La milice Mobondo demeure active à Kwamouth, où cinq personnes ont été tragiquement tuées lors d’une attaque survenue dans la nuit de samedi à dimanche au village Engawu, situé à une dizaine de kilomètres de Kinsele sur la RN 17. Parmi les victimes se trouvent trois jeunes et deux adultes, dont les corps ont été découverts dans les villages avoisinants, selon les rapports concordants du député provincial élu de Kwamouth, Moïse Makani, et du chef coutumier du village Kimomo, Stany Libie. Cette violence survient malheureusement le jour même de la signature de l’acte d’engagement par les autorités traditionnelles des tribus Teke et Yaka, dans le but de mettre fin aux hostilités et de rétablir la paix.
« Cette attaque remet en question la sincérité de la réconciliation alors que la situation sécuritaire reste volatile. Malgré les efforts de négociation, ces agresseurs continuent de semer la terreur, prenant même pour cibles des militaires. Au lieu d’adopter des mesures fermes, le Chef de l’État privilégie le dialogue, mais les incidents se poursuivent », a déclaré Stany Libie, chef du village Kimomo.
Le député provincial Moïse Makani est catégorique quant à la nécessité de recourir à la force pour résoudre la crise sécuritaire à Kwamouth. « Il est impératif que l’État prenne ses responsabilités pour mettre un terme à ces violences. Ce ne sont malheureusement pas les premiers actes de barbarie que nous constatons. Nous avons encore en mémoire les atrocités survenues à Nyerere dans l’Équateur, ainsi que les événements liés à Kamwena Nsapu, et plus récemment à MalembaNkulu où le Ministre de l’Intérieur s’est rendu. Pourquoi à Kwamouth, cette situation perdure-t-elle depuis près de deux ans ? » a interrogé Moïse Makani, élu de Kwamouth.
Pourtant, samedi soir à la Cité de l’Union africaine, le Président Félix Tshisekedi a conduit une cérémonie de réconciliation entre les communautés Téké (Maindombe) et Yaka (Kwango), en conflit foncier depuis 2022. Les deux parties ont signé un acte d’engagement global et inclusif pour la paix et la stabilité dans les provinces de Maindombe, Kwango, Kwilu, Kongocentral et Kinshasa. Elles se sont engagées à mettre fin aux hostilités et à rechercher une solution pacifique à la crise.
Dans son allocution, le Chef de l’État a exprimé sa gratitude envers les chefs coutumiers, leur promettant sécurité et protection. Il a également annoncé son intention de se rendre sur le terrain en personne et de décerner des médailles de mérite aux chefs coutumiers pour leur contribution à la restauration de la paix.
De son côté, le Vice-Premier Ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, a indiqué avoir remis au Chef de l’État le rapport de la mission qui lui avait été confiée. Il a également souligné que cet acte d’engagement avait été élaboré grâce aux cahiers de charges présentés par les deux communautés en conflit.