RDC et le Rwanda : vers un cessez-le-feu de 72 heures

Le Conseil de sécurité nationale américain a annoncé un cessez-le-feu de 72 heures entre les forces de sécurité congolaises et les groupes rebelles de l’Est de la République démocratique du Congo.

 

Les autorités américaines ont annoncé que le cessez-le-feu est entré en vigueur lundi à midi. Les parties belligérantes se seraient entendues sur une trêve dans l’est de la RDC, pour désamorcer les tensions dans la région durant la tenue de l’élection présidentielle, mais aussi pour faciliter le départ des troupes de la Communauté d’Afrique de l’Est.

Des nombreux groupes rebelles de la région ont rapidement pris leurs distances, et aucun des deux gouvernements n’a fait de commentaire sur ces déclarations américaines.

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité lundi, Robert Wood, l’un des représentants américains aux Nations unies, a publiquement appelé le Rwanda à mettre fin à son soutien au M23 et à se retirer du territoire congolais.

Le gouvernement américain a annoncé qu’il mobilisera ses ressources en matière de renseignement et de diplomatie pour surveiller les activités des forces armées et des groupes armés pendant cette période de cessez-le-feu.

Bouar : les Faca poursuivent leur entraînement

Les nouvelles recrues des Forces armées centrafricaines poursuivent leur entraînement militaire à Bouar.

En Centrafrique,  l’Union européenne a investi 15 millions d’euros pour le retour de l’armée du pays dans la ville Bouar. Cette ville devait accueillir la première véritable base militaire permanente des Faca hors de la capitale, Bangui, en 2013.  C’est en 2013 que les premières manifestations de la guerre civile qui ravage le pays, se sont fait ressentir.

La Centrafrique qui depuis 2013 est contrôlé à 70% par les groupes armés, commence après la signature de l’accord de Khatoum à avoir des signes du rétablissement de l’autorité de l’Etat.

Politique générale de Firmin Ngrebada : deux ans pour convaincre

Il lui aura fallu soixante jours pour passer son grand oral devant le Parlement centrafricain. Ce lundi 29 avril, Firmin Ngrebada, le Premier ministre de Faustin Archange Touadera depuis le 25 février 2019, a présenté sa déclaration de politique générale pour laquelle les députés lui ont accordé leur confiance. Si le discours-programme est axé sur plusieurs domaines essentiels au retour de la paix en Centrafrique, ses chances d’être réalisable semblent réduites.

C’est un symbole de soutien au programme qu’il a présenté au nom de son équipe. Tout de suite après la présentation de sa Déclaration de politique générale, 122 députés sur les 131 inscrits ont voté en faveur de la confiance au gouvernement de Firmin Ngrebada. Premier ministre de Faustin Archange Touadera depuis février 2015, il aura mis plus de soixante jours à passer son grand oral, ce lundi 29 avril devant le parlement

Dans un discours-programme Firmin Ngrebada a d’abord axé sa feuille de route sur la consolidation de la paix en Centrafrique après le paraphe à Khartoum, puis la signature à Bangui d’un accord politique entre le gouvernement et les chefs des 14 groupes rebelles qui contrôlent une bonne partie des 623 000 km² du territoire.

«Nous allons accélérer le DDR (le processus de Désarmement, Démobilisation et Réintégration .ndlr), nous allons aussi travailler très rapidement à la mise en place des unités spéciales mixtes», répond-t-il à la préoccupation d’un député. L’ambition est grande mais la promesse est difficile à tenir. Car Firmin Ngrebada est d’abord pris à la gorge par le temps.

Firmin Ngrebada, un premier ministre tenu à la gorge par le temps

Sa feuille de route, chargée avec des thèmes aussi divers que le retour de la sécurité, la relance de l’économie centrafricaine ou encore des priorités plus humanitaires, devrait être exécutée en deux ans. C’est le temps qu’il lui reste avant une nouvelle présidentielle dont la tenue tout comme l’atmosphère sont difficilement prévisibles. Il faudrait aussi à l’ancien directeur de Cabinet de l’actuel chef de l’Etat compléter son gouvernement.

C’est en effet avec une équipe gouvernementale amputée de deux de ses membres que Firmin Ngrebada a livré son discours au parlement. Même si la confiance des députés lui est acquise, deux portefeuilles ministériels restent à pourvoir. C’est le résultat du boycott de certains groupes rebelles qui estiment le gouvernement pas assez inclusif et le nombre de maroquins octroyés insuffisants.

Du côté des commentateurs, on rappelle que les priorités élémentaires comme l’accès à l’eau potable, l’arrêt des délestages électriques, la réduction des prix des denrées de première nécessité, semblent avoir été escamotées dans son discours. Pour rafraîchir la mémoire au Premier ministre, on lui assène aussi qu’il n’aura pas progressé sur des dossiers comme les arriérés des forces armées tout comme les salaires des fonctionnaires même si tout ceci doit se faire dans le cadre d’une paix dont il veut faire son chantier principal. Pour deux ans, cette feuille de route prend des allures de course contre la montre.