Le pape François s’est éteint le lundi 21 avril 2025, jour de Pâques, à l’âge de 88 ans, des suites d’un AVC. Mais dans les cœurs africains, il reste vivant. En douze ans de pontificat, le « Pape des pauvres » aura visité 10 pays africains, laissant à chacun un message fort. Son dernier voyage sur le continent, en République démocratique du Congo, sonne aujourd’hui comme un testament prophétique.
Du 31 janvier au 3 février 2023, Kinshasa vibrait au rythme de la visite papale. Reçu comme une rock star, François foule pour la première fois le sol congolais. Il est accueilli par le président Félix Tshisekedi. Dans un discours historique au Palais de la Nation, le souverain pontife s’insurge :
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« Retirez vos mains de la RDC, retirez vos mains de l’Afrique ! »
Il dénonce le néocolonialisme économique, les pillages, l’exploitation des ressources, et qualifie la situation sécuritaire dans l’est de la RDC de « génocide oublié ».
Le lendemain, à Ndolo, plus d’un million de fidèles assistent à une messe en plein air. François y prêche le pardon, la paix et l’unité. En Lingala, il parle au cœur des Congolais. Puis vient l’un des moments les plus poignants de son séjour : la rencontre avec les victimes de guerre à l’est. Bouleversé par les récits, le pape lance un cri vibrant :
« Faites taire les armes, mettez fin à la guerre ! »
Jeudi 2 février, il s’adresse à plus de 65 000 jeunes au stade des Martyrs. Il les exhorte à dire non à la corruption, à l’injustice, au repli sur soi. « + Pas de corruption + », scande-t-il avec la jeunesse, qu’il considère comme l’avenir du pays.
Ce même jour, François partage un message fort aux religieux congolais à la Cathédrale Notre-Dame du Congo, les appelant à résister à la tentation du confort et à incarner une Église humble et proche du peuple. Le lendemain, juste avant de quitter le Congo pour le Soudan du Sud, il exhorte les évêques de la CENCO à devenir des « instruments de réconciliation ».
La nouvelle de sa mort a profondément touché Kinshasa. Les cloches ont sonné à midi. Dans un vibrant hommage, le cardinal Fridolin Ambongo parle d’un testament vivant.
« Ce qu’il a dit à Pâques, c’est sa dernière volonté. Il est parti, mais son cri pour l’Afrique résonne encore. »
Le pape François, figure de paix, de justice et de compassion, laisse derrière lui un legs inestimable. Un appel urgent à bâtir une Afrique digne, souveraine et réconciliée.