RCA : réactions à Bangui après l’arrestation de Maxime Mokom

Les associations de victimes et les autorités accueillent avec satisfaction le transfert à la CPI de l’ex-chef anti-balaka Maxime Mokom.

 

L’ancien ministre et chef anti-balaka Maxime Mokom est depuis lundi sous les verrous à La Haye. Mokom est suspecté de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis lors de la guerre civile en 2013 et 2014. A Bangui, les associations de victimes et les autorités accueillent avec satisfaction le transfert à la CPI de Maxime Mokom.

« Cela va dans le sens de la lutte contre l’impunité », se réjouit le porte-parole de la présidence le ministre Albert Yaloke Mokpeme. Il ajoute que Mokom « n’a pas respecté les consignes » en franchissant la frontière centrafricaine. Il a arrêté à la frontière entre le Tchad et la Centrafrique, les autorités tchadiennes l’ont remis à la CPI ce lundi 14 mars. Après l’échec du coup de force lancé par la coalition rebelle CPC en janvier 2021, l’ancien ministre avait trouvé refuge avec d’autres leaders de groupes armés à Ndjamena, dans l’attente d’une avancée dans les négociations de paix menée par l’Angola.

La nouvelle en revanche jette un froid parmi les autres leaders des groupes armés, toujours en exil au Tchad, à la demande de l’Angola et dans l’attente d’une avancée dans les négociations de paix menées sous l’égide de la CIRGL.

« C’est une entrave au processus de paix, nous ne pouvons pas dialoguer dans ces conditions », s’indigne un porte-parole de la coalition rebelle. « Ni la feuille de route de Luanda ni l’accord de paix ne peuvent entraver la justice », répond le ministre Mokpeme.

Bangui a toujours vu d’un mauvais oeil cet exil jugé trop proche de ses frontières. Ndjamena a saisi l’opportunité pour se débarrasser d’un hôte encombrant qui entretenait de mauvais rapports avec les services secrets tchadiens.

« Mais les autres chefs rebelles ne risquent-ils pas de prendre peur ? Quelles seront alors les conséquences en Centrafrique ? », s’interroge un diplomate.

Le dialogue de réconciliation avec l’opposition non armée et la société civile se tiendra du 21 au 27 mars, selon le décret présidentiel paru ce mardi soir 15 mars.

RCA : la ministre des Affaires étrangères dévoile la feuille de route de la CIRGL

La semaine dernière, un mini-sommet sur la crise centrafricaine s’est tenu à Luanda. Une feuille de route a été adoptée par la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) pour la sortie de crise en RCA. Une feuille de route en six grands points dévoilée par la ministre centrafricaine des Affaires étrangères.

Le premier point de la feuille de route pour un retour à la paix en Centrafrique est un préalable concernant les groupes armés signataires de l’accord de paix de 2019 et ayant repris les armes en formant la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) et tenté de renversé les autorités en janvier. Ceux-ci doivent signer une déclaration formelle de renonciation à la violence et de retour à l’accord de paix.

L’objectif est que les groupes armés montrent leur bonne foi, explique la ministre des Affaires étrangères, Sylvie Baipo Témon. « Dans cette première étape, pour ceux qui ont acté de leur retour, nous allons continuer le processus. Et démontrer aux yeux du monde qu’il y en a qui ne sont pas du tout pour la paix et dans ce cas-là, il faut qu’ensemble, nous prenions des décisions courageuses et fermes. Je pense que les autorités centrafricaines ont montré leur disponibilité à travailler pour la paix dans un cadre de dialogue, dans un cadre pacifique. »

Exil des chefs armés ?

Parmi les autres nouveautés de cette feuille de route, le traitement appliqué aux rebelles qui décideront de déposer les armes. « Il y a dans cette feuille de route une dimension qui a été rajoutée, c’est le cantonnement. Parce que si on les désarme, ce n’est pas pour les laisser dans l’environnement dans lequel ils ont prospéré. Il faut pouvoir les démobiliser pour que le programme du DDRR soit effectif et surtout efficace. »

Un cessez-le-feu doit aussi permettre de dérouler le reste de la feuille de route dont les points principaux rejoignent ceux de l’accord de paix de 2019. Parmi les points abordés, mais non précisé, le possible exil de certains chefs de leaders armés dont l’ex-président François Bozizé

RCA : la CIRGL veut un cessez-le-feu

C’est qui en ressort du troisième mini-sommet de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), qui s’est tenu en Angola.

 

En Angola, le troisième mini-sommet de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) sur la Centrafrique s’est tenu jeudi 16 septembre à Luanda. Son objectif était d’accorder les violons quant au processus menant à une paix durable en RCA.

La réunion du CIRGL était présidée par l’Angolais João Lourenço, président en exercice de l’organisation sous-régionale. Elle s’est tenue en présence du président Faustin-Archange Touadéra ainsi que de ses homologues congolais et tchadiens et des représentants du Soudan, de la RDC, du Rwanda du Cameroun et du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.

Après avoir salué la mémoire de l’ancien président tchadien Idriss Déby, condamné le récent coup d’État en Guinée et appelé à la libération d’Alpha Condé, les chefs d’État se sont penchés sur la feuille de route pour une sortie de crise en Centrafrique. Rédigée par les ministres angolais, rwandais et centrafricains des Affaires étrangères, assistés de plusieurs experts, la « Feuille de route conjointe pour la paix en RCA » dont on ne connaît pas encore le contenu a été adoptée par les chefs d’État.

Appel à un cessez-le-feu

La même équipe de travail est désormais chargée de la mettre en œuvre, de mobiliser les ressources nécessaires et de définir un mécanisme de suivi. Les chefs d’État ont également décidé la poursuite des consultations avec les chefs des groupes armés pour une renonciation totale à la violence ainsi que la déclaration d’un cessez-le-feu par le gouvernement centrafricain, dans les meilleurs délais.

Cité par l’agence Angola Press, le président Lourenço s’est exprimé à l’issue du sommet, jugeant « essentiel de profiter des avancées réalisées dans le domaine des négociations avec les forces politiques internes de l’opposition, la société civile et les leaders des groupes rebelles ».