, c’est un devoir envers la République. »

Un rappel cinglant pour une institution souvent critiquée pour sa lenteur, sa politisation et ses dérives.

Corruption, impunité : le Conseil tape du poing sur la table

Le président du CSM, Dieudonné Kamuleta, a lui aussi frappé fort. Dans son intervention, il a dévoilé que 19 magistrats ont été sanctionnés ces derniers mois. En parallèle, 113 dossiers disciplinaires sont actuellement en cours d’examen.

« Le Conseil supérieur de la magistrature ne doit pas devenir un sanctuaire d’intouchables. Il doit montrer l’exemple », a-t-il déclaré.

L’instance entend désormais assainir les rangs de la justice avec plus de transparence et de rigueur.

Une justice plus proche du peuple

Kamuleta a également insisté sur un point crucial : rendre la justice plus accessible aux citoyens, notamment dans les zones rurales. Il a exhorté la commission chargée des carrières et de la discipline à travailler avec méthode et équité, pour restaurer la confiance du peuple congolais.

Cette volonté d’ouverture et de proximité vient répondre à une demande de plus en plus forte : une justice au service des citoyens, et non des puissants.

Kinshasa sous l’eau, l’État réagit

Alors que les magistrats étaient réunis, Kinshasa se remettait difficilement des pluies torrentielles qui se sont abattues durant le week-end. Des dizaines de familles ont été touchées, parfois dévastées.

Le Président Tshisekedi a annoncé la convocation d’une réunion de crise avec les autorités provinciales et les membres du gouvernement pour organiser une réponse d’urgence. Il a promis des mesures concrètes pour soulager les sinistrés et prévenir de futures catastrophes.