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Amnesty International appelle Félix Tshisekedi à renoncer aux exécutions massives en RDC

Amnesty International a lancé un appel urgent au président congolais, Félix Tshisekedi, pour qu'il abandonne tout projet d'exécutions massives. Cette…

Amnesty International a lancé un appel urgent au président congolais, Félix Tshisekedi, pour qu’il abandonne tout projet d’exécutions massives. Cette réaction fait suite à des informations sur le transfert d’une centaine de condamnés à mort vers la prison de haute sécurité d’Angenga, située dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC).

Sarah Jackson, directrice régionale adjointe pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe d’Amnesty International, a qualifié ces transferts de « consternants » et exprimé des craintes concernant des exécutions imminentes. « Nous craignons des exécutions imminentes, dans un contexte de manque d’informations fiables sur le statut des condamnés », a-t-elle déclaré. L’organisation dénonce également les conditions de détention à Angenga, où des dizaines de détenus sont morts de faim ou de maladies par le passé.

Amnesty demande au gouvernement congolais de veiller à ce que les prisonniers soient transférés vers des établissements où ils peuvent être accessibles à leurs avocats, leurs familles, et aux défenseurs des droits humains. L’organisation appelle par ailleurs le Parlement à instaurer un moratoire sur la peine de mort, dans la perspective de son abolition totale en RDC.

Le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, a confirmé le transfert de ces détenus, désignés comme des « bandits urbains » ou « Kuluna », de Kinshasa vers Angenga. Selon lui, cette mesure s’inscrit dans l’exécution de la peine capitale, autorisée par la législation congolaise, et a permis de réduire le banditisme à Kinshasa.

En mars 2024, la RDC a officiellement repris les exécutions, mettant fin à plus de deux décennies de suspension. Depuis lors, les condamnations à mort se sont multipliées, notamment à l’encontre de membres présumés de gangs et de groupes armés, souvent prononcées par des tribunaux militaires. Amnesty International a réaffirmé son opposition ferme à la peine de mort, estimant qu’elle ne constitue pas une réponse efficace à la criminalité.

Lors d’un briefing de presse le 6 janvier, Constant Mutamba a également annoncé des projets pour désengorger les prisons du pays, notamment la construction d’une prison centrale de 20 000 places à Kinshasa, ainsi que d’autres infrastructures carcérales à Kisangani, Goma, Bukavu et Sake. Ces initiatives font suite aux incidents meurtriers survenus en 2024 dans la prison de Makala.

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