La crise s’intensifie à l’est de la République démocratique du Congo (RDC) après l’attaque de Goma par les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais. Face à cette escalade, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni en urgence, tout comme plusieurs instances africaines et européennes. Les appels se multiplient pour exiger le retrait des troupes rwandaises de la région. L’Union africaine prône le respect de l’intégrité territoriale de la RDC, sans toutefois pointer Kigali du doigt.
Un sommet extraordinaire de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) est prévu ce mercredi à Nairobi, mais le président félix Tshisekedi n’y participera pas, selon sa cellule de communication. Alors que les relations entre Kinshasa et Nairobi se sont tendues ces derniers mois, le président kenyan William Ruto tente de rallier un consensus international.
Pendant ce temps, la pression diplomatique s’accroît. La Chine, pour la première fois, appelle explicitement le Rwanda à cesser son soutien au M23 et à retirer immédiatement ses forces militaires du territoire congolais. Seuls la Russie, l’Algérie, la Somalie, la Sierra Leone et le Guyana restent prudents, attendant une position claire de l’Union africaine.
La ministre des Affaires étrangères congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, a interpellé la communauté internationale, exigeant des sanctions contre les responsables rwandais et un embargo sur les minerais exploités illicitement. « Jusqu’à quand le Rwanda continuera-t-il d’abuser de votre respect ? Quel instrument international doit-il encore violer pour que ce Conseil agisse ? » a-t-elle lancé devant l’ONU.
Sur le terrain, la situation humanitaire est dramatique. La MONUSCO signale des cadavres jonchant les rues de Goma et une saturation des infrastructures sanitaires. L’Union européenne a débloqué une aide d’urgence de 60 millions d’euros pour soutenir les populations déplacées.
Dans le camp rwandais, Paul Kagame maintient sa position et défend la souveraineté de son pays. Après un appel avec Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, il affirme être prêt à travailler à une déescalade, mais rejette toute responsabilité dans le conflit. De son côté, l’Allemagne a annoncé la suspension de sa coopération au développement avec Kigali, exigeant un retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais.
Alors que la pression diplomatique monte, la grande question demeure : la communauté internationale osera-t-elle sanctionner Kigali, ou laissera-t-elle la crise s’enliser ?