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Goma : Une ville au bord du gouffre

Depuis l'aube de ce mardi, les tirs et explosions ont repris intensément à Goma, dans la fête est de la…

Depuis l’aube de ce mardi, les tirs et explosions ont repris intensément à Goma, dans la fête est de la ville. Les quartiers de Biréré, Bujovu, ainsi que les abords de l’aéroport et l’axe menant à Gisenyi, ville rwandaise voisine, sont les principaux théâtres des affrontements. Les forces armées congolaises (FARDC) contrôlent la zone de l’aéroport, tandis que les partis de l’ouest de Goma restent aux mains du M23.

La situation demeure floue, certaines zones étant inaccessibles aux humanitaires et observateurs indépendants. Le réseau internet et les radios restent coupés, laissant les habitants dépendre des rumeurs pour s’informer. De nombreux quartiers sont privés d’eau et d’électricité depuis vendredi, aggravant le quotidien des habitants, déjà marqués par la fermeture des commerces et des structures sanitaires débordées.

Des témoignages font état de corps sans vie jonchant les routes, conséquence directe des combats. Selon le directeur de l’ONG Save the Children en RDC, la moitié des déplacés sont des enfants, rendant la crise humanitaire encore plus déchirante. Les chiffres des personnes forcées à fuir sont vertigineux, atteignant des centaines de milliers, alors que le Nord-Kivu et le Sud-Kivu étaient déjà en situation critique avant ces affrontements.

Fermeture des frontières et tensions à Gisenyi

Du côté rwandais, les conséquences des affrontements se font également sentir. Lundi, cinq civils ont été tués et 35 autres blessés par des mortiers et balles perdues tombées à Gisenyi. Ce mardi, les postes-frontière entre Goma et Gisenyi, la Petite et Grande Barrière, restent fermés. Selon l’armée rwandaise, une centaine de soldats des FARDC et leurs alliés auraient déposé les armes lundi.

Les écoles dans le centre de Gisenyi sont fermées, tandis que les Rwandais vivant à proximité de la frontière ont été évacués vers des zones plus sécurisées. De leur côté, des Congolais fuyant Goma ont trouvé refuge dans des camps de déplacés improvisés.

Une urgence humanitaire

Face à la gravité de la situation, les ONG continuent de tirer la sonnette d’alarme. La capitale provinciale du Nord-Kivu, Goma, est aujourd’hui le symbole d’une tragédie humanitaire où les déplacés et les habitants restants font face à des conditions de vie insoutenables. La communauté internationale est appelée à intervenir rapidement pour éviter une aggravation de la crise.

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