Les rebelles du M23 ont atteint Mambasa, chef-lieu de la chefferie des Bamate, dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Selon les informations recueillies, après des combats intenses durant la nuit du lundi au mardi 17 décembre, les habitants ont découvert la présence des rebelles appuyés par Kigali à Mambasa au matin. Pendant ce temps, l’armée congolaise et ses supplétifs wazalendo se sont repliés à Ndoluma.
« Les rebelles sont déjà chez nous à Mambasa. Nous l’avons constaté ce matin, » confirme le Mwami Sondoli Mukosasenge, chef de la chefferie des Bamate.
fuite des populations vers des zones sûres
Alors que la situation devient de plus en plus tendue, un renfort militaire en provenance de Beni se dirigeait vers Lubero. Cependant, aucun combat n’a été signalé entre Mambasa et Ndoluma au cours de l’avant-midi du mardi. D’après des habitants et notables locaux, plusieurs villages, dont Mambasa, Ndoluma, Kitsombiro, Bikara et Katondi, se vident de leurs populations, qui se dirigent vers des zones jugées plus sûres comme Kimpese, Kasugho, ou encore Butembo, plus au nord.
« Quand nous voyons comment Matembe, Alimbongo et Mambasa sont tombés en si peu de temps, nous craignons qu’ils nous atteignent. Nous avons décidé de quitter la zone, d’évacuer nos proches, » déclare M. Syakomia, un notable de Kitsombiro, qui a quitté son village ce matin pour Butembo.
tensions et pillages signalés
Les habitants déplorent également des actes de pillage commis par les FARDC, notamment sur l’axe Mambasa-Kitsombiro. Certains notables exigent que l’armée se concentre sur la protection des civils plutôt que de se livrer à ce genre d’agissements.
« Ils doivent sécuriser nos populations et non se livrer à ces genres d’actes, » a également exprimé le Mwami Sondoli Mukosasenge.
menace sur butembo, capitale commerciale du nord-kivu
Avec la prise de Mambasa, les rebelles se trouvent désormais à 90 km de Butembo, principale ville commerciale du Nord-Kivu, menaçant ainsi la stabilité de cette zone stratégique pour l’économie de la région.
« La situation est critique, et nous devons nous préparer à toute éventualité, » a conclu un habitant de Butembo.