États généraux de la justice en RDC quand les syndicats des magistrats dénoncent des irrégularités préoccupantes

Les États généraux de la justice en République démocratique du Congo, tenus sous le thème provocateur « Pourquoi la justice congolaise est-elle malade ? Quelle thérapie face à cette maladie ? », ont suscité de vives réactions au sein des syndicats de magistrats. Plusieurs irrégularités ont été signalées, laissant planer le doute sur l’atteinte des objectifs de ces assises.

Lancé le 6 novembre par le président Félix Tshisekedi, cet événement majeur visait à évaluer la mise en œuvre de la Politique Nationale de Réforme de la Justice (PNRJ) et à identifier les mesures pour une meilleure administration judiciaire. Cependant, le Syndicat Autonome des Magistrats du Congo (SYNAMAC), la Justice Indépendante (JUSI), le Syndicat Chrétien des Magistrats du Congo (SYNCHREMAC) et le Syndicat des Magistrats du Congo (SYMCO) ont exprimé, dans un communiqué, leurs préoccupations quant au déroulement des travaux.

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Les syndicats reprochent l’absence de certaines institutions-clés, telles que le Conseil Supérieur de la Magistrature, ainsi que la présence massive de participants sans lien direct avec le secteur de la justice. De plus, ils dénoncent le manque de prise en charge des magistrats provinciaux et un programme qui, réduit à un seul jour de travaux en ateliers, risque de limiter la profondeur des discussions.

Défis et recommandations non appliquées
Les syndicats rappellent que ces États généraux se placent dans la continuité de ceux de 2015, qui avaient déjà abouti à 350 recommandations inscrites dans le Programme d’Action Prioritaire pour le secteur de la justice. Or, selon eux, l’application de ces recommandations reste encore à désirer, et les erreurs observées lors de ces assises pourraient empêcher de réaliser les réformes attendues.

La clôture de l’événement, prévue pour le 13 novembre, devrait apporter des éclaircissements, mais les syndicats maintiennent leurs réserves et plaident pour des solutions qui placeraient véritablement la justice congolaise sur la voie de la réforme.

Les États-Généraux de la Justice prolongés pour une justice plus inclusive et démoocratique

La clôture des États-Généraux de la justice en République Démocratique du Congo (RDC), initialement prévue pour mercredi, a été reportée de 72 heures afin de permettre aux participants de s’engager davantage dans des ateliers de réflexion. Ce prolongement, annoncé par le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, vise à recueillir des propositions concrètes qui émergeront de ces discussions approfondies.

Contrairement aux travaux de 2015, exclusivement réservés à une élite triée sur le volet, cette édition des États-Généraux met en avant une large participation citoyenne, où tous les acteurs de la société congolaise sont représentés. « La justice est transversale, et nous avons voulu faire participer tout le monde… Ce qui a donné de la vitalité à ces travaux. C’est ça aussi la beauté de la démocratie, » a souligné Mutamba lors du dernier panel.

Le Président de la République s’est également déclaré satisfait de l’inclusivité de ces assises, soulignant l’importance d’une justice réformée qui répond aux attentes des Congolais. Les ateliers de réflexion, qui se tiendront au Fleuve Congo Hôtel et se concluront au Palais du Peuple, devraient donner lieu à des propositions concrètes pour renforcer l’efficacité et l’accessibilité du système judiciaire congolais.

Firmin Mvonde dénonce l’ingérence du ministre de la Justice dans les affaires judiciaires aux États Généraux de la Justice

Ce vendredi 8 novembre 2024, les États Généraux de la Justice en République Démocratique du Congo ont pris une tournure inattendue lorsque Firmin Mvonde Mambu, procureur général près la Cour de cassation, a exprimé ses préoccupations sur l’ingérence du ministre de la Justice dans le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Au cours de son intervention sur le thème « Le pouvoir judiciaire, concepts et controverses en RDC », Mvonde a plaidé pour une séparation plus claire des pouvoirs, estimant que seul le chef de l’État devrait siéger au sein du CSM, et non le ministre de la Justice.

Mvonde a affirmé que la place du chef de l’État est légitime au sein du CSM, car il est le seul à avoir le pouvoir de nomination et de révocation des magistrats. Selon lui, les compétences doivent être respectées afin de préserver l’indépendance du parquet. « Le chef des magistrats du parquet reste le procureur général près la Cour de cassation », a-t-il martelé, soulignant que si le ministre de la Justice dispose d’un droit d’injonction, ce dernier ne devrait pas interférer dans le déroulement des enquêtes judiciaires.

Dans un contexte de vives tensions entre les acteurs de la justice, Mvonde et le ministre de la Justice Constant Mutamba travaillent actuellement à harmoniser un cadre de concertation pour clarifier les rôles et limiter les conflits d’autorité. Lors de l’événement, un autre intervenant, le professeur Mwene Songa, a même comparé l’état de la justice congolaise à un patient décédé : « On ne fait pas l’autopsie d’un malade. La justice est morte, faut-il la ressusciter ? ».

Cette prise de position forte du PG Mvonde, qui accuse de manière voilée le ministre de la Justice de s’immiscer dans les affaires judiciaires, met en lumière les tensions persistantes au sein de l’appareil judiciaire congolais. Alors que les États Généraux de la Justice poursuivent leurs travaux, de nombreux observateurs attendent des réformes profondes pour redonner vie à un système judiciaire largement critiqué.

États Généraux de la Justice en RDC : Félix Tshisekedi Prend Position pour une Réforme en Profondeur

Les États généraux de la justice en République démocratique du Congo (RDC) ont débuté ce mercredi au Centre financier de Kinshasa. Ces travaux, prévus du 6 au 13 novembre, réunissent plus de 3 500 participants venus de tout le pays pour examiner les dysfonctionnements et lacunes du système judiciaire. Le thème choisi, « Pourquoi la justice congolaise est-elle malade ? », souligne l’urgence de la situation.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le président de la République, Félix Tshisekedi, a tenu un discours marquant, mettant en exergue son engagement ferme pour restaurer l’intégrité du système judiciaire congolais. « Ce moment crucial nous offre l’opportunité de scruter avec lucidité et honnêteté l’état de notre système judiciaire », a-t-il déclaré, appelant à une réflexion profonde et résolue pour tracer des pistes de réformes ambitieuses.

Le ministre d’État chargé de la Justice, Constant Mutamba, a également pris la parole pour assurer le président de son soutien dans cette « bataille pour la justice » et pour dénoncer les ingérences étrangères qui compromettent la stabilité du pays. Michel Shebelle, Bâtonnier national, a, quant à lui, salué la détermination de Tshisekedi à remédier aux « maux qui rongent la justice depuis des décennies ».

Ces États généraux représentent une étape décisive pour réformer un système judiciaire fragilisé par la corruption et les pressions extérieures. Le chef de l’État a exhorté les participants à proposer des solutions concrètes, y compris des réformes législatives, pour renforcer la crédibilité de la justice congolaise.

 

Affaire des Forages et Lampadaires Surfacturés : Nicolas Kazadi Disculpé par le Parquet Général près de la Cour de Cassation

Dans une décision qui marque un tournant majeur dans le dossier des forages et lampadaires prétendument surfacturés, le Parquet Général près de la Cour de Cassation a confirmé qu’aucune infraction n’est retenue à l’encontre de l’ex-ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima. Ce dernier, accusé d’avoir surfacturé des projets de forages à 297 000 dollars et de lampadaires, a été officiellement disculpé par les autorités judiciaires.

Cette annonce fait suite à la communication du procureur général qui a informé l’avocat de M. Kazadi que son client n’est plus poursuivi pour ces faits. Ce développement clôt une période de spéculations et d’accusations médiatiques autour de l’ancien ministre. À travers cette décision, le Parquet Général près de la Cour de Cassation répond aux préoccupations des parties intéressées en affirmant l’absence de charges à l’encontre de M. Kazadi.

Cette disculpation pourrait avoir des répercussions significatives dans le paysage politique et judiciaire, démontrant l’importance d’une procédure rigoureuse et impartiale pour traiter des accusations d’une telle envergure.

Interdiction de la Spoliation des Biens de la Miba : Le Ministre de la Justice de RDC Prend des Mesures Fermes

Le vendredi, le ministre de la Justice de la République démocratique du Congo, Constant Mutamba, a formellement interdit la spoliation des biens de la Minière de Bakwanga (Miba), une société industrielle de diamant située dans la circonscription de Mbujimayi, au centre du pays. Cette décision a été prise à l’issue d’une réunion privée avec les chefs coutumiers de la communauté Bakwanga, originaires de cette région.

Lors de cette réunion, des mesures strictes ont été mises en place pour protéger les biens de la Miba, considérée comme un pilier de l’économie du Grand Kasaï. Le ministre a souligné l’importance de cette entreprise pour la région et a exprimé la volonté ferme du président Félix Tshisekedi de mettre fin à toute tentative de spoliation.

« La Miba est le fleuron de notre économie du Grand Kasaï, et spolier ses biens aujourd’hui revient à enterrer cette grande entreprise qui a honoré notre région. Tout individu, qu’il soit politicien, militaire ou policier, qui sera trouvé sur le site de la Miba en vue de sa spoliation sera immédiatement arrêté. Son procès sera organisé à Kinshasa pour des raisons de sûreté publique », a déclaré Constant Mutamba.

Cette déclaration marque un tournant dans la protection des biens de la Miba, avec des engagements clairs de la part des autorités pour empêcher toute action visant à affaiblir cette entreprise stratégique.

Le Ministre de la Justice réagit à la torture d’un avocat par un Général des FARDC

Kinshasa, 22 août 2024 – Le Ministre d’État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, a réagi suite aux accusations de torture et de traitements inhumains infligés à Maître Kabwende Mushibi Faby, avocat près le Barreau du Haut Lomami. Ces actes auraient été perpétrés par le Général Jean Claude Kifwa, membre des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).

Dans un communiqué officiel, le Ministre a informé l’opinion publique que, sur son injonction, des poursuites pénales ont été engagées contre le Général Kifwa devant l’Auditorat Général des FARDC. Il a également assuré que toutes les mesures nécessaires sont prises pour que justice soit faite dans cette affaire.

En outre, le Ministre Mutamba a saisi l’occasion pour féliciter la justice militaire pour sa réactivité et son efficacité, en particulier l’Auditeur Général des FARDC et le 1er Président de la Haute Cour Militaire, qui ont démontré leur engagement à faire respecter la loi.

Coup d’État manqué : Le tribunal militaire de Kinshasa-Gombe poursuit l’instruction du dossier

Le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe continue d’instruire l’affaire du coup d’État manqué du 19 mai 2024, avec une audience foraine tenue ce vendredi 16 août à la prison militaire de Ndolo. Parmi les points centraux de cette session, l’interrogation de plusieurs renseignants, dont le gérant, le réceptionniste et la sentinelle de l’hôtel Pajela, où aurait séjourné Jean-Jacques Wondo, l’un des prévenus.

Interrogation des renseignants de l’hôtel Pajela

Les renseignants interrogés ont confirmé que Jean-Jacques Wondo loge fréquemment à l’hôtel Pajela. Ils ont précisé qu’il était sorti de l’hôtel le 18 mai 2024 avant de revenir plus tard, et que son véhicule était présent à l’hôtel le matin du 19 mai 2024, bien que lui-même n’ait pas été vu ce jour-là. Cette information est cruciale pour l’accusation, qui soutient que le véhicule de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) attribué à Wondo aurait été utilisé pour transporter le corps d’Aboubacar, tué lors de l’attaque contre la résidence de Vital Kamerhe.

Divergences sur le véhicule utilisé

Le ministère public a affirmé que ce même véhicule, de marque Hyundai, aurait été impliqué dans les événements tragiques. Cependant, lors de son interrogatoire, un autre prévenu, Youssouf, a décrit un véhicule différent, une Toyota noire, comme celui qu’il utilisait avec Christian Malanga. Cette divergence soulève des questions sur l’implication réelle du véhicule de l’ANR dans le coup d’État manqué.

Témoignage de la policière Élodie Botete

Dans un autre volet de cette audience, la policière Élodie Botete, affectée au poste de police attaqué par les assaillants lors du coup d’État avorté, a identifié deux de ses agresseurs parmi les prévenus : Marcel Malanga et Christo Thomson. Ces témoignages renforcent les charges de terrorisme, de tentative d’assassinat, et de meurtre qui pèsent contre les 51 prévenus, passibles de la peine de mort.

Rejet des demandes de liberté provisoire

Enfin, les demandes de liberté provisoire introduites par les prévenus Jean-Jacques Wondo et Ephraim Mugungu ont été rejetées par le tribunal. Bien que jugées recevables, elles ont été déclarées non fondées, et les prévenus restent en détention à la prison de Ndolo, où le procès se poursuit.

Verdict imminent pour Corneille Nangaa et Coaccusés

La Cour Militaire de Kinshasa/Gombe s’apprête à rendre son verdict ce jeudi dans l’affaire de Corneille Nangaa, ancien président de la CENI et leader de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), ainsi que ses coaccusés.

Le procès, ouvert le 24 juillet, a vu défiler vingt-cinq prévenus. Cinq d’entre eux ont comparu en personne, les autres étant jugés par contumace. Parmi les accusés se trouvent Baseane Nangaa, oncle du leader de l’AFC, et Vianney Kazarama, ancienne figure du mouvement rebelle de 2012, ajouté le 29 juillet.

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Les accusations sont graves : crimes de guerre, participation à un groupe criminel, et trahison. Les accusés sont accusés d’avoir formé un groupe armé luttant contre l’armée régulière avec les forces rwandaises.

La défense a contesté les charges, affirmant l’absence de preuves. Maître Peter Ngomo, un avocat de la défense, a déclaré : « Aucune preuve ne démontre la participation de nos clients à un mouvement insurrectionnel ou à des crimes contre la République Démocratique du Congo. »

Le ministère public a requis la peine de mort contre Nangaa et ses coaccusés pour « crimes de guerre », une demande qui a suscité de vives réactions.

Affaire Corneille Nangaa : La Cour militaire de Kinshasa/Gombe prête pour les plaidoiries

La Cour militaire de Kinshasa/Gombe a poursuivi ce vendredi l’examen de l’affaire Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et dirigeant du mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC), ainsi que 24 autres prévenus accusés de crimes de guerre, participation à un mouvement insurrectionnel et trahison.

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À l’issue des auditions, le Colonel Efomi Lonteyandjoko Jean-Robert, premier président de la Cour militaire, a annoncé le passage à la phase des plaidoiries. « La Cour s’estime présentement suffisamment éclairée pour que l’affaire puisse recevoir des plaidoiries. Une courte remise s’impose. Conformément à l’article 253 du code de justice militaire, la Cour renvoie d’office l’examen de la présente cause à lundi, à 10h », a-t-il déclaré.

Le Lieutenant Colonel Limbaya Mombenzi Alpha, auditeur du ministère public, a précisé les étapes importantes de l’audience devant la presse. « Il y a des prévenus en détention et d’autres en cavale. Les prévenus en détention ont été tous entendus. À l’audience d’hier, nous avons terminé avec eux », a-t-il expliqué. Pour les prévenus en cavale, il a souligné la nécessité de respecter les formalités judiciaires. « La procédure veut que pour ceux en cavale, la Cour procède à la lecture des rapports, pièces, procès-verbaux d’audition, et actes d’instruction. C’est une procédure qu’on ne peut pas escamoter », a-t-il affirmé.

L’audience de ce vendredi était technique, destinée à compléter la procédure pour les prévenus absents. « Les avocats n’ont pas parlé, les prévenus en détention n’ont plus l’occasion de s’exprimer. Le greffier a procédé à la lecture de toutes les pièces concernant les prévenus défaillants », a ajouté le Lieutenant Colonel.

La prochaine audience, fixée à lundi, sera consacrée aux conclusions des parties. « À l’audience de lundi, ce sont les conclusions des parties qui seront présentées. Le ministère public prendra ses réquisitoires et la défense ses plaidoiries. La partie civile, représentée par la République des Moitiés du Congo, prendra également ses conclusions », a conclu le Lieutenant Colonel.

Corneille Nangaa et les autres prévenus font face à des accusations graves de crimes de guerre, participation à un mouvement insurrectionnel et trahison.

La Cour Militaire de Kinshasa/Gombe Déclare son Incompétence à Juger Salomon Kalonda

La Cour militaire de Kinshasa/Gombe s’est déclarée incompétente à juger Salomon Kalonda, en raison de sa nouvelle qualité de sénateur. L’annonce a été faite ce lundi 8 juillet 2024, lors d’une audience à la prison militaire de Ndolo, suite à une requête déclinatoire de ses avocats.

« La défense de Salomon Idi Kalonda Della avait introduit une requête déclinatoire des compétences au regard de la qualité de sénateur de Salomon Kalonda. Nous avions produit tous les documents nécessaires et les arguments juridiques, et la cour militaire a pris ces moyens en délibéré. Aujourd’hui, elle a rendu son arrêt en notre faveur, constatant que, en raison de sa nouvelle qualité de sénateur, Salomon Kalonda ne peut plus relever de la compétence de cette juridiction », a déclaré Hervé Diakiese, l’un des avocats de Kalonda.

Interrogé sur la suite de cette affaire, Hervé Diakiese a précisé : « Aujourd’hui, Salomon Kalonda n’est poursuivi devant aucune juridiction. Sa qualité de sénateur le rend non poursuivable. »

Salomon Kalonda, récemment élu sénateur de la province du Haut Katanga, avait été arrêté en mai de l’année dernière, accusé d’atteinte à la sûreté de l’État et de collusion avec les rebelles du M23. Après plusieurs refus, la cour militaire avait finalement accordé à Kalonda la liberté provisoire pour des raisons médicales.

Hervé Diakiese, affirmant toujours l’innocence de son client, a salué cette décision de justice : « Nous savons que Salomon Kalonda est innocent. Il a affronté des moments difficiles avec dignité et aujourd’hui, cette décision nous conforte dans l’idée qu’il doit continuer à servir son pays au niveau politique, notamment au Sénat. »

Salomon Kalonda, déjà député provincial de Maniema, a été élu sénateur sur la liste du parti politique Ensemble pour la République de Moïse Katumbi lors des dernières élections sénatoriales en RDC.

Décision imminente de la Cour constitutionnelle

La Cour constitutionnelle rendra ses arrêts ce jeudi 18 avril concernant la correction des erreurs matérielles découlant de son verdict du 12 mars dernier sur les contentieux des législatives nationales. Lors des audiences de lundi dernier, 16 requêtes ont obtenu l’avis favorable du ministère public.

La décision de la Cour sur ces corrections pourrait impacter la composition de l’Assemblée nationale. Il convient de noter que l’avis du ministère public ne constitue pas un jugement définitif, mais une recommandation.

Ainsi, la Cour peut décider de suivre ou non ces recommandations dans ses arrêts. Parmi les demandes du ministère public, figurent notamment la reconnaissance d’élections pour certains candidats dans différentes circonscriptions à travers le pays, comme Saka Saka dans la Tshangu et Nkuna Mudikolele à la Funa. Cette décision de la Cour aura des implications significatives sur la représentation parlementaire dans plusieurs régions du pays, comme le Maniema, la Tshopo, le Kwilu et le Haut-Katanga.

RCA : le gouvernement menace de poursuivre l’Ong Sentry en justice

Le gouvernement centrafricain a décidé le 19 juillet 2023, de poursuivre en justice l’Ong Sentry pour avoir publié un rapport dit « mensonger ».

 

Publié le 23 juin 2023, le rapport de l’Ong Sentry a « recommandé aux institutions internationales de ne plus soutenir la République centrafricaine et à la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir une enquête sur les actes dénoncés dans le pays ». Cette sortie n’a pas été bon goût pour le gouvernement centrafricain qui l’a  qualifié de rapport « mensonger ».  Près d’un mois après cette sortie, le gouvernement centrafricain réagit à nouveau en décidant de poursuivre en justice cette organisation américaine.

Selon les informations publiées sur le site  Ndeke Luka, le rapport de The Sentry met en exergue les violations à outrance des droits humains, l’exploitation anarchique des ressources minières du pays voire le laxisme du chef de l’Etat face à ces violations. Le gouvernement, lui, accuse cette ONG de jouer le jeu des puissances occidentales dans une guerre géopolitique et géostratégique. « Nous sommes en train de constater dans le monde que la République centrafricaine fait l’objet d’une position géostratégique. Mais, nous ne voulons pas faire partie des querelles de ce monde. Nous avons nos problèmes à nous que nous devons résoudre. Avec votre concours, nous allons les résoudre pour apporter un plus au peuple centrafricain qui ne demande que la paix », a indiqué Serge Ghislain Djorie, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement.

Pour Arnaud Djoubaye Abazène, ministre d’Etat à la Justice « Il s’agit encore des diffamations gratuites et sans fondement. Le gouvernement centrafricain en tirera toutes les conséquences de droit, et se réserve le droit de traduire l’ONG The Sentry en justice pour qu’elle réponde de ses actes », a-t-il martelé. Rappelons que cette sortie a réuni  le ministre d’Etat à la Justice, la ministre des Affaires étrangères et celui de la Communication, porte-parole du gouvernement face aux   ambassadeurs et représentants des organisations non gouvernementales internationales.

 

RCA : Amnesty international publie son rapport sur la justice

Amnesty International publie ce jeudi 22 octobre 2020, un rapport sur la justice et la lutte contre l’impunité en Centrafrique. Dans le viseur de l’ONG notamment, la Cour pénale spéciale (CPS), ce tribunal hybride composé de membres centrafricains et internationaux qui a démarré ses enquêtes en 2019.

La Cour pénale spéciale doit juger les crimes graves commis en Centrafrique depuis 2003. Actuellement, une vingtaine de personnes sont en détention provisoire. Mais on ne sait quasiment rien sur ces personnes arrêtées, critique l’ONG.

« Ces procédures-là manquent cruellement de transparence et on a très très peu d’informations sur le sujet de ces procédures, sur les charges portées à l’encontre de ces personnes, sur l’état d’avancement, etc… explique Alice Banens conseillère juridique à Amnesty International.

Et donc, on pense qu’il est important aujourd’hui de rappeler à la CPS qu’il est de bonne pratique de faire preuve de plus de transparence, afin que la population en Centrafrique sache ce qui se passe à cette cour.

Ce qui est assez surprenant ; c’est la première fois qu’un tribunal international ou internationalisé, de ce type, détient des individus sans divulguer aucune de ces informations. Leur identité reste confidentielle, les charges portées à leur encontre également…

Il peut y avoir des raisons qui justifient que certaines informations restent confidentielles, mais ce que l’on demande aujourd’hui c’est que ces informations soient divulguées ou que les raisons de la non-divulgation soient mises à disposition du public ».

Du côté de la justice nationale, Amnesty International estime que le nombre de sessions criminelles organisées n’est pas suffisant et que des efforts sont encore à faire sur la qualité des procès. L’organisation appelle à ce que les poursuites concernent les responsables issus de tous les groupes armés.

RCA : création d’une nouvelle coalition des rebelles

Deux importants groupes armés rebelles centrafricains sont en phase de conclure leur entente pour la création d’une nouvelle coalition rebelle sur le territoire centrafricain.

Après le ralliement des plusieurs officiers de l’ex-coalition Seleka au mouvement PRNC de monsieur Nourd Gregaza le 29 mai dernier, c’est le tour des chefs rebelles Mohamed Dhaffane de la Seleka rénovée pour la paix et justice (SRPJ) et Abdoulaye Miskine du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) de se coaliser en vue d’une nouvelle offensive contre le régime du Professeur Faustin Archange TOUADERA qu’il considère désormais comme leur principal adversaire politique.

Par ailleurs, dans un communiqué du SRPJ signé par son Coordonnateur le Colonel AKACHA ALHISSENE et publié ce samedi 13 juillet 2019, le mouvement se réjouit du ralliement des généraux de l’ex-Seleka Moussa Ousmane, Faïssal Mahamat et Hassaballah ainsi que leurs hommes à  la SRPJ.

Il faut noter au passage que la SRPJ et le FDPC faisaient partie des 14 groupes armés rebelles signataires de l’accord de paix avec le gouvernement centrafricain signé dans la capitale centrafricaine, Bangui, le 6 février dernier.

RCA: l’indépendance de la justice au service de la paix

Le sujet était au centre d’un colloque sur les États généraux de la justice en République centrafricaine s’est achevé le vendredi 21 juin à la salle de conférence de la CEMAC à Bangui.

Douze (12) ans après ces premières assises historiques, cette rencontre a été l’occasion de faire un état des lieux de l’évolution du secteur depuis 2007 et notamment, d’en identifier les faiblesses et les défis.

La lutte contre l’impunité par la voie judiciaire étant une exigence pour la paix et pour les générations futures, ce colloque arrive à point nommé dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord politique de paix et de réconciliation (APPR).

De nombreux participants ont déploré que les recommandations des États généraux de la justice soient restées sans suite, et que la crise qu’a connue le pays depuis 2013 n’ait fait qu’aggraver l’état de la justice et en affecter la crédibilité.

Un constat partagé par le Premier ministre Firmin Ngrebada qui reconnaît les dysfonctionnements de la justice et réaffirme la nécessité de réformes courageuses du système judiciaire.

Rappelant que la lutte contre l’impunité fait partie des priorités de son gouvernement, il a spécifié que «la justice restait constitutionnellement et fondamentalement le dernier rempart du citoyen centrafricain dont les principales aspirations exprimées dans les résolutions du Forum de Bangui en mai 2015 et réaffirmées par l’Accord politique de paix et de réconciliation se résument à la lutte contre l’impunité par la poursuite et le jugement des auteurs des multiples crimes qui ont endeuillé le pays » .

Abondant dans ce sens, Denise Brown, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général a, au nom de la MINUSCA, expliqué que « la crise récente a fait naître au sein de la population centrafricaine une forte demande de justice, affirmée avec force par les représentants du peuple lors du Forum de Bangui ».

Cette demande ne peut être satisfaite que si les conditions d’une justice performante et crédible sont réunies, ce qui passe notamment par une indépendance effective du pouvoir judiciaire.

Pour une justice plus indépendante et impartiale

L’indépendance de la justice ne constitue pas une réalité en République centrafricaine où, entre autres, le principe de l’inamovibilité des magistrats du siège n’est pas respecté. Telle avait été la principale conclusion des précédentes assises de la justice. Partant de ce constat, le présent colloque a réaffirmé que l’indépendance de la justice était une condition essentielle d’un État de droit dans lequel les citoyens peuvent obtenir un jugement impartial et équitable.

La principale entrave à l’indépendance de la justice centrafricaine est l’emprise de l’exécutif sur l’institution judiciaire : c’est en effet le Président de la République et le Ministre de la justice  de l’exécutif donc  qui président le Conseil supérieur de la magistrature, l’organe central qui assure l’indépendance de la justice. Il s’agit d’un héritage colonial qui a évolué dans d’autres pays francophones de la région mais dont la réforme n’a pas encore eu lieu en RCA.

« D’emblée, c’est à l’État qu’il revient d’assurer cette indépendance » commente Alain-Dominique Saïd-Panguindji, Président du Conseil d’État. La justice doit également être indépendante des deux autres pouvoirs, en ce que cette indépendance se définit à l’égard du pouvoir politique lui-même.

En effet, la notion de séparation des pouvoirs est à la base de toute société démocratique et la justice doit pouvoir être rendue sans qu’aucune instruction ou pression ne vienne en entraver le bon déroulement.

Des propos auxquels ont fait écho ceux d’Arsène Sende, 1er Conseiller à la Chambre criminelle de la Cour de cassation. « La faiblesse de la justice repose en grande partie dans l’immixtion du pouvoir exécutif dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire et le défaut de volonté politique des deux autres pouvoirs de lui assurer une réelle indépendance. […] Le magistrat doit savoir qu’il est appelé à rendre justice et non à rendre service », a-t-il déclaré.

Restaurer la confiance dans la Justice

Et Fortuné Dako, Chef adjoint de la Section des affaires judiciaires et pénitentiaires de la MINUSCA, d’ajouter que « l’indépendance et l’impartialité de la justice sont des garanties pour la protection des droits de l’Homme et donc, d’une justice efficace et performante ». Il va encore plus loin et précise que l’indépendance des juges se situe à deux niveaux, externe et interne.

« Elle implique l’indépendance par rapport aux pouvoirs exécutif et législatif, c’est-à-dire par rapport au pouvoir politique, mais aussi par rapport à d’autres pouvoirs, comme le pouvoir des experts par exemple, par rapport à la société en général et à l’égard du juge lui-même ».

Les magistrats et les juges se doivent ainsi de rendre impartialement justice sans considération de personne ni d’intérêt spécifique.

Au nombre des mesures qui permettraient de restaurer la confiance de la population dans le système judiciaire, une meilleure transparence dans le recrutement, la formation et la nomination des magistrats, l’adoption et la mise en œuvre transparente d’un plan de carrière, la réforme progressive du Conseil supérieur de la magistrature et des organes assimilés, l’adoption et l’application d’un code d’éthique et de déontologie des magistrats mais aussi pour les auxiliaires de la justice, l’autonomie de gestion budgétaire, l’adéquation entre les politiques de réforme et les politiques de ressources.

Mais surtout s’imposent, une meilleure communication et une plus grande accessibilité de la justice au grand public. « La justice ne sera crédible dans l’opinion publique que si elle se fait plus transparente, plus accessible et plus compréhensible » a conclu Fortuné Dako.