Il s’agit des véhicules de l’agence des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA) qui ont été braquées par un groupe d’hommes lourdement armés.
Le mardi 23 mars dernier, un convoi des véhicules humanitaires a fait l’objet d’un braquage spectaculaire dans la sous-préfecture de Bakouma, située à 130 kilomètres au nord de la ville de Bangassou, et à 864 kilomètres à l’est de Bangui. Il s’agit des véhicules de l’agence des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA) qui ont été braquées par un groupe d’hommes lourdement armés, identifiés comme des éléments rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC). Aussitôt, les proches du régime de Bangui accusent l’agence humanitaire de l’ONU d’avoir livré tout simplement les rebelles, tandis que ces derniers accusent OCHA d’avoir transporté parmi les humanitaires des soldats de l’armée nationale.
Une semaine après la sortie médiatique du burkinabé Harouna Douamba, proche du pouvoir en Centrafrique, au sujet du braquage de sept véhicules humanitaire à Bakouma par les rebelles du CPC, ces derniers ont finalement donné leur version des faits, et accusent l’agence des Nations unies chargée des affaires humanitaires (OCHA) d’avoir transporté clandestinement les soldats FACA à leur arrivée à Bakouma.
« Les humanitaires, quand ils sont arrivés à bord de neuf véhicules, à Bakouma, ils ont commencé d’abord à distribuer des biscuits à la population. Nous sommes à côté, nous les observons jusqu’à la fin du partage. Déjà, nous soupçonnons quatre hommes qui ressemblent aux militaires dans l’un de leurs pick-up doubles cabines. Et lorsque l’équipe se prépare à rentrer, nous leur demandons de revenir nous voir. Ce qu’ils ont fait, et nous leur demandons si l’on peut fouiller leur véhicule, ils acceptent. C’est au moment de la fouille du premier véhicule que l’un des pick-up que nous soupçonnons avec des militaires à bord prend la fuite à destination de Bangassou. Nous n’avons rien dit. Nous poursuivons notre fouille jusqu’à retrouver de nombreux effets militaires à bord, y compris des chargeurs et des munitions, et l’équipe reconnaît leur faute. C’est à partir de là que nous conduisons les autres membres de l’équipe dans l’unique camion humanitaire et nous leur avons demandé de rentrer », a déclaré le chef de le CPC à Bakouma.
Les rebelles reconnaissent avoir confisqué les sept véhicules humanitaires sans plus de précision. Ils ont dit qu’il y’avait neuf véhicules en tout, dont un camion avec l’enseigne de WWF sur les cabines.
Contactée par CNC, l’agence humanitaire des Nations unies n’a pas voulu faire des commentaires.
Notons qu’après cet incident, le ministre de la Sécurité publique ordonne à toutes les agences humanitaires de faire valider désormais leur ordre de mission à la gendarmerie de Bangui avant leur départ.
Depuis le coup d’État manqué du 13 janvier dernier, les ONG internationales humanitaires ont de sérieuses difficultés à faire leur travail sur le terrain, tant du côté des rebelles que du pouvoir. Il y a quelques jours, un responsable de l’ONG humanitaire allemande a été interpellé et placé en détention. Le pouvoir soupçonne son organisation d’avoir fait le jeu des groupes armés.