La commission d’enquête spéciale mise en place le 14 mai 2021 a une durée de trois mois pour rendre son rapport.
Suite à la dénonciation faite par un groupe d’expert des Nations unies sur de très graves présumées violations de droit de l’homme et de droit humanitaire qui auraient été commises par les soldats FACA et leurs alliés russes lors de la contre-offensive menée contre la rébellion de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), le gouvernement avait mis en place une commission d’enquête spéciale pour faire la lumière sur ces allégations. Mais cette commission spéciale, placée sous l’autorité du ministre de la Justice, et présidée par le procureur général Didier Tombeau, un proche du régime. D’ores et déjà, l’enquête menée par ladite commission s’enlise, et le procureur général tente de se justifier.
Selon le ministre de la Justice, la commission d’enquête spéciale mise en place le 14 mai 2021 a une durée de trois mois pour rendre son rapport sur les présumées violations du droit international humanitaire et crimes graves qui auraient été commis par les forces armées centrafricaines, mais également par les mercenaires russes de la société Wagner qui appuient l’armée nationale dans son offensive contre la CPC.
Selon le ministre de la justice Monsieur Arnaud Djoubaye-Abazen , « Les résultats de ces enquêtes seront fidèlement rendus publics, et les auteurs présumés des crimes feront l’objet de poursuite pénale conformément au texte en vigueur ». Or, cette commission devrait présenter le rapport final de ses enquêtes cette semaine, le procureur général, qui préside la commission, vient de proroger la date et parle désormais de la fin août.
Nous avons finalement commencé les travaux de la commission au mois de juin. Notre équipe était d’abord à la cour d’appel de Bouar, puis à la frontière avec le Cameroun et à Berberati. Des localités qui dépendent de la cour d’appel de Bouar. Après cela, nous avons mené des enquêtes sur les présumées accusations portées à l’égard des militaires en service. Au cours de ce travail, nous avons écouté les officiers militaires, les autorités locales, les conducteurs des taxis-motos, les propriétaires des taxis – brousse ainsi que les victimes de Bouar. Nous n’avons pas seulement orienté nos enquêtes sur les FACA ET LEURS ALLIÉS. Nous avons également ouvert des dossiers sur les exactions commises par les éléments du CPC. Par exemple au village Maloum, ils ont brûlé des maisons et détruit des biens. Notre équipe est aussi à Bria. Dans cette ville, nous avons enquêté sur les accusations portées contre les FACA et leurs alliés. Nous n’avons rencontré aucun obstacle. Personne ne nous a empêchés à faire notre travail », a déclaré le procureur général Éric Didier Tombo. D’après lui, cette commission spéciale a jusqu’à fin août pour présenter son rapport.
Comme disait le procureur, la commission a débuté ses travaux qu’au mois de juin. Donc les trois mois doivent être décomptés à partir de ce mois et non le mois de mai.
Selon l’opposition et la société civile, il n’y a aucune chance pour que cette commission spéciale confirme les allégations de crimes portées par les nations unies contre les mercenaires russes de la société Wagner et les soldats FACA.