Coopération militaire : la Russie renforce sa présence en RCA

Un avion militaire russe An-124 a atterri sur le tarmac de L’aéroport international de Bangui-M’poko le 25 mai 2023. L’appareil transportait du matériel militaire.

 

C’est la deuxième livraison que la Russie fournie au pays de Faustin Archange Touadéra en une semaine. Cette offre entre dans le cadre de l’accord de coopération militaire conclu entre les deux pays. Le stock est constitué entre autres, véhicules de transports et des équipements au bénéfice des forces armées Centrafricaines (FACA). Des équipements destinés à renforcer et faciliter le déploiement des troupes sur le terrain.

La semaine dernière ce sont des équipements militaires qui ont été remis.

RCA : concertation entre l’Enseignement supérieur et l’Université RUDN

Le ministre de l’Enseignement supérieur J.L. Sissa-Magale, a accordé une audience à une délégation de l’Institut de la langue russe de l’Université de l’amitié des peuples.

 

La délégation de l’Institut de la langue russe de l’Université de l’amitié des peuples était chapeautée par le premier directeur adjoint de cet établissement, P. Lumumba Elnikova. Les échanges ont fait tour des questions de coopération entre l’Université RUDN et l’université d’État de la RCA. Les discussions se sont déroulées en présence d’un responsable de l’ambassade de Russie.

Dans les détails, la membre du gouvernement et ses hôtes ont parlé de l’organisation de l’enseignement de la langue russe et les perspectives de création d’un centre d’enseignement à Bangui. Des travaux seront menés des deux côtés afin d’obtenir des résultats concluants.

Centrafrique : le colis piégé provenait du Togo, l’expéditeur identifié

Le colis piégé dont l’explosion a blessé un représentant russe en Centrafrique vendredi, provenait du Togo et l’expéditeur a été identifié, selon les premiers éléments de l’enquête, a déclaré mardi à l’AFP le procureur de Bangui.

 

La Russie a affirmé que l’un de ses représentants en Centrafrique avait été blessé vendredi à Bangui, la capitale, par l’explosion d’un colis piégé. Une attaque que le chef du groupe paramilitaire russe Wagner avait immédiatement imputée à la France avant que Paris ne démente ces accusations.

Le même jour, le ministère russe des Affaires étrangères avait évoqué un «acte criminel» visant à «nuire au développement des relations amicales» entre Moscou et Bangui, sans toutefois désigner de commanditaire présumé.

Dimanche, la Centrafrique a «condamné fermement» les faits et annoncé l’ouverture d’une enquête, réaffirmant que «cette attaque ne saurait entamer les excellentes relations entre la République centrafricaine et la fédération de Russie». «Cette explosion d’origine criminelle est susceptible d’être qualifiée d’acte terroriste», a indiqué le procureur de la République de Bangui, Benoît Narcisse Foukpio, dans un communiqué envoyé à l’AFP.

Benoît Narcisse Foukpio, Procureur de la République à Bangui

Selon les premiers éléments de l’enquête, le colis «contenant un engin explosif a été expédié au responsable de la maison russe de Bangui (…) en provenance de la ville de Lomé», la capitale du Togo, a-t-il ajouté, précisant avoir identifié l’expéditeur. Le colis a été envoyé «par le service international de la société DHL (une société de transport, ndlr) sur un vol de la compagnie Kenya Airways», a-t-il conclu. La Centrafrique, pays en guerre civile depuis 2013 est au cœur de la stratégie d’influence russe en Afrique.

Le rôle grandissant de Wagner a d’ailleurs conduit la France, ancienne puissance coloniale, à retirer ses soldats du pays.

Les derniers ont quitté Bangui jeudi. La France avait décidé à l’été 2021 de suspendre sa coopération militaire avec Bangui, jugé «complice» d’une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie.

Plus de soldats français sur le sol centrafricain

Les derniers soldats français déployés en République centrafricaine ont quitté le pays le 15 décembre dernier.

 

C’est au total neuf années passées par les forces militaires françaises en République centrafricaine. Arrivées en 2013, ces forces venaient aider à résoudre les problèmes sécuritaires qui sévissent dans le pays jusqu’à présent.

Bien que la stabilité n’est pas encore durement acquise en Centrafrique, le pays de Faustin Archange Touadera ne peut plus compter sur la France pour un retour à la paix et avaient par ailleurs déjà commencé à diversifier ses partenariats militaires.

Depuis plusieurs années, le pays a décidé de se tourner vers la Russie pour assurer sa sécurité, faisant également appel au groupe paramilitaire privé Wagner.

Une décision pas du goût de la France. « En 2021, la présence de la société militaire privée Wagner étant de plus en plus intrusive dans le pays, la France a considéré que les conditions n’étaient plus réunies pour que nous continuions à travailler au profit des armées centrafricaines », a déclaré le général François-Xavier Manon qui dirige la Mission française de logistique (MISLOG) en RCA.

C’est dans ce sillage que les 47 derniers soldats français du MISLOG ont quitté la RCA le 15 décembre. 93 autres militaires qui composaient également le contingent ont décollé de l’aéroport de Bangui ces dernières semaines.

Une situation qui semble ne pas réjouir les autorités du pays, « c’est avec grand regret que nous constatons ce retrait unilatéral », informe le ministre conseiller du président centrafricain, Fidèle Gouandjika.

Guerre en Ukraine : Macky Sall demande un cessez-le-feu à Poutine

Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA), s’est entretenu mercredi 09 mars avec son homologue russe, Vladimir Poutine.

 

« Je me réjouis de mon entretien de ce matin avec le président Poutine en ma qualité de président de l’Union africaine pour solliciter un cessez-le-feu durable en Ukraine », a écrit Macky Sall sur son compte Twitter.

« Je salue son écoute et sa disponibilité à maintenir le dialogue pour une issue négociée du conflit », a-t-il poursuivi.

L’UA avait, dans un communiqué publié le 24 février, appelé la Russie au respect impératif du droit international, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de l’Ukraine. Elle avait exhorté la Russie et l’Ukraine à un cessez-le-feu immédiat, et à l’ouverture de négociations sous l’égide de l’ONU.

Le 28 février, elle s’est émue dans un autre communiqué des informations selon lesquelles des ressortissants africains fuyant les combats étaient empêchés de franchir la frontière, et a jugé que de tels refus « seraient choquants et racistes, et violeraient le droit international ».

Depuis, le Sénégal, aux relations fortes avec les pays occidentaux, a surpris la communauté internationale, le 2 mars, en s’abstenant lors d’un vote de l’Assemblée générale de l’ONU en faveur d’une résolution qui exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine.

Le texte a été approuvé par 141 pays, cinq s’y opposant et 35 s’abstenant dont la Chine et le Congo, sur les 193 membres que compte l’organisation. Près de la moitié des pays africains s’est abstenue ou n’a pas pris part au vote. L’un d’eux, l’Erythrée, a voté contre.

Tout en exprimant sa grave préoccupation face à la situation en Ukraine, le Sénégal réaffirme son adhésion aux principes du non-alignement et du règlement pacifique des différends, disait un communiqué du Conseil des ministres publié le même jour.

Dakar a, par ailleurs, signifié jeudi son mécontentement auprès de Kiev, l’invitant à retirer un appel à combattre en Ukraine et à cesser tout recrutement à partir du Sénégal, après l’annonce d’un enrôlement de trente-six personnes pour aider dans la guerre contre les Russes.

Guerre en Ukraine : à Bangui, manifestation de soutien à la Russie

En République centrafricaine, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies samedi matin 5 mars dans la capitale Bangui pour afficher leur soutien à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.

 

Le 2 mars dernier, l’Assemblée générale de l’ONU a voté une résolution condamnant l’invasion russe en Ukraine. La Centrafrique s’est alors abstenue, comme le Mali, l’Afrique du Sud et 14 autres pays africains. Mais les autorités de Bangui n’ont, pour l’heure, pas pris de position officielle sur le sujet.

Depuis 2018, des paramilitaires russes combattent aux côtés des Forces armées centrafricaines (FACA) contre les groupes armés. Officiellement, la Russie reconnaît quelques 1 300 instructeurs venus former l’armée centrafricaine. Mais selon l’ONU, il s’agirait en réalité de mercenaires employés par la société militaire privée Wagner qui se seraient rendus coupables de graves violations des droits de l’homme sur les civils à travers le pays.

Los de la manifestation pro-russe ce samedi, des banderoles et des pancartes affichaient les slogans « Russie + RCA = amitié », « Russie et Centrafrique contre le nazisme » ou encore « C’est la faute de l’Otan ».

« La France n’a rien fait mais la Russie nous a sauvés »

À l’initiative de ce rassemblement, Galaxie nationale, une association réputée proche du pouvoir. Son président Blaise-Didacien Kossimatchi a harangué la foule, expliquant que l’Ukraine avait provoqué le conflit, avant d’accuser la France de « vouloir assassiner le président Touadéra ». S’en sont suivi des applaudissements, puis l’hymne national.

« On est là pour soutenir la Russie puisqu’elle nous a défendus contre les rebelles », explique un organisateur. « La France n’a rien fait mais la Russie nous a sauvés », renchérit un jeune homme.

Dans la foule, beaucoup d’enfants au premier rang. Un groupe de jeunes femmes agitait des fanions: « Je ne sais pas trop ce qui se passe là-bas, mais on m’a dit de venir », explique l’une d’entre elles. Puis, cet étudiant qui passait à proximité, nous a confié ses craintes de voir la guerre en Europe avoir des conséquences, notamment économiques dans son pays.

RCA : la Russie annonce un nouveau don d’équipement militaire à l’armée

Cette dotation de la Russie s’inscrit dans le cadre du soutien des pays amis de la Centrafrique pour la reconstruction de l’armée.

 

La Fédération de Russie a annoncé des dons d’équipements militaires à l’armée centrafricaine. Cette armée qui est en pleine reconstruction dans un pays ravagé par les violences des paramilitaires russes, mais aussi des soldats FACA et des groupes armés qui contrôlent toujours une partie du territoire national.

Le soutien à la reconstruction des forces armées centrafricaines se poursuit avec le soutien des pays amis. Après avoir  livré, sur autorisation du conseil de sécurité des Nations unies, des armes et munitions de guerre aux forces armées centrafricaines (FACA), la Fédération de Russie vient d’annoncer une nouvelle livraison prochaine des équipements militaires à la République centrafricaine.

L’annonce a été faite à Damara lors d’une importante réunion de sécurité  qui s’est tenue le jeudi 11 novembre par des officiers généraux russes. Une invitation avait été remise au ministre centrafricain de la Défense nationale et de la Reconstruction de l’armée à se rendre en Russie en janvier prochain pour entamer la procédure. Une rencontre entre le ministre russe de l’armée et son homologue centrafricain est également prévue à Moscou.

Pour l’heure, les détails sur les équipements militaires à livrer aux forces armées centrafricaines par la Russie n’ont pas été dévoilés.

La reconstruction de l’armée centrafricaine  décimée est l’un des principaux chantiers du Président Faustin Archange Touadera réélue en janvier 2021 pour un second mandat de cinq ans. Mais la réalité sur le terrain est toute autre chose.

RCA : la Russie envoie 600 nouveaux instructeurs

Récemment, Moscou avait affirmé n’avoir envoyé que 532 instructeurs en République Centrafricaine et qu’ils ne s’engagent pas dans le combat.

 

Toutefois, un rapport des experts de l’ONU a cité des témoignages notant « la participation active d’instructeurs russes aux opérations de combat sur le terrain, beaucoup ayant observé qu’ils dirigeaient souvent plutôt que suivaient les FACA ». En outre, « plusieurs sources » ont estimé que la Russie avait un nombre beaucoup plus élevé d’instructeurs, allant de 800 à 2 100, selon le rapport.

Cette estimation n’incluait pas les 600 instructeurs russes supplémentaires dont le déploiement avait été annoncé à l’ONU en mai par la RCA. Ce jeudi 1er juillet, le ministère russe des Affaires étrangères a confirmé la venue effective de ces 600 instructeurs supplémentaires à Bangui, indiquant l’avoir notifié au Conseil de sécurité de l’ONU. Ces nouveaux instructeurs sont repartis en trois groupes de 200 pour les forces armées, la police et la gendarmerie.

Violations des droits humains

Par ailleurs, d’après le rapport des experts de l’ONU les instructeurs comprenaient également des personnes qui se disaient originaires de Libye, de Syrie et d’ailleurs. La semaine dernière, l’envoyé de l’ONU en RCA ainsi que des diplomates des États-Unis et de la France ont accusé les forces de sécurité du pays et leurs alliés paramilitaires russes de violations massives des droits humains.

Les puissances occidentales affirment que les instructeurs russes sont en fait des mercenaires du groupe Wagner, un entrepreneur militaire russe lié au gouvernement. La Russie a considérablement accru sa présence et son influence dans ce pays africain pauvre mais riche en ressources, où le ressortissant russe Valery Zakharov est conseiller à la sécurité nationale du président Touadera.

Tous des Russes

Le gouvernement centrafricain a accordé des permis d’extraction d’or et de diamants à des sociétés russes soupçonnées d’avoir des liens avec l’homme d’affaires russe Yevgeny Prigozhin, un proche du président russe Vladimir Poutine, et l’homme soupçonné d’être à la tête du groupe Wagner. Le coordinateur des instructeurs russes a déclaré au panel de l’ONU qu’ils étaient tous russes et recrutés dans une association composée principalement d’anciens officiers militaires.

La Russie livre des armes à la Centrafrique

La Russie a livré une cargaison d’armes légères à la Centrafrique après en avoir informé l’ONU qui impose un embargo sur les armes à ce pays déchiré par la guerre civile, a annoncé lundi l’ambassadeur de Russie en Centrafrique.

 

« La Russie a livré à titre gratuit la 3e cargaison des armes légères à la République centrafricaine. Ce sont des armes légères, c’est-à-dire armes automatiques, mitrailleuses, fusils de précision, pistolets, lance-roquettes, grenades et munitions », dont 5.000 fusils d’assaut AK-47, a annoncé Vladimir Titorenko dans un communiqué.

« M. Titorenko a expliqué que l’autorisation du Conseil de la Sécurité de l’ONU n’était pas nécessaire pour effectuer un transfert d’armes légères, il ne fallait que le notifier », a précisé l’ambassade dans le communiqué.

L’embargo sur les armes a été imposé en 2013, après qu’une coalition de groupes armés a renversé le régime du président François Bozizé et plongé le pays dans la guerre civile.

La Russie, qui mène depuis 2018 une offensive diplomatique dans cette ancienne colonie française, a obtenu du Conseil de sécurité des Nations unies un assouplissement de l’embargo en octobre, après un premier allègement en 2019, qui permettait la fourniture d’armes de calibres inférieurs à 14,5mm.

En octobre, la Russie avait livré à l’armée centrafricaine une dizaine de blindés.

En décembre, une coalition de groupes armés a tenté de perturber l’élection présidentielle et renverser le régime du président Faustin Archange Touadéra mais elle s’est heurtée aux 12.000 casques bleus de la Mission des nations unies en Centrafrique ainsi qu’à plusieurs centaines de paramilitaires russes et de soldats rwandais venus au secours d’une armée centrafricaine démunie. M. Touadéra a été réélu.

Depuis 2018, des instructeurs militaires russes entrainent les forces armées centrafricaines et assurent la garde rapprochée du président.

En parallèle, le gouvernement centrafricain a accordé des permis miniers à des sociétés russes associées à Evgueni Prigojine, un proche de Vladimir Poutine. Cet homme d’affaire est suspecté d’être le principal financier de Wagner, une société militaire privée russe dont les mercenaires sont présents en Centrafrique.

 

 

RCA-Ministère de la défense : la Russie entend ouvrir un bureau

C’est ce qui explique la visite d’une délégation militaire en République centrafricaine lundi 31 août 2020.

La Russie entend ouvrir dans un bref délai un bureau auprès du ministère centrafricain de la Défense. L’information a été donnée lundi 31 août 2020, par une délégation militaire russe en visite en République centrafricaine (RCA).

La date de l’ouverture de ce bureau dépend des contacts qui vont être pris par la mission en cours, pour que la représentation soit ouverte le plus tôt possible, a déclaré le chef de la délégation russe Oleg Polguev, au sortir d’une audience que lui a accordée le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra.

L’année dernière, les gouvernements centrafricain et russe se sont accordés, à travers la signature d’un accord, sur l’ouverture de la représentation du ministère russe de la Défense auprès de son homologue centrafricain.

En vertu des contacts pris par les autorités centrafricaines avec les autorités russes, des instructeurs russes participent depuis quelques années à la formation des soldats des Forces armées centrafricaines (FACA).

RCA : à l’ONU, la France fait des concessions à la Russie sur l’embargo militaire

Le Conseil de sécurité a voté pour l’allègement de la suspension de certaines armes, instaurée en décembre 2013, et autorisé, entre autres, la livraison de blindés armés.

« C’est avec déception que la République Centrafricaine a accueilli la décision du Conseil de Sécurité des Nations-Unies du maintien de l’embargo qui pèse sur nos forces de défense et de sécurité », a estimé le porte-parole de la présidence centrafricaine, Albert Yaloké Mokpeme. Vendredi soir 31 janvier à New York, le Conseil de sécurité a pourtant voté l’allègement de l’embargo instauré en décembre 2013 et a autorisé, entre autres, la livraison de blindés armés à ce petit pays d’Afrique centrale. De plus, un expert devait être dépêché lundi 3 février pour examiner l’application de l’accord de paix signé le 6 février 2019 entre Bangui et quatorze groupes armés.

En fait, c’est avant ce vote que le sujet a fait couler le plus d’encre. Des voix favorables à la levée des sanctions se sont à nouveau élevées sur cette zone d’Afrique centrale où le sentiment antifrançais est en partie nourri par la volonté de Paris d’empêcher la dissémination des armes. La semaine dernière, la « une » de Centrafric Matin s’interrogeait sur ce « Que veut réellement la France de ce pays et de son peuple ? Le génocide ? » et le site du journal Ndjoni Sango estimait, lui, que « la France décide de maudire la RCA par tous les moyens ». Des critiques qui avaient eu tendance à s’atténuer ces derniers temps, après les fortes tensions diplomatiques suscitées par l’irruption de la Russie sur l’échiquier centrafricain en 2018.

Une situation trop instable

Si Bangui s’est ému, c’est dans les couloirs de l’ONU, à New York, que s’est joué le vrai lobbying. Là, de l’avis général, le combat a été rude. La nouvelle levée partielle de l’embargo, qui fait suite à une première en septembre (date à laquelle les livraisons d’un certain type d’armes ont été autorisées), représente une vraie concession pour la France, rédactrice du texte soumis au vote. Estimant la situation sur le terrain encore trop instable, le pays auteur de la résolution, conscient que de nombreux membres du Conseil de sécurité partageaient sa vision, pensait bien reconduire l’embargo tel qu’il avait été formulé en septembre 2019. Mais c’était compter sans le lobbying russe.

A quelques jours du vote, la Russie a proposé un contreprojet de résolution, allant dans le sens du gouvernement centrafricain. Démarche « vraiment pas honnête », estime un diplomate européen à New York, à l’heure où les Forces armées centrafricaines (FACA) commencent à reconquérir le territoire national dans ce pays de cinq millions d’habitants qui avait basculé dans une profonde crise politico-militaire en 2013 après la prise de la capitale par une coalition de groupes armés – la Séléka.

Si la situation s’améliore depuis l’accord de paix du 6 février 2019, reste que les fonctionnaires, encore trop peu nombreux à l’intérieur du pays, ont besoin d’une sécurisation des zones pour se réinstaller. Or, les forces de sécurité qui accompagnent cette reconquête sont formées par l’Union européenne et, aussi, depuis 2018, par des « instructeurs privés » russes dans le cadre d’un accord de coopération militaire signé avec Moscou.

Des compromis de la France

La levée partielle, à plusieurs reprises déjà, de l’embargo onusien a donc permis de les équiper en armes et matériels, mais dans une proportion jugée encore insuffisante, alors que le territoire reste en grande partie sous contrôle de groupes qui, eux, continuent de s’armer par des voies illégales. Ce qui explique que beaucoup ne comprennent pas, à Bangui, pourquoi l’embargo n’est pas intégralement levé.

Les négociations new-yorkaises étant « musclées », selon l’avis de plusieurs observateurs, la France a dû jouer le compromis sur les véhicules blindés (ils pourront être équipés d’armes dont le calibre ne dépasse pas 14,5 millimètres) et sur la durée du renouvellement ramenée à six mois, pour ne pas risquer le veto et la levée totale de l’embargo. Le Conseil de sécurité voulait éviter de réexaminer la résolution lors de l’élection présidentielle centrafricaine dont le deuxième tour est prévu pour février 2021. Les Français espéraient même sécuriser l’accord pour quatorze mois. Mais les Russes ont réussi à en fixer l’échéance à l’été.

Après ces compromis majeurs, la représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations unies, Anne Gueguen, a « profondément » regretté l’absence d’adoption unanime, la Russie et la Chine s’étant abstenues. Elle a rappelé au passage que « le Conseil de sécurité est pleinement à l’écoute des autorités centrafricaines » dans le domaine de la sécurité et a souligné la nécessité d’une « approche responsable ». Rendez-vous dans six mois.

Restauration de l’autorité de l’Etat : la France et la Russie souhaitent aider la RCA

La ministre française des Armées a présenté les initiatives diplomatiques françaises et russes en Centrafrique, a l’issue de la 12e réunion du conseil de coopération de sécurité franco-russe.

A l’issue de la 12e réunion du conseil de coopération de sécurité franco-russe, qui vient de se tenir à Moscou, la ministre française des Armées, Florence Parly, a déclaré qu’elle était convaincue que la Fédération de Russie souhaite « aider les Centrafricains à restaurer l’autorité de l’État ».

La ministre française des Armées a présenté les initiatives diplomatiques françaises et russes en Centrafrique. Elle s’est notamment félicitée des efforts conjoints menés dans le cadre de l’ONU et de l’Union africaine, visant à mettre fin à la crise sécuritaire dans le pays.

« Certains veulent y voir un lieu de compétition. Nous avons des différences de méthode mais je veux le croire, nous avons un même objectif : aider les Centrafricains à restaurer l’autorité de l’Etat sur leur pays. Lorsque nos efforts convergent dans le cadre institutionnel de l’ONU ou bien de celui de l’Union africaine, nous obtenons des résultats. A l’image, par exemple, de l’assouplissement de l’embargo sur les armes. Nous pouvons le faire alors. Faisons-le davantage », a-t-elle souligné.

Des propos qui résonnent comme un changement de position de la Française sur le rôle de la Russie en Centrafrique. Au regard des précédentes déclarations de ses dirigeants sur la présence russe en Centrafrique, hier accusée d’entraver une sortie de crise.

En novembre 2018, Florence Parly doutait que la présence russe en Centrafrique et ses actions déployées, à l’instar des accords de Khartoum « contribuent à stabiliser le pays », critiquant l’activisme diplomatique de Moscou, parrain, en août 2018, à Khartoum (Soudan), d’une rencontre destinée à faciliter le processus de réconciliation dans ce pays, et s’arrogeant un droit de regard sur l’ex-colonie.

Russie/Centrafrique : les fruits de la coopération

Ce partenariat s’inscrit dans le cadre d’une coopération militaire en matière de sécurité et de renforcement de capacité des hommes de rang, de l’économie et de la politique sociale.

La Fédération de la Russie s’inscrit désormais dans une logique de partenariat rassurant avec les pays africains notamment la République Centrafricaine, le Soudan, la RDC, le Zimbabwe etc. Cette présence vise à faire développer le Continent à travers plusieurs techniques innovatrices.

En République Centrafricaine, les autorités politiques sont dans cette dynamique avec la Fédération de la Russie. Et malgré l’embargo qui pèse sur les armes en destination de la République Centrafricaine, la Russie a pu obtenir le feu vert du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et a doté la RCA avec des armes de guerre. Elle s’est également engagée dans la formation de l’armée nationale et en peu de temps le record est élevée; plus de 200 hommes formés.

Dans le cadre social et culturel, ces partenaires ont appuyé le processus de paix jusqu’à la signature de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation entre le gouvernement et les groupes armés; aussi bien que l’organisation des matchs de football et l’appui dans plusieurs  domaines sportifs et autres…

RCA : les jours du ministre Wanzet Linguissara, seraient comptés dans le gouvernement

D’après une source bien introduite, le ministre de la sécurité publique pourrait être limogé d’un moment à  l’autre par le président Faustin Archange Touadera.

La décision vient de la Fédération de Russie, selon la même source, après le voyage à  Moscou la semaine dernière du Directeur général de la police nationale le colonel bienvenu Zokoué.

Le ministre de la sécurité publique, le général Henri Wanzet Linguissara, en conflit ouvert d’un côté avec son directeur de cabinet, et de l’autre avec le directeur général de la gendarmerie et celui de la police, va bientôt être limogé de son poste par le président Faustin Archange TOUADERA, et ce, sur ordre de la Russie. Le motif : « complicité avec la France ».

Alors qu’à  la présidence de la République, certains tentent même de porter la responsabilité des tueries de Paoua la semaine dernière et de Bambari en début d’année sur le ministre de la Sécurité publique, d’autres par contre, qui doutent sérieusement de ces allégations, se demandent quel rôle exact jouent les mercenaires russes en République centrafricaine.

Selon eux, ces deux tueries de masses se sont produites à  moins de 10 kilomètres de la base opérationnelle des Russes et des FACA, mais ils n’ont pas réagi face à  ces menaces : à  Bambari, une cinquantaine des Russes sont dans la ville quand les rebelles de l’UPC ont pris d’assaut le centre-ville tuant 2 policiers, tandis qu’à  Paoua, plusieurs dizaines des mercenaires russes sont également présents quand les rebelles Peuls de 3R ont massacré une cinquantaine des civils à  Lemouna, Pougole,Koundili…

Ainsi, peut-on limoger un ministre avec trois gendarmes et cinq policiers sous-équipés à  sa disposition pour faute professionnelle alors que sa collègue de la défense, chef des armées, avec plus de cent hommes lourdement armés et positionnés a seulement quelques kilomètres de ces tueries de masse ?

D’autre part, certains Centrafricains se demandent pourquoi dire que tel ou tel ministre est profrançais alors que le président Faustin Archange TOUADERA lui-même est accéder au pouvoir grâce à  la France ?

Selon l’ancienne présidente de la transition Catherine Samba-Panza qui a vendu le mérite du candidat Touadera aux Français, celui-ci serait mieux placé pour réconcilier les Centrafricains vu son côté paternel qui est Peul, son côté maternel, chrétien et son appartenance politique KNK. Il serait mieux placé de parler avec les rebelles de la Seleka, tout comme ceux de la milice Anti-Balaka.

Malheureusement, comme dit un adage populaire, « l’habit ne fait pas moine ».

Faut-il le rappeler que le directeur général de la police, tout comme celui de la gendarmerie sont des parents directs au chef de l’État Faustin Archange Touadera.

Le premier, qui se batte depuis plusieurs mois pour être nommé ministre de la Sécurité publique, multiplie des fiches mensongères, comme il l’a fait au temps de l’ancien Président Bozizé, contre son chef le ministre Wanzet.

La Russie va fournir une cargaison d’armes à l’armée centrafricaine

L’ONU va déployer un contingent de trente d’officiers russes au sein de la Minusca.

C’est confirmé, la Russie va envoyer une nouvelle cargaison d’armes en Centrafrique. Pour la première fois, un contingent d’officiers russe intégrera aussi la Minusca. La Russie va également, pour la première fois, intégrer la Mission des Nations unies en Centrafrique. Elle a obtenu le feu vert de l’ONU pour le déploiement de 30 officiers russes au sein de cette mission, a confirmé la présidence centrafricaine.

L’on se souvient qu’en janvier 2018, la Russie avait fait une première livraison d’armes. La Russie s’apprête à fournir la Centrafrique une nouvelle cargaison d’armes qui vont armer les Faca, une fois encore « avec l’assentiment du comité de sanctions des Nations unies », a confirmé mardi soir la présidence de ce pays.

Il faut le dire, aucune information n’a été donnée pour le moment sur le type d’armes, aucune date officielle communiquée, mais des sources diplomatiques à Bangui assurent que cette livraison est prévue dans les deux semaines.

« Des discussions sont en cours sur ce sujet, mais il n’y a pas encore de date fixée pour leur arrivée », a assuré la porte-parole adjointe de la Minusca, Uwolowulakana Ikavi. « Ça devrait être dans les prochaines semaines » , ajoute-t-elle.

La présidence centrafricaine a expliqué qu’au-delà de son appui militaire, « la Russie s’est également engagée à participer au relèvement économique de la Centrafrique », sans plus de précisions.

Centrafrique : la Russie va renforcer le contingent de l’ONU

La Russie va envoyer 30 militaires renforcer les troupes de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), selon les termes d’un décret signé lundi 15 avril, par le président russe Vladimir Poutine. « Le ministère de la Défense va envoyer jusqu’à  30 militaires en tant qu’officiers de liaison, observateurs militaires et officiers d’état-major », précise ce décret publié sur le portail officiel.

En février, un accord de paix a été signé entre Bangui et 14 groupes armés qui contrôlent une partie du pays et se disputent le contrôle de ses ressources. La Minusca, forte de 12.000 soldats, est déployée depuis 2014 en Centrafrique mais n’a pas su endiguer un nouveau cycle de violences depuis fin 2016 et reste souvent prise à  partie.

La Russie a de son côté fait une entrée remarquée depuis un an dans cet ancien « pré-carré » français: elle a livré des armes aux Forces armées centrafricaines (Faca) et assure désormais la sécurité du président Faustin-Archange Touadéra. En juillet 2018, trois journalistes russes qui enquêtaient sur la présence de mercenaires russes en RCA ont été assassinés dans des circonstances troubles. La Centrafrique est déchirée par la guerre depuis 2013. Près d’un quart de ses 4,5 millions d’habitants ont fui leur domicile.