Prévue du 23 février au 2 mars 2025, la 17ᵉ édition du Tour du Rwanda devait être un test grandeur nature avant les Championnats du monde de cyclisme sur route, qui se tiendront pour la première fois en Afrique, à Kigali, en septembre. Mais alors que les coureurs s’apprêtent à s’élancer, un conflit armé en RDC voisine soulève des préoccupations sécuritaires.
En effet, le M23, groupe rebelle soutenu par le Rwanda, progresse dans l’est congolais et contrôle désormais Goma et Bukavu. Certaines étapes de la course se dérouleront non loin de la frontière, ce qui inquiète plusieurs équipes.
Soudal Quick-Step se retire pour raisons de sécurité
L’équipe belge Soudal Quick-Step a décidé de boycotter la course, redoutant des risques pour ses coureurs et son staff. « Le départ et l’arrivée de certaines étapes sont trop proches des zones de conflit », a justifié Jürgen Foré, directeur de la formation. Rubavu, ville hôte de la troisième et quatrième étape, est située à seulement 15 km de Goma, une zone sous contrôle du M23. Malgré des demandes de modification du parcours, les organisateurs ont refusé tout changement.
En revanche, la Lotto Development Team, autre formation belge, maintient sa participation.
Crise diplomatique entre la Belgique et le Rwanda
Ce retrait s’inscrit dans un contexte tendu entre la Belgique et le Rwanda. Bruxelles a récemment plaidé pour des sanctions contre Kigali, l’accusant d’alimenter l’instabilité en RDC. En représailles, le gouvernement rwandais a annoncé la suspension de l’aide au développement belge.
Les Mondiaux 2025 menacés ?
Malgré la crise, l’Union Cycliste Internationale (UCI) assure que les Championnats du monde restent maintenus à Kigali. « Le Rwanda est sûr et le conflit est confiné à la RDC », souligne l’instance. Toutefois, son président David Lappartient, candidat à la présidence du CIO, est attendu sur place pendant le Tour du Rwanda pour inaugurer un centre de formation.
Ce premier Mondial africain tiendra-t-il ses promesses malgré la situation géopolitique instable ?