Les États généraux de la justice en République démocratique du Congo, tenus sous le thème provocateur « Pourquoi la justice congolaise est-elle malade ? Quelle thérapie face à cette maladie ? », ont suscité de vives réactions au sein des syndicats de magistrats. Plusieurs irrégularités ont été signalées, laissant planer le doute sur l’atteinte des objectifs de ces assises.
Lancé le 6 novembre par le président Félix Tshisekedi, cet événement majeur visait à évaluer la mise en œuvre de la Politique Nationale de Réforme de la Justice (PNRJ) et à identifier les mesures pour une meilleure administration judiciaire. Cependant, le Syndicat Autonome des Magistrats du Congo (SYNAMAC), la Justice Indépendante (JUSI), le Syndicat Chrétien des Magistrats du Congo (SYNCHREMAC) et le Syndicat des Magistrats du Congo (SYMCO) ont exprimé, dans un communiqué, leurs préoccupations quant au déroulement des travaux.
Les syndicats reprochent l’absence de certaines institutions-clés, telles que le Conseil Supérieur de la Magistrature, ainsi que la présence massive de participants sans lien direct avec le secteur de la justice. De plus, ils dénoncent le manque de prise en charge des magistrats provinciaux et un programme qui, réduit à un seul jour de travaux en ateliers, risque de limiter la profondeur des discussions.
Défis et recommandations non appliquées
Les syndicats rappellent que ces États généraux se placent dans la continuité de ceux de 2015, qui avaient déjà abouti à 350 recommandations inscrites dans le Programme d’Action Prioritaire pour le secteur de la justice. Or, selon eux, l’application de ces recommandations reste encore à désirer, et les erreurs observées lors de ces assises pourraient empêcher de réaliser les réformes attendues.
La clôture de l’événement, prévue pour le 13 novembre, devrait apporter des éclaircissements, mais les syndicats maintiennent leurs réserves et plaident pour des solutions qui placeraient véritablement la justice congolaise sur la voie de la réforme.