PolitiquePolitiqueDiplomatie, Politique, Sécurité




Le M23 boycotte les pourparlers de paix à Luanda, Kinshasa maintient sa présence

Le Mouvement du 23 mars (M23), groupe armé actif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé…

Le Mouvement du 23 mars (M23), groupe armé actif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé lundi 17 mars 2025 qu’il ne participerait pas aux pourparlers de paix prévus à Luanda, en Angola. Ces discussions, organisées sous médiation angolaise, devaient marquer le début des négociations directes entre le gouvernement congolais et le M23, qui a repris les armes en 2021 et contrôlé de vastes territoires dans l’est du pays.

Le M23 dénonce des sanctions et une « campagne belliciste »

Dans un communiqué, le M23 a accusé « certaines institutions internationales » de « saboter délibérément les efforts de paix ». Le groupe armé fait notamment référence aux sanctions imposées lundi par l’Union européenne (UE) contre plusieurs de ses membres, dont son chef, Bertrand Bisimwa. « Les sanctions successives compromettent gravement le dialogue direct et empêchent toute avancée », a déclaré le M23.

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



Le mouvement rebelle a également dénoncé la poursuite d’une « campagne belliciste » de la part du gouvernement congolais, affirmant que ces conditions rendaient impossible la tenue des pourparlers. « En conséquence, notre organisation ne peut plus poursuivre sa participation aux discussions », a-t-il conclu.

Kinshasa maintient sa présence malgré le boycott

Malgré le désistement du M23, Kinshasa a confirmé sa participation aux pourparlers. « La délégation congolaise quitte Kinshasa pour Luanda. Nous allons répondre à l’invitation de la médiation angolaise », a déclaré Tina Salama, porte-parole du président congolais Félix Tshisekedi, à l’Agence France-Presse (AFP).

La présidence angolaise a quant à elle maintenu que « toutes les conditions étaient réunies pour le début des négociations directes comme prévu » mardi 18 mars.

Contexte régional tendu

Ces pourparlers s’inscrivent dans un contexte de fortes tensions régionales. Le conflit dans l’est de la RDC oppose l’armée congolaise au M23, un groupe armé soutenu, selon des experts de l’ONU, par environ 4 000 soldats rwandais. Kigali dément toute implication, mais les relations entre la RDC et le Rwanda se sont considérablement détériorées ces derniers mois.

Parallèlement, le Rwanda a annoncé lundi la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique, accusant l’ex-puissance coloniale d’avoir « pris parti » pour Kinshasa. Tous les diplomates belges ont été sommés de quitter le pays dans un délai de 48 heures.

Sanctions européennes et échecs diplomatiques

L’UE a imposé lundi de nouvelles sanctions contre plusieurs acteurs du conflit, dont des dirigeants du M23 et des responsables de l’armée rwandaise. Ces mesures visent à limiter le financement des groupes armés par l’exploitation illégale des ressources naturelles.

Jusqu’ici, toutes les tentatives diplomatiques pour mettre fin au conflit ont échoué. Les appels répétés à un cessez-le-feu et à une désescalade sont restés sans effet. En décembre 2024, un sommet prévu entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame avait été annulé à la dernière minute en raison de désaccords sur les termes d’un accord.

L’Alliance Fleuve Congo dénonce les obstacles à la paix

Dans un communiqué publié lundi, l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a exprimé ses « profonds regrets » face aux obstacles à la paix. « Les sanctions successives compromettent gravement le dialogue direct et empêchent toute avancée », a-t-elle déclaré, appelant à un retour à la table des négociations.

Quel avenir pour les pourparlers de Luanda ?

Alors que les tensions régionales continuent de s’exacerber, les pourparlers de Luanda représentent une nouvelle tentative de résolution du conflit. Cependant, le boycott du M23 et les tensions diplomatiques entre le Rwanda et la Belgique compliquent considérablement les perspectives de paix.

La communauté internationale reste vigilante, espérant que ces discussions pourront enfin ouvrir la voie à une solution durable pour l’est de la RDC, une région meurtrie par des décennies de conflits et d’instabilité.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP