le Rwanda dénonce la partialité de l’ONU et défend ses mesures sécuritaires

Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, ce jeudi 28 mars, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Jean Patrick…

Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, ce jeudi 28 mars, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, a critiqué la gestion du conflit en République démocratique du Congo (RDC) par la communauté internationale. Il a dénoncé une partialité onusienne, pointé du doigt l’inaction face aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et défendu les mesures sécuritaires adoptées par Kigali.

Une attaque contre la MONUSCO et Kinshasa

Lors de son intervention, le chef de la diplomatie rwandaise a reproché à la MONUSCO son « échec à neutraliser les groupes armés », notamment les FDLR, qu’il qualifie de « milice génocidaire ». Il a accusé Kinshasa d’avoir intégré des combattants FDLR dans son armée et de leur avoir fourni armes et ressources, renforçant ainsi l’instabilité régionale.

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« La MONUSCO a échoué à remplir son mandat depuis 25 ans », a martelé M. Nduhungirehe, dénonçant un récit biaisé sur la situation sécuritaire en RDC et la présence de mercenaires européens au sein des forces congolaises.

Accusations de discriminations contre les Tutsi congolais

Le ministre rwandais a également dénoncé des exactions contre les populations Tutsi en RDC, évoquant :

  • L’incendie de 300 maisons tutsi à Masisi en octobre 2023.

  • Les bombardements de villages banyamulenge au Sud-Kivu par l’armée congolaise depuis février 2024.

« Où était la MONUSCO ? », a-t-il interrogé, accusant l’ONU de fermer les yeux sur une « épuration ethnique ».

Soutien aux initiatives africaines et rejet des sanctions

Malgré ses critiques, Kigali a réaffirmé son engagement en faveur des initiatives africaines pour la paix, notamment la fusion des processus de Luanda et de Nairobi décidée par l’EAC et la SADC en février dernier.

Dans un contexte marqué par la prise de Goma par le M23 en janvier 2025, le ministre rwandais a rejeté toute responsabilité de son pays, insistant sur le fait que le conflit n’a pas été déclenché par le Rwanda.

« Ce fardeau a été placé sur nos épaules », a-t-il affirmé, appelant à éviter un « jeu de blâme stérile ».

Alors que Félix Tshisekedi poursuit ses consultations diplomatiques, notamment avec João Lourenço à Luanda, et que le Qatar s’affirme comme un nouvel acteur clé du processus de médiation, la position de Kigali souligne la complexité du dossier sécuritaire en RDC.

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