Le samedi 4 janvier, après quatre jours d’intenses combats, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de Masisi centre, chef-lieu du territoire du même nom, dans le Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Les agglomérations voisines de Katale et Lushebere sont également tombées aux mains des rebelles, semant la désolation parmi les habitants.
Critiques envers l’état de siège
Face à cette situation, la société civile, par la voix de Guel Mamlaka, président au Nord-Kivu, remet en question l’efficacité de l’état de siège instauré pour rétablir la sécurité. Il estime que cette mesure a montré ses limites et appelle à sa levée pour permettre aux officiers militaires de se consacrer pleinement aux opérations militaires.
Selon lui, « tous les territoires sont envahis », citant également la présence des ADF à Beni. « L’état de siège n’a pas rempli son rôle », déplore-t-il, évoquant une gestion insuffisante de la crise sécuritaire par les autorités.
Le M23 justifie son offensive
Dans une publication sur X, le porte-parole politique du M23, Laurence Kanyuka, a affirmé que leur offensive sur Masisi était une réponse à des attaques planifiées par l’armée congolaise dans la région. Le M23 menace de poursuivre ses opérations sur tous les territoires d’où décollent les avions des FARDC, citant notamment les aéroports de Goma et de Kavumu.
Repli stratégique des FARDC
Suite à la chute de Masisi, les FARDC et les milices locales des Wazalendo se sont repliées vers l’ouest, près de la limite avec le Sud-Kivu. Constantin Kanane, général autoproclamé des Wazalendo, attribue cette défaite à la négligence des autorités militaires, pointant leur lenteur à répondre aux besoins logistiques des troupes sur le terrain.
« Les Wazalendo sont déterminés à repousser l’ennemi, mais l’inaction des autorités compromet nos efforts. Quand l’ennemi attaque, nous échouons faute de soutien adéquat », a-t-il déclaré.
Appel à la mobilisation populaire
Jérôme Musiromi, habitant de Masisi, appelle le gouvernement à admettre ses limites et à encourager les citoyens à se prendre en charge, y compris par les armes. « Il faut impliquer policiers, soldats et démobilisés pour défendre notre territoire », exhorte-t-il, exprimant sa douleur de voir l’ennemi s’étendre sans réelle résistance.
Cette prise de Masisi illustre une fois de plus la complexité des conflits dans l’est de la RDC, exacerbés par l’instabilité régionale et l’inefficacité des mesures gouvernementales.