Nord-Kivu : Intenses combats entre les FARDC et le M23 dans le territoire de Lubero

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) affrontent violemment les rebelles du M23 dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Les combats, particulièrement intenses ce mardi 14 janvier, touchent les villages de Kibanda, entre Luofu et Kayna.

Depuis lundi matin, l’armée congolaise mène une offensive renforcée en pilonnant les positions ennemies. Cette situation a poussé les habitants à suspendre leurs activités. Selon des témoins, des tirs d’armes lourdes ont été entendus depuis Luofu en direction de Kayna. « Les boutiques et magasins sont fermés à Kikuvo depuis hier. De nombreux élèves ont quitté les écoles par crainte pour leur sécurité », rapporte une source locale.

Les FARDC ont consolidé leurs positions à Mambasa pour repousser les rebelles, tandis que le M23 a érigé des fortifications pour bloquer toute avancée vers Alimbongo. Dans d’autres zones comme Paysana et Kiranga, des affrontements violents sont signalés. Les habitants de Kirumba et Kayna confirment avoir entendu des explosions, traduisant la gravité des combats.

« Des tirs d’armes lourdes et légères retentissent à Kamandi, Kikuvo et l’Est de Luofu. L’armée semble avancer vers Kayna, contrôlée par le M23. Mais nous craignons des replis stratégiques comme ailleurs. Le gouvernement doit revoir ses stratégies, car la diplomatie n’a pas fonctionné », déplore Muhindo Tafuteni, président de la société civile de Lubero.

L’armée dément les rumeurs selon lesquelles le M23 aurait quitté Kirumba et Kayna sans affrontements. Les FARDC poursuivent leurs opérations, ayant déjà repris certaines localités, dont Mambasa.

La population de Lubero reste en alerte, dans l’attente de solutions durables pour rétablir la sécurité dans la région.

Patrick Muyaya accuse le Rwanda et promet une riposte multidimensionnelle

Lors de son intervention ce lundi 13 janvier 2025 sur Radio Okapi, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), a vivement réagi au dernier rapport du groupe des experts des Nations Unies. Ce document accuse une nouvelle fois le Rwanda de soutenir des groupes terroristes responsables de pillages et de crimes en RDC.

« Une nouvelle fois, comme devenu coutume, le Rwanda a été attrapé la main dans le sac, » a déclaré Patrick Muyaya, dénonçant les stratégies répétées de déni adoptées par Kigali face à ces accusations.

Il a fustigé ce qu’il appelle l’« Empire du Mensonge », en pointant du doigt une campagne massive de désinformation orchestrée par le Rwanda. Selon lui, cette stratégie inclut la création de faux comptes sur les réseaux sociaux pour semer la confusion et tenter de dissimuler la vérité.

« Ni le reniement permanent, ni le mensonge quotidien encore moins la manipulation à outrance ne pourra changer les faits, » a-t-il martelé, avant de réaffirmer la détermination du gouvernement congolais à répondre à cette crise.

Patrick Muyaya a détaillé les efforts multidimensionnels en cours pour mettre un terme à la guerre : « Par les fronts militaire, diplomatique, économique, judiciaire et médiatique, nous mettrons fin à vos aventures sur notre sol. »

Le ministre a également profité de cette occasion pour expliquer aux auditeurs les démarches entreprises par la RDC afin de rétablir la paix et la stabilité dans le pays.