L’AFC/M23 menace de rouvrir les fronts en pleine négociation à Doha

Le 10 avril 2025, l’Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23-Mars (AFC/M23) a lancé une menace inquiétante : réactiver ses fronts militaires. Le groupe rebelle accuse les Forces armées de la RDC (FARDC) d’avoir violé la trêve en cours, alors qu’une accalmie semblait s’installer après leur retrait de Walikale-centre.

Dans un communiqué, l’AFC/M23 affirme vouloir « éliminer toute menace à la source », sans plus de précisions.

Cette annonce intervient en plein cœur des pourparlers de paix à Doha, entre délégués de Kinshasa et représentants de l’AFC/M23.

Des combats intenses dans l’est de la RDC

Sur le terrain, la situation se dégrade. Des combats ont repris depuis au moins trois jours, notamment dans la province du Sud-Kivu.

Offensive des Wazalendo à Kalehe

Dans le territoire de Kalehe, les Wazalendo, alliés aux FARDC, ont lancé une offensive. Ils auraient repris au moins huit villages où l’AFC/M23 n’assurait plus une présence constante.

Le 10 avril, les villages de Bushaku 1 et 2 ont été le théâtre de violents accrochages, aboutissant à leur prise par les Wazalendo.

 Nouvelles tensions à Kabare et Masisi

Dans le territoire voisin de Kabare, près du parc national de Kahuzi-Biega, des affrontements ont aussi éclaté à Tshivanga et Mudaka.

Des combats sont signalés dans le territoire de Masisi, aggravant encore les tensions régionales.

Doha : des négociations sous haute tension

Pendant ce temps, à Doha, les discussions de paix stagnent. Peu d’éléments filtrent, car les médiateurs imposent une discrétion stricte.

Mais selon une source diplomatique, les deux camps sont encore bloqués sur les conditions préalables. La « méfiance palpable » ralentit les échanges. Aucun terrain d’entente concret sur les mesures de confiance n’a encore été trouvé.

Vers une reprise des hostilités ?

Alors que la RDC espérait une sortie de crise, la menace d’une reprise des combats marque un retour à l’incertitude. L’attitude de l’AFC/M23 pourrait être une pression stratégique pour obtenir des concessions à Doha. Mais elle ravive aussi le risque d’un nouveau cycle de violences, dans une région déjà durement frappée.

Grâce présidentielle à Beni : 117 prisonniers libérés, dont 74 militaires réintégrés

Beni, 8 avril 2025 – Une vague d’espoir a soufflé sur la prison centrale de Kangbayi, en ville de Beni, Nord-Kivu. Ce mardi, 117 détenus, parmi lesquels 74 militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), ont été libérés suite à une grâce présidentielle.

C’est le gouverneur militaire de la province, le général Somo Evariste, qui a personnellement supervisé l’exécution de cette mesure. Les bénéficiaires, déjà condamnés par des juridictions compétentes, ont quitté l’établissement pénitentiaire sous haute surveillance, mais dans une atmosphère de soulagement.

« Ils sont libérés aujourd’hui, mais s’ils recommencent, ils retourneront en prison. Les militaires sont ramenés au centre d’instruction de Nyaleke pour leur identification et leur orientation vers les unités de provenance afin de maintenir la discipline », a déclaré le gouverneur.

Les militaires graciés ne rentreront pas immédiatement dans leurs unités. Un passage par le camp de recyclage et de moralisation de Nyaleke s’impose avant toute réintégration. Cette étape vise à garantir un retour structuré, discipliné et sécurisé dans les rangs.

Les civils libérés, eux, ont pu retrouver leurs familles. Le gouverneur les a exhortés à adopter une conduite irréprochable, rappelant que la grâce présidentielle n’est pas une impunité, mais une seconde chance.

Présentes à la cérémonie, les autorités pénitentiaires ont salué une décision courageuse et humaine, tout en réitérant l’importance de l’encadrement post-libération pour prévenir la récidive.

Cette opération s’inscrit dans une volonté politique plus large de réconciliation et de restauration de la discipline, en particulier dans un contexte sécuritaire toujours tendu à l’Est du pays.

Kananga : Les nouveaux sous-lieutenants prêtent serment devant le Vice-Premier Ministre de la Défense

Le Vice-Premier Ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Me Guy Kabombo Muadiamvita, a présidé ce mardi 8 avril 2025 à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-Central, la cérémonie de remise des brevets et de prestation de serment des nouveaux sous-lieutenants issus de l’Académie militaire.

Les récipiendaires sont issus de la 36e promotion ordinaire et de la 19e session spéciale de l’École de formation des officiers (EFO). Devant les autorités militaires, civiles et leurs familles, les nouveaux officiers ont prêté serment, jurant fidélité à la nation, le respect de la Constitution et des lois de la République, jusqu’au sacrifice suprême.

En sa qualité de représentant personnel du Président de la République et Commandant suprême des Forces armées de la RDC, le Vice-Premier Ministre a pris acte de leur engagement, au nom de S.E.M. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Cette cérémonie s’inscrit dans la dynamique de renforcement des capacités des FARDC, au cœur de l’action du Gouvernement conduit par la Première ministre Judith Suminwa. Après Uvira, cette nouvelle étape à Kananga marque une volonté claire de renforcer la formation et la discipline au sein de l’armée congolaise.

Sud-Kivu : l’offensive stratégique du ministre de la Défense pour réorganiser les troupes face à l’agression

UVIRA, SUD-KIVU – 07 avril 2025 Le Vice-Premier Ministre en charge de la Défense nationale, Me Guy Kabombo Muadiamvita, séjourne depuis lundi à Uvira, dans la province du Sud-Kivu, après un passage stratégique à Bujumbura. Portant un message personnel du Chef de l’État et commandant suprême des FARDC, S.E.M Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, il a entamé une série d’échanges avec les forces armées congolaises (FARDC) et les résistants Wazalendo.

Dans un contexte d’agressions répétées par les groupes terroristes AFC/M23 appuyés par le Rwanda, le ministre a exposé une approche triptyque articulée autour de trois piliers : sécuritaire, diplomatique et développemental. Une stratégie intégrée, visant à consolider les forces sur le terrain, à restaurer l’autorité de l’État et à répondre durablement aux défis sécuritaires.

À cette occasion, un nouveau commandant de la 33e région militaire a été désigné, ainsi que le retour du commandant du secteur opérationnel Sokola II Sud-Kivu, pour renforcer la coordination des opérations militaires. Ces ajustements visent à structurer davantage l’encadrement des troupes et optimiser les actions contre l’ennemi.

Sur le terrain, Me Guy Kabombo s’est rendu au rond-point Kanvinvira, où il a exprimé la solidarité du gouvernement aux victimes des violences et encouragé les Wazalendo, véritables remparts populaires contre l’envahisseur. Il a rappelé la détermination de Kinshasa à lutter efficacement contre l’extrémisme et à restaurer la paix dans l’Est du pays.

Le ministre a ensuite visité l’État-Major du secteur Sokola II Sud-Kivu, recueillant doléances et suggestions en vue d’améliorer la conduite des opérations en cours. Une écoute stratégique pour une réponse opérationnelle efficace.

La journée s’est clôturée à la mairie d’Uvira, où le Vice-Premier Ministre a échangé avec les forces vives de la société civile. Un dialogue inclusif pour ancrer l’action militaire dans une dynamique participative et renforcer la cohésion nationale face aux menaces extérieures.

Genocost : Un tournant décisif pour la mémoire et la justice congolaise

Kinshasa, 3 avril 2025 – La Table Ronde sur l’appropriation du Genocost et la reconnaissance du génocide congolais s’est achevée ce jeudi sur des engagements forts pour honorer la mémoire des millions de victimes des violences en RDC. Placée sous le haut patronage de SEM la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, représentée par la Ministre d’État, cette rencontre a rassemblé des personnalités politiques, des acteurs de la société civile, des artistes, des éducateurs et des diplomates autour d’une cause commune : faire reconnaître ce crime historique à l’échelle nationale et internationale.

Une stratégie multidimensionnelle pour la mémoire et la justice

Les travaux ont permis de dégager des recommandations concrètes pour intégrer le devoir de mémoire dans tous les secteurs de la société congolaise :

  • Éducation : Introduction de l’histoire du génocide dans les programmes scolaires pour sensibiliser les jeunes générations.
  • Arts et culture : Promotion d’œuvres mémorielles (films, livres, musées) pour perpétuer la transmission et renforcer la résilience.
  • Médias : Campagnes de sensibilisation pour informer le grand public et mobiliser l’opinion.
  • Justice et diplomatie : Plaidoyer pour une reconnaissance officielle par les instances internationales et une réparation symbolique et matérielle.

Un engagement collectif pour la dignité des victimes

« Cette Table Ronde marque un tournant dans notre combat pour la vérité et la justice », a déclaré la représentante de la Première Ministre. « Nous ne pouvons pas oublier nos morts. Leur mémoire doit guider notre avenir. »

Les participants ont salué l’approche inclusive de cette initiative, qui a permis de rassembler des Congolais de toutes les régions et de tous les horizons. « C’est un devoir national. Nous devons tous nous approprier cette histoire pour construire un avenir plus juste », a souligné un membre de la société civile.

Prochaines étapes : Vers une reconnaissance internationale ?

Les conclusions de cette Table Ronde serviront de base à une stratégie coordonnée pour :

  • Porter la voix de la RDC devant les instances internationales (ONU, UA, CPI).
  • Renforcer les alliances diplomatiques avec les pays amis et les organisations des droits de l’homme.
  • Mobiliser la communauté internationale pour une reconnaissance officielle du génocide congolais.

Nord-Kivu : Violents affrontements à Masisi, l’APCLS défié le M23

Depuis l’aube de ce jeudi 3 avril, Masisi-Centre est le théâtre d’affrontements violents entre les rebelles du M23 et les miliciens wazalendo de l’APCLS Les explosions d’armes lourdes et légères secouent le groupement de Mupfunyi Shanga près d’une paroisse catholique alors que les combats font rage

Un Conflit en Pleine Escalade

Les miliciens de l’APCLS ont lancé une nouvelle offensive contre le M23 sans qu’un contrôle clair de la cité ne puisse être établi Les forces en présence s’affrontent autour de l’église catholique et d’Imara dans un combat dont l’issue reste incertaine Cette attaque est la deuxième menée par l’APCLS en l’espace de quelques jours après celle de lundi dernier

Une Ville Dévastée et une Population en Détresse

Depuis la prise de Masisi-Centre par le M23 il y a quatre mois les activités socioéconomiques sont paralysées Plus de la moitié des habitants ont fui ceux qui restent survivent dans des conditions précaires autour de l’hôpital général et de la base de Médecins Sans Frontières La situation ne cesse de se détériorer attisant l’instabilité dans toute la province du Nord-Kivu

Bintou Keita alerte sur l’aggravation des violations des Droits Humains

Le mardi 1ᵉʳ avril 2025, devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, Bintou Keita, cheffe de la Monusco, a dénoncé une détérioration dramatique de la situation des droits humains en République démocratique du Congo. Selon elle, loin de se stabiliser, le conflit à l’Est du pays s’aggrave dangereusement.

Un Conflit Sans Fin : Chiffres et Témoignages

Les violences persistent avec l’avancée du M23, soutenu par les forces rwandaises, et l’activisme des ADF, CODECO et Wazalendo. Le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme recense 1 099 violations depuis janvier, dont 88 % dans des zones en conflit. 71 % de ces exactions sont imputables aux groupes armés.

Les prisons de Goma et Bukavu ont connu des évasions massives, libérant des criminels dangereux. Parmi eux, des individus condamnés pour crimes internationaux. La Monusco rapporte également une recrudescence des violences sexuelles et des représailles du M23 contre des victimes, des témoins et des défenseurs des droits humains.

Des Exécutions Massives et une Menace Croissante

Depuis janvier, au moins 240 civils ont été sommairement exécutés par le M23, souvent accusés de collusion avec les FARDC, Wazalendo ou les FDLR. Les ADF, considérés comme le groupe armé le plus meurtrier du pays, ont tué 909 personnes et enlevé plus de 160 individus en quelques mois.

L’impact sur les enfants est dramatique. Rien qu’en février, les violations graves de leurs droits ont bondi de 137 %.

Le Rôle du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU

Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, composé de 47 États membres, suit de près ces violations. Son objectif est de protéger les droits humains à travers le monde et de recommander des mesures concrètes. Son action en RDC pourrait être déterminante pour infléchir la situation et protéger les populations civiles.

Une Urgence Humanitaire Ignorée ?

Malgré les efforts diplomatiques et humanitaires, l’Est de la RDC sombre davantage dans la violence. L’appel de Bintou Keita résonnera-t-il au sein de la communauté internationale ? L’avenir des populations congolaises en dépend.

Grâce présidentielle en RDC : Pourquoi Félix Tshisekedi a épargné les Américains du coup d’État raté ?

Dans un revirement spectaculaire, le président congolais Félix Tshisekedi a gracié les trois Américains condamnés à mort pour leur implication dans la tentative de coup d’État du 19 mai 2024 à Kinshasa. Une décision qui soulève de nombreuses questions…

La Mesure de Clémence Qui Change Tout

Par ordonnance présidentielle n°25/183 en date du 28 mars 2025, le chef de l’État a commué la peine capitale de :

  • Marcel Malanga (fils de Christian Malanga, leader putschiste)
  • Taylor Christa Thomson
  • Zalman Polun Benjamin

en prison à perpétuité. L’annonce a été faite ce 1er avril 2025 par la porte-parole du gouvernement, Tina Salama, sur la télévision nationale.

Un Dossier Ultra-Sensible

Rappel des faits :
Nuit du 18 au 19 mai 2024 : assaut contre le Palais de la Nation et la résidence de Vital Kamerhe
51 accusés jugés pour terrorisme, meurtre et financement d’activités subversives
37 condamnations à mort en première instance (septembre 2024), confirmées en appel en janvier 2025

Parmi les condamnés figuraient également Jean-Jacques Wondo, un acteur clé de cette tentative de putsch.

Pourquoi Cette Grâce ? Les Hypothèses

Pression diplomatique américaine (Washington n’a jamais commenté publiquement le sort de ses ressortissants)
Échange discret (la RDC aurait-elle obtenu des contreparties ?)
Stratégie d’apaisement (Tshisekedi veut-il éviter un scandale international ?)

Masisi sous tension : violents affrontements entre miliciens APCLS et rebelles AFC/M23

La cité de Masisi, occupée depuis plusieurs mois par les rebelles de l’AFC/M23 soutenus par l’armée rwandaise, a été attaquée ce mardi 1er avril par les miliciens wazalendo de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS). L’attaque, survenue dans l’avant-midi, a entraîné de violents combats entre les deux factions.

D’après plusieurs sources locales, les combattants de l’APCLS sont arrivés depuis l’axe Nyabiondo-Bukombo et ont mené une offensive contre les positions des rebelles dans différents quartiers de la cité. Cependant, leur avancée a été stoppée par l’AFC/M23. « L’APCLS n’a pas pu résister suite à une défaillance logistique », confient des sources sécuritaires. Face à cette contre-offensive, les miliciens du chef de guerre Janvier Karairi se sont repliés vers Nyabiondo.

Malgré cette tentative d’incursion, Masisi-centre reste sous le contrôle de l’AFC/M23, qui y a instauré une administration parallèle. Ce soir, un calme précaire règne dans la cité, mais la population reste sous tension après une journée marquée par des affrontements intenses. « Les habitants sont restés cloîtrés chez eux toute la journée, craignant de nouvelles violences », rapporte un témoin sur place.

Le bilan des combats n’est pas encore connu, mais les attaques régulières de l’APCLS contre Masisi-centre ont souvent des conséquences dramatiques. À plusieurs reprises, des tirs ont touché des infrastructures essentielles, notamment l’hôpital général de référence de Masisi-centre. Plus récemment, des impacts de balles ont frappé la base de Médecins sans frontières (MSF), blessant gravement un agent qui a finalement succombé à ses blessures dans un hôpital de Goma.

Alors que la situation sécuritaire reste volatile, les habitants de Masisi vivent dans la peur permanente de nouveaux affrontements.

Une proposition de loi pour instaurer le service militaire obligatoire déposée au Parlement

Le député national Claude Misare, élu d’Uvira (Sud-Kivu) et membre du parti de Vital Kamerhe, a déposé le lundi 31 mars 2025 une proposition de loi visant à instaurer le service militaire obligatoire en République Démocratique du Congo. Cette initiative intervient après l’interpellation du président de l’Assemblée nationale sur la situation sécuritaire et face aux agressions répétées du Rwanda à l’Est du pays.

Un renforcement stratégique des effectifs militaires

Claude Misare justifie cette initiative par la nécessité de consolider les rangs des FARDC dans un contexte marqué par l’infiltration, les trahisons et la faiblesse des effectifs. Il estime qu’un service militaire obligatoire permettrait de mieux défendre le pays contre les agressions extérieures, notamment celles menées par le M23 et l’armée rwandaise.

« Si tous les jeunes congolais âgés de 18 à 30 ans étaient dotés de connaissances militaires, le Rwanda ne pourrait plus occuper certaines parties de notre territoire », affirme-t-il.

Une formation en deux phases

La proposition de loi prévoit un service militaire obligatoire de six mois comprenant :

  • Trois mois de formation civique et patriotique, axés sur l’histoire militaire du Congo, l’éthique et la psychologie militaire.

  • Trois mois de formation militaire pure, incluant l’apprentissage des bases du combat et de la défense nationale.

Les jeunes formés constitueraient une réserve militaire mobilisable en cas de conflit.

Service militaire obligatoire vs Réserve Armée de la Défense

Contrairement à la Réserve Armée de la Défense (RAD), qui repose sur un engagement volontaire, le service militaire obligatoire impliquerait une formation systématique de tous les jeunes en âge de servir.

« Pour être réserviste, il n’y a aucune obligation. Le service militaire obligatoire, lui, concernera toute la jeunesse pour garantir une meilleure défense du pays », précise Claude Misare.

Un contexte sécuritaire préoccupant

Depuis plus de 30 ans, l’Est de la RDC est en proie à une insécurité persistante, exacerbée par l’intervention de groupes armés soutenus par le Rwanda. Selon l’ONU, entre 3 000 et 4 000 soldats rwandais combattent actuellement aux côtés du M23, aggravant la situation humanitaire et militaire au Nord et Sud-Kivu.

Pour Claude Misare, l’heure est à l’action :

« Il est urgent que chaque entité assume sa responsabilité pour garantir la souveraineté nationale. »

Reste à savoir si cette proposition de loi sera adoptée par le Parlement et si elle pourra réellement contribuer à la sécurisation du territoire congolais.

Joie des militaires et policiers après le doublement de leurs soldes

L’enthousiasme était au rendez-vous ce vendredi 28 mars 2025 aux guichets des banques de Kinshasa, où militaires et policiers ont découvert avec joie le doublement de leurs soldes. Cette augmentation, annoncée par le ministre des Finances, marque une avancée majeure dans l’amélioration des conditions de vie des Forces armées de la RDC (FARDC) et de la Police nationale congolaise.

Une augmentation historique

Pendant des années, un adjudant de première classe percevait 262 000 francs congolais (environ 100 USD). Ce mois-ci, il a reçu 504 000 francs, une somme qui lui permettra d’entamer les travaux d’aménagement de sa maison au camp militaire Kokolo.

Au guichet de la banque BOA à Ndjili, des militaires et policiers affichaient une euphorie collective, ravis de voir le gouvernement honorer ses engagements. « Nous sommes enfin revalorisés, cela nous motive à mieux servir notre pays », confie un sergent de la Police nationale.

Un engagement fort du gouvernement

Dans un communiqué officiel, le ministre des Finances a remercié le Chef de l’État pour cet acte historique. Il espère que cette revalorisation permettra aux forces de l’ordre de travailler avec encore plus de dignité et de détermination, surtout dans ce contexte difficile marqué par la guerre contre la rébellion du M23/AFC, soutenue activement par le Rwanda, selon plusieurs rapports de l’ONU.

Cette hausse des rémunérations est une reconnaissance du sacrifice des militaires et policiers congolais et un pas vers l’amélioration de leur moral et efficacité sur le terrain.

Goma : la SADC et l’AFC/M23 actent le retrait immédiat de la SAMIDRC

Ce vendredi 28 mars, une réunion stratégique s’est tenue à Goma. Elle a réuni les chefs d’état-major des forces de défense de la SADC et les responsables de l’Alliance Fleuve Congo/M23. L’objectif était de fixer les modalités du retrait immédiat de la SAMIDRC de la ville.

Des représentants militaires du Malawi, de la Zambie, de la Tanzanie et de l’Afrique du Sud ont pris part aux discussions. Le professeur Kula I. Theletsane, directeur de l’Organe politique, défense et sécurité de la SADC, était aussi présent. Du côté de l’AFC/M23, le général Sultani Makenga, le brigadier-général Bernard Byamungu et le gouverneur du Nord-Kivu désigné par la rébellion, Bahati Musanga Erasto, ont participé aux échanges.

Les deux parties ont réaffirmé leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu. L’AFC/M23 s’est engagé à faciliter le départ immédiat des troupes de la SADC avec leurs armes et équipements. Cependant, les matériels des FARDC actuellement sous son contrôle resteront sur place.

Pour accélérer le retrait, une évaluation conjointe de l’aéroport de Goma aura lieu. Cette initiative vise à préparer sa réouverture et à organiser le départ de la mission de la SADC.

Un rendez-vous de suivi sera organisé à une date et dans un lieu encore à définir. Les participants ont insisté sur l’importance d’appliquer les engagements pris et de rechercher une solution pacifique au conflit.

La déclaration conjointe a été signée à Goma par le général Sultani Makenga pour l’AFC/M23 et par le général Ibrahim M. Mhona pour la SADC.

Renforcement des FARDC : première cohorte de recrues du Maniema arrivée à Kinshasa

Le jeudi 27 mars, 100 jeunes recrues originaires de la province du Maniema ont quitté Kindu pour Kinshasa, où elles intègreront les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Cette première cohorte marque une nouvelle étape dans le renforcement des effectifs militaires face aux défis sécuritaires du pays.

Avant leur départ, le gouverneur du Maniema, Mussa Kabwankubi Moïse, a exhorté ces volontaires à faire preuve de discipline et de dévouement, les encourageant à porter haut les couleurs de leur province. Il a également annoncé qu’une deuxième cohorte de recrues, issues de différents territoires, rejoindra bientôt le centre de formation.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de renforcement des capacités des FARDC, visant à assurer une meilleure protection du territoire et à faire face aux défis sécuritaires auxquels la RDC est confrontée.

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RDC – Angola : Tshisekedi et Lourenço réaffirment leurs relations malgré la fin de la médiation

Le président Félix Tshisekedi s’est rendu à Luanda ce mercredi. Il a rencontré son homologue angolais João Lourenço, moins de deux semaines après la fin de la médiation angolaise entre Kinshasa et Kigali.

Un dialogue bilatéral malgré les tensions

À l’issue de l’entretien, Antonio Tete, chef de la diplomatie angolaise, a affirmé que les deux dirigeants souhaitent préserver de bonnes relations. Ils ont convenu de maintenir un dialogue régulier, malgré la fin du rôle de médiateur de l’Angola. Luanda préfère désormais se consacrer à ses responsabilités à la présidence tournante de l’Union africaine.

Une crise diplomatique persistante

Cette rencontre intervient après un échange direct entre Tshisekedi et Kagame à Doha, au Qatar. Cette initiative a surpris Luanda. En décembre 2024, un dialogue prévu à Luanda avait échoué. Kigali exigeait une rencontre directe entre Kinshasa et les rebelles de l’AFC/M23, ce que la RDC a refusé.

Plus récemment, Kinshasa avait accepté de discuter avec l’AFC/M23 dans le cadre du processus de Luanda. Mais cette fois, les rebelles ont refusé, dénonçant les sanctions européennes contre certains de leurs chefs. Face à ces échecs, l’Angola a décidé de se retirer du processus.

Une nouvelle approche régionale

Alors que Luanda se recentre sur l’Union africaine, les chefs d’État de la SADC et de l’EAC ont fusionné les processus de Luanda et de Nairobi. Un panel de cinq facilitateurs a été désigné. Leur mission :

  • Relancer le dialogue politique

  • Éviter une nouvelle escalade militaire

  • Établir un mécanisme de vérification du cessez-le-feu

Parallèlement, le Qatar joue un rôle discret. Il maintient un canal de discussion entre Kigali et Kinshasa pour tenter d’apaiser les tensions.

Walikale : Le M23/AFC continue de renforcer ses troupes malgré l’annonce d’un repositionnement

Alors que la rébellion de l’AFC/M23 avait annoncé son repositionnement à Walikale pour donner une chance au processus de paix, la réalité sur le terrain semble bien différente. Des renforts militaires continuent d’arriver dans la cité, aussi bien par voie aérienne que terrestre, selon des sources locales.

Un avion a atterri ce mercredi 26 mars 2025 à l’aérodrome de Kigoma, effectuant au moins sa septième rotation pour acheminer des soldats. Parallèlement, d’autres éléments armés sont entrés par la route depuis Goma.

« Il y a encore un nouveau renfort du M23 qui vient d’arriver en passant par l’axe Goma-Walikale », a confirmé une source locale mardi soir.

Dans Walikale-centre, un retour timide de la population est observé. Certains habitants circulent et commencent à se ravitailler dans un petit marché proche de l’hôpital général, où de nombreuses familles ont trouvé refuge.

Une situation militaire tendue

Face à ces mouvements, l’armée congolaise (FARDC) renforce également ses positions. Des troupes supplémentaires ont été déployées à Boboro, situé à 24 km de Walikale-centre, ainsi qu’à Biruwe, où se trouve une importante base militaire.

Alors que le Rwanda a salué la décision du M23 de se repositionner, cette montée en puissance des rebelles suscite des inquiétudes quant à la sincérité du processus de paix. La situation à Walikale reste donc hautement instable et sous tension.

L’Est du pays « totalement non gouverné », selon l’envoyé spécial de Donald Trump

De retour d’une mission en Afrique centrale, Ronny Jackson, membre du Congrès américain et envoyé spécial de Donald Trump, a dressé un tableau inquiétant de la situation sécuritaire en République démocratique du Congo. Lors d’une intervention devant une commission du Congrès, il a affirmé que l’Est de la RDC est une zone « totalement non gouvernée », où les autorités de Kinshasa n’ont plus les moyens d’imposer leur autorité.

Selon lui, malgré des ressources naturelles colossales estimées à des dizaines de milliers de milliards de dollars, la RDC peine à les exploiter en raison de l’insécurité persistante. Il accuse l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi d’exploiter les minerais congolais sans aucun contrôle :

« Tout le monde le fait, et il n’y a rien pour les arrêter. »

Le M23, groupe rebelle actif dans la région, opère « sans réelle opposition », selon Jackson, affirmant que les FARDC « ne combattent même pas » et que certaines unités rejoignent les rangs rebelles.

Un appel à l’inclusion politique du M23

L’envoyé spécial américain identifie un problème interne lié à l’identité des membres du M23, dont beaucoup ne sont pas reconnus comme citoyens congolais. Il préconise leur intégration politique et sociale, allant jusqu’à suggérer leur incorporation dans les forces armées congolaises pour stabiliser la région.

Tensions entre Tshisekedi et Kagame : un obstacle à la paix ?

Ronny Jackson pointe aussi du doigt la détérioration des relations entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, estimant que leur rivalité personnelle entrave les efforts diplomatiques. Il propose une coopération économique régionale, notamment via le raffinage des minerais dans plusieurs pays pour inciter chacun à garantir la sécurité.

Un climat des affaires toxique

Au-delà de la sécurité, Jackson fustige la corruption et les pratiques arbitraires qui freinent les investissements étrangers. Il cite l’exemple d’une entreprise suisse ayant reçu une facture fiscale de 80 milliards de dollars, réduite après réclamation à un milliard, soit des centaines de fois son bénéfice annuel.

Il accuse certains responsables congolais de s’enrichir massivement, pendant que la population continue de souffrir.

« Je ne sais pas encore quelle est la solution, mais tant qu’on ne règle pas ces problèmes, le reste ne comptera pas. »

Le constat est accablant. Reste à savoir si ces critiques ouvriront la voie à des actions concrètes pour stabiliser et développer l’Est de la RDC.

Médiation en RDC : L’Angola se retire, l’Union Africaine cherche un nouveau facilitateur

À la veille de prendre la présidence tournante de l’Union Africaine, le président angolais João Lourenço a officiellement annoncé ce 24 mars 2025 le retrait de son pays du processus de médiation entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, mettant fin à trois ans d’efforts infructueux pour résoudre cette crise régionale.

Un échec diplomatique aux multiples causes

Dans un communiqué présidentiel, Luanda reconnaît l’incapacité à :

  • Faire aboutir le sommet du 15 décembre 2024
  • Lancer des négociations directes entre Kinshasa et le M23
  • Imposer un cessez-le-feu durable dans l’Est congolais

« L’Angola a épuisé tous les canaux diplomatiques possibles », admet la présidence, pointant du doigt :
✔ L’intransigeance des parties
✔ Le soutien rwandais aux rebelles
✔ La complexité des enjeux géostratégiques

L’Union Africaine prend le relais

La Commission de l’UA devra désormais :

  1. Désigner un nouveau médiateur sous 30 jours
  2. Coordonner les efforts avec :
    • La SADC (Afrique australe)
    • L’EAC (Afrique de l’Est)
    • Les facilitateurs existants (Kenyatta, Obasanjo, Desalegn)

« Toute initiative complémentaire des Nations Unies ou d’autres acteurs internationaux sera la bienvenue », précise le texte, montrant l’ouverture de Lourenço à une solution multilatérale.

Les blocages persistants

Malgré les mécanismes existants, les obstacles demeurent :

  • Kinshasa refuse tout dialogue direct avec le M23
  • Kigali nie son implication armée
  • Les processus de Luanda et Nairobi peinent à fusionner

Le dernier sommet SADC-EAC de février 2025 à Dar es Salam avait pourtant recommandé cette synergie, mais les trois facilitateurs nommés n’ont toujours pas commencé leur mission.

Un sommet urgent ce 24 mars

Les chefs d’État de la SADC et de l’EAC se réunissent d’urgence pour :

  • Examiner le rapport de la réunion ministérielle du 17 mars à Harare
  • Trouver une nouvelle feuille de route commune
  • Éviter un vide diplomatique dangereux

Enjeu majeur : Empêcher l’escalade militaire alors que les rebelles progressent vers Goma.

Quelles perspectives ?

Plusieurs scénarios se dessinent :

  • Une médiation algérienne ou sud-africaine évoquée en coulisses
  • Un rôle accru de l’ONU via la MONUSCO
  • La possible implication des États-Unis et de la France

Analyste politique : « Le retrait angolais révèle l’échec des solutions africaines purement continentales. La communauté internationale devra probablement s’impliquer davantage. »

Est de la RDC : Cessez-le-feu incertain malgré les médiations

Dans l’Est de la RDC, aucun cessez-le-feu n’a été observé malgré la rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame à Doha le 18 mars. Les deux présidents ont réaffirmé leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu, mais les détails restent à définir.

L’émir du Qatar tente de renforcer la confiance entre Kinshasa et Kigali. Cependant, cette confiance reste fragile.

Le processus de Dar es Salam : Une fusion en attente

Le 8 février, les chefs d’État de la SADC et de l’EAC ont annoncé la fusion des processus de Nairobi et de Luanda. Cette fusion vise à unifier les efforts régionaux pour pacifier l’Est de la RDC.

Mais cette fusion n’est pas encore formalisée. Les présidents Emmerson Mnangagwa (SADC) et William Ruto (EAC) doivent se rencontrer avant le 31 mars pour entériner cet accord.

Les facilitateurs régionaux et leur mission clé

Trois facilitateurs ont été désignés pour accélérer le dialogue politique :

  • Uhuru Kenyatta, ancien président du Kenya.
  • Olusegun Obasanjo, ex-président du Nigeria.
  • Hailemariam Desalegn, ancien Premier ministre éthiopien.

Leur mission est de faciliter les discussions entre Kinshasa, Kigali et les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.

Une feuille de route pour un cessez-le-feu durable

Le 17 février, les ministres des Affaires étrangères de la SADC et de l’EAC ont proposé une feuille de route. Elle donne 30 jours aux parties prenantes pour établir un cessez-le-feu concret.

Ce plan inclut des engagements clairs et un mécanisme de suivi sur le terrain.

Goma : Mgr Willy Ngumbi appelle à la paix et au dialogue dans l’Est de la RDC

Lors de l’ordination de 15 prêtres à Goma, Mgr Willy Ngumbi a exhorté les chrétiens à prier pour la paix dans l’Est de la RDC. Il a appelé les parties au conflit à dialoguer pour mettre fin à la guerre.

« Le chemin de la paix n’est pas dans les armes. Les Congolais doivent se réunir pour résoudre leurs problèmes », a déclaré l’évêque de Goma. Il a insisté sur la nécessité de prier pour éviter que des jeunes ne prennent les armes chaque année.

La vie à Goma : Insécurité et souffrance quotidienne

La vie à Goma reste difficile. La ville est marquée par une insécurité croissante. « Nous nous réveillons chaque matin avec de mauvaises nouvelles. Nous voulons la paix », a témoigné une chrétienne après la messe.

Des échanges de tirs entre voleurs et rebelles du M23 sont quotidiens. Les habitants sont fatigués d’enterrer leurs proches.

Les efforts de la CENCO et de l’ECC pour la paix

Le 12 février, Mgr Willy Ngumbi a accueilli une délégation de la CENCO et de l’ECC. Ils ont rencontré des responsables de la rébellion dans le cadre du projet “Pacte Social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs”.

La délégation a également consulté les présidents de l’Angola, du Congo, de l’Ouganda, du Rwanda, du Kenya et de la France.

Le report du dialogue entre Kinshasa et l’AFC/M23

Le dialogue entre Kinshasa et l’AFC/M23, prévu le 18 mars à Luanda, a été reporté. Les rebelles ont renoncé à participer après les sanctions de l’Union Européenne contre certains de leurs dirigeants.

Le gouvernement angolais a invoqué des « circonstances de force majeure ».

Goma exaspérée par le boycott du M23 des pourparlers de paix à Luanda

Le boycott des discussions de paix par le Mouvement du 23 mars (M23), initialement prévues ce mardi 18 mars à Luanda, a suscité une vive exaspération parmi les habitants de Goma, une ville occupée par les rebelles depuis fin janvier. Ce revirement du M23, justifié par les sanctions européennes imposées à certains de ses membres, a été perçu comme un coup dur pour une population déjà éprouvée par des mois de conflit.

Un espoir de paix réduit à néant

Dans un communiqué publié lundi, le M23 a déclaré que « les sanctions successives imposées à nos membres, y compris celles adoptées à la veille des discussions de Luanda, compromettent gravement le dialogue direct et empêchent toute avancée ». Cette décision a plongé les habitants de Goma dans un profond désarroi.

Pour beaucoup, ces pourparlers représentaient une lueur d’espoir pour mettre fin à leurs souffrances. Les acteurs locaux, contraints de vivre dans la clandestinité, y voyaient une chance de retrouver une vie normale et d’échapper à la menace constante de mort.

Incompréhension et déception

Le revirement du M23 a été vécu comme un choc majeur. Les habitants expriment leur incompréhension face à ce qu’ils considèrent comme une réaction disproportionnée du groupe rebelle.

« Pour nous, c’est une grande déception », a déclaré un habitant de Goma. « Nous espérons que ceux qui conduisent ces pourparlers feront tout leur possible pour ramener le M23 à la table des négociations. Les sanctions de l’Union européenne ne devraient pas justifier un tel boycott. Ces discussions visent à dialoguer avec l’État congolais, et le M23 se revendique comme étant congolais. Cet argument ne tient donc pas. »

La délégation congolaise à Luanda

Malgré le boycott du M23, la délégation congolaise est arrivée lundi à Luanda pour participer aux négociations sous la médiation du président angolais João Lourenço. Kinshasa reste déterminé à trouver une solution pacifique à la crise, même en l’absence du principal groupe rebelle.

Une crise humanitaire aggravée

Depuis plusieurs mois, les villes de Goma et Bukavu, ainsi que d’autres localités du Kivu, sont sous contrôle des rebelles du M23. Ces derniers ont intensifié leurs offensives depuis janvier, aggravant une crise humanitaire déjà dramatique dans cette région riche en ressources minières mais ravagée par des conflits armés.

Quel avenir pour les pourparlers ?

Alors que les tensions régionales continuent de s’exacerber, le boycott du M23 complique considérablement les perspectives de paix. La communauté internationale reste vigilante, espérant que ces discussions pourront enfin ouvrir la voie à une solution durable pour l’est de la RDC, une région meurtrie par des décennies de conflits et d’instabilité.

Walikale en péril : L’AFC/M23 aux portes du chef-lieu malgré les efforts de l’armée

La situation sécuritaire dans le territoire de Walikale continue de se détériorer alors que les rebelles de l’AFC/M23 poursuivent leur progression vers Walikale-centre. Depuis le week-end dernier, l’offensive s’est intensifiée, les insurgés gagnant du terrain à une vitesse inquiétante.

Samedi, Kibua, localité située à plus de 80 km du chef-lieu, est tombée aux mains des rebelles. La veille, ils avaient déjà pris le contrôle de Ntea, premier village du groupement Ihana. Dimanche, ils ont avancé jusqu’à Mpofi, dans le groupement Utunda, à seulement 52 km de Walikale-centre. Dans cette zone enclavée, les communications sont pratiquement inexistantes, rendant difficile l’évaluation précise de la situation.

Ce lundi matin, les combats se sont encore rapprochés, atteignant Mutakato, dans le groupement Banabangi, à seulement 25 km de Walikale-centre. Les rares sources locales disponibles ont signalé des tirs d’armes lourdes dès 7h00 du matin, preuve de l’intensité des affrontements.

Face à cette menace, un renfort de l’armée a quitté Walikale-centre pour tenter de freiner l’avancée rebelle. Toutefois, l’absence de routes praticables complique toute riposte rapide.

Cette escalade intervient en plein processus diplomatique : la médiation angolaise avait appelé à un cessez-le-feu dès le 16 mars, en vue de permettre l’ouverture des négociations directes entre Kinshasa et les rebelles, prévues ce mardi 18 mars à Luanda. Pourtant, sur le terrain, l’AFC/M23 poursuit son offensive, mettant en péril tout espoir de résolution pacifique à court terme.

SADC : Retrait des troupes en RDC

Harare, 13 mars 2025 – Les chefs d’État de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se sont réunis ce jeudi à Harare, au Zimbabwe, pour un sommet extraordinaire centré sur la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Sous la présidence du Dr Emmerson Mnangagwa, président du Zimbabwe et président en exercice de la SADC, les dirigeants ont annoncé le retrait progressif des troupes de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), tout en réaffirmant leur engagement en faveur de la paix dans la région.

Fin du mandat de la SAMIDRC

Après des mois d’opérations marquées par des pertes significatives et des difficultés à stabiliser la situation, les dirigeants de la SADC ont décidé de mettre fin au mandat actuel de la SAMIDRC. Ce retrait progressif des troupes marque un tournant stratégique dans l’approche de la SADC pour résoudre la crise en RDC. Cependant, les chefs d’État ont insisté sur le fait que cet engagement ne signifie pas un désintérêt pour la région.

Un engagement renforcé pour la paix

Bien que les troupes se retirent, la SADC reste déterminée à soutenir les initiatives visant à restaurer la paix et la stabilité dans l’Est de la RDC. Les dirigeants ont souligné la nécessité d’une solution politique globale, impliquant toutes les parties prenantes, y compris les acteurs étatiques et non étatiques. Ils ont également appelé à une approche diplomatique renforcée, notamment à travers la fusion des processus de paix de Luanda et de Nairobi, pour garantir une paix durable.

Soutien aux négociations politiques

Le sommet a salué les initiatives diplomatiques en cours, notamment les négociations prévues le 18 mars entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23. Ces efforts devraient compléter le retrait des troupes de la SADC tout en promouvant des solutions politiques pour mettre fin aux hostilités. Les dirigeants ont également appelé à une collaboration renforcée entre les États membres de la SADC, l’Union africaine et les Nations Unies pour soutenir ces initiatives.

Tshisekedi reçoit l’envoyé belge pour relancer la paix à l’Est

Kinshasa, [Mercredi-13-mars 2025] – Le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshisekedi, a reçu ce mercredi à la Cité de l’Union Africaine Marc Pecsteen, le nouvel envoyé spécial du Royaume de Belgique pour la région des Grands Lacs. Les échanges ont principalement porté sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC et les mécanismes à mettre en œuvre pour rétablir une paix durable dans cette région en proie à des conflits récurrents.

Marc Pecsteen a réaffirmé le soutien de la Belgique au processus de Luanda, une initiative de médiation menée par l’Angola entre le gouvernement congolais et le groupe rebelle M23.

« Cela nous semble très encourageant que la RDC participe pleinement et de manière constructive à ces négociations, en proposant des solutions pour une paix durable. Cela nous permet aussi de maintenir la pression pour que l’autre partie revienne à la table des discussions », a-t-il déclaré.

L’envoyé spécial belge a également souligné l’attachement de son pays à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de la RDC.

« La Belgique dénonce fermement l’agression dont la RDC est victime. Nous sommes attachés aux principes du droit international, du respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de tous les États, qu’ils soient en Europe, en Asie ou en Afrique », a-t-il insisté.

Marc Pecsteen a précisé que la Belgique continuera à œuvrer pour un cessez-le-feu immédiat dans la région, préalable essentiel à tout dialogue durable. Il a également assuré que son pays mobilisera ses partenaires, notamment au sein de l’Union européenne, pour soutenir les efforts de paix en RDC.

Cette rencontre s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes à l’Est du pays, où le groupe rebelle M23 continue de semer l’insécurité. Le soutien de la Belgique, partenaire historique de la RDC, apparaît comme un signal fort en faveur d’une résolution pacifique du conflit.

SADC : sommet urgent sur la crise sécuritaire en RDC

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) tiendra un sommet extraordinaire par visioconférence ce mercredi 13 mars 2025 pour examiner la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC), alors que les combats s’intensifient dans l’Est du pays.

Un sommet sous haute tension
Présidé par le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, actuel président en exercice de la SADC, ce sommet réunira les chefs d’État et de gouvernement des pays membres. Ils examineront les recommandations issues de la réunion du 6 mars de la Troïka de l’Organe de défense et de sécurité de la SADC.

Une situation qui se dégrade
Les forces de l’AFC/M23, soutenues par le Rwanda, poursuivent leur offensive dans l’Est congolais. Après la prise de Nyabiondo et de Bukavu, les rebelles menacent désormais de progresser vers Walikale et d’autres localités stratégiques.

Réponse internationale
Face à cette escalade, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 21 février la résolution 2773, qui exhorte la RDC et le Rwanda à reprendre sans délai des pourparlers diplomatiques. Le texte insiste sur le rôle clé des processus de Luanda et de Nairobi et soutient les efforts de médiation du président angolais João Lourenço.

Enjeux clés du sommet
L’un des principaux sujets de discussion sera l’avenir de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), dont les troupes sont stationnées à Goma sans mandat clair depuis leur déploiement. La SADC devra également discuter des efforts de coordination avec la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), qui mène une médiation sous la direction de l’ex-président kényan Uhuru Kenyatta.

RDC : L’Angola annonce des négociations possibles entre Kinshasa et le M23

(Luanda, 11 mars 2025) – L’Angola a annoncé ce mardi qu’il allait établir des contacts avec le groupe armé M23 pour organiser des négociations directes avec le gouvernement congolais à Luanda. Cette déclaration, faite à l’issue d’une rencontre entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue angolais João Lourenço, marque un possible tournant dans la gestion du conflit à l’est de la RDC.

Jusqu’à présent, Kinshasa refusait toute discussion avec le M23, exigeant que les négociations aient lieu avec le Rwanda, accusé d’être le véritable instigateur de la rébellion. La porte-parole de la présidence congolaise, Tina Salama, a affirmé que la RDC « prend acte » de cette initiative angolaise, tout en soulignant que le processus de Nairobi reste le cadre officiel des pourparlers.

Cette annonce intervient à un moment clé, à la veille d’un sommet régional d’Afrique australe consacré à la situation en RDC ce 12 mars et en amont d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU prévue le 4 avril. Reste à voir si Kinshasa acceptera de franchiser cette ligne rouge en engageant un dialogue direct avec le M23.

RDC : Vers une nouvelle étape dans la médiation angolaise pour la paix à l’Est ?

Le Président de la République démocratique du Congo (RDC)Félix Tshisekedi, s’est entretenu ce mardi à Luanda avec son homologue angolais, João Lourenço, médiateur désigné dans le conflit opposant Kinshasa à la rébellion du M23 dans l’Est de la RDC. Cette rencontre bilatérale s’inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques visant à restaurer la paix dans la région du Kivu, où les combats ont intensifié les tensions ces dernières semaines.

Une médiation angolaise renforcée
Selon la présidence angolaise, Luanda pourrait bientôt entamer des contacts avec le M23 pour faciliter des négociations directes entre les parties. Cette initiative marque une nouvelle étape dans la médiation angolaise, après plusieurs tentatives infructueuses de désescalade.

Consultations diplomatiques intensives
Lundi, une délégation de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) avait déjà été reçue par le président Lourenço, signe d’une intensification des consultations diplomatiques autour de cette crise. Par ailleurs, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) prévoit un sommet extraordinaire par visioconférence le 13 mars pour discuter de la situation sécuritaire en RDC.

Des défis persistants
La RDC, qui accuse le Rwanda de soutenir le M23, s’est jusqu’ici montrée réticente à négocier directement avec le groupe rebelle, exigeant son retrait total des zones occupées. Un responsable angolais impliqué dans la médiation a confirmé que Luanda « multiplie les efforts pour rapprocher les positions » et encourager un dialogue direct dans les prochains jours.

Lancement de la vulgarisation des textes sur les comités de sécurité à Matadi

Le Vice-Premier Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumièresJacquemain Shabani, a officiellement lancé ce mardi 11 mars 2025 à Matadi, dans le Kongo-Central, la vulgarisation des textes légaux régissant les Comités provinciaux et locaux de sécurité. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des arrêtés ministériels du 4 novembre 2024, qui précisent les mesures d’application du décret n°22/44 du 6 décembre 2022.

Objectif : renforcer la sécurité locale

Les textes présentés détaillent la composition, le fonctionnement et les responsabilités des comités de sécurité. Leur objectif est de permettre une analyse approfondie des menaces sécuritaires au niveau local et d’adopter des solutions adaptées. « Cette réforme vise à garantir une meilleure coordination des actions de sécurité et une réponse efficace aux menaces », a déclaré Jacquemain Shabani.

Une formation essentielle

Près de 300 membres des Comités provinciaux et locaux de sécurité, y compris les chefs de secteur, de quartier, de groupement et de rues, ont été formés lors de cette étape à Matadi. Cette initiative fait suite à celle de Kinshasa, où 750 membres avaient été formés en février 2025.

Une gouvernance sécuritaire de proximité

Le gouvernement entend renforcer l’implication des autorités locales dans la prévention et la gestion des défis sécuritaires. « Ces textes seront vulgarisés sur l’ensemble du territoire national pour permettre à la population de s’approprier la notion de gouvernance sécuritaire à la base », a précisé Jacquemain Shabani.

les FARDC frappent le M23 à Minembwe, des aéronefs détruits

Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont mené, lundi 10 mars, une frappe aérienne ciblée sur l’aérodrome de Minembwe , en territoire de Fizi et Uvira (Sud-Kivu) . Cette opération a permis d’éliminer une dizaine de rebelles du M23 et de détruire plusieurs aéronefs assurant le ravitaillement de groupes armés alliés.

Des aéronefs militaires neutralisés

D’après Jean Jacques Elakano , vice-gouverneur du Sud-Kivu, ces aéronefs transportaient des rebelles du M23 en provenance de Bukavu et servaient au ravitaillement en munitions et équipements militaires des groupes armés Twirwaneho et Red Tabara , soutenant la rébellion du M23 et son allié, le Rwanda .

« Ces frappes visaient à empêcher la jonction des forces rwandaises avec leurs alliés présents à Minembwe, afin d’éviter un embrasement des territoires de Fizi et Uvira », a-t-il déclaré.

Réactions et controverses

Cette opération militaire a provoqué une vive réaction de l’ancien sénateur Moïse Nyarugabo , qui a déclaré sur X des frappes ayant également touché le village de Minembwe et une piste aérienne utilisée à des fins commerciales et humanitaires .

La situation sécuritaire dans le Sud-Kivu demeure tendue , alors que les FARDC poursuivent leur offensive contre les forces rebelles et leurs alliés étrangers .

lancement du patrouilleur ALTERNANCE PACIFIQUE pour la défense maritime

La République démocratique du Congo (RDC) a inauguré ce lundi 10 mars 2025 son premier patrouilleur haute mer, baptisé ALTERNANCE PACIFIQUE DU 24 janvier 2019. Ce navire de guerre, désigné PHM-P142, est destiné à renforcer l’action de l’État en mer.

Une cérémonie symbolique

La cérémonie de baptême et de commissionnement s’est déroulée au port de Boma, en présence du Vice-Premier ministre de la DéfenseGuy Kabombo Muadiamvita, du Chef d’État-Major Général adjoint des FARDC, le Lieutenant-Général Ychaligonza Nduru, du Chef d’État-Major de la Force navale, l’Amiral Kuyandi E. Lukombo, et du vice-gouverneur du Kongo-CentralProsper Ntela.

Renforcement des capacités navales

L’ALTERNANCE PACIFIQUE marque une étape importante pour la Force navale congolaise. Ce patrouilleur haute mer permettra à la RDC de mieux surveiller ses eaux territoriales et de renforcer sa sécurité maritime.

Les États-Unis soutiennent la RDC : cessez-le-feu et processus de paix exigés

Le gouvernement américain a réaffirmé son soutien au peuple congolais et à la République démocratique du Congo (RDC). Cette position a été soulignée par Tammy Bruce, porte-parole du Département d’État américain, lors de son premier point de presse. Elle a été rappelée par Lucy Tamlyn, ambassadrice des États-Unis en RDC, dans une publication sur son compte X.

Un engagement ferme
Lucy Tamlyn a déclaré : « Nous soutenons fermement le peuple congolais ainsi que la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC. » Elle a ajouté que le secrétaire d’État Marco Rubio a insisté sur un cessez-le-feu immédiat dans l’Est du pays. Il a également exigé des comptes pour les abus et violations des droits de l’homme.

Retour aux processus de paix
Les États-Unis espèrent que les dirigeants régionaux reviendront aux processus de Luanda et de Nairobi, dirigés par l’Angola. Ces processus visent à résoudre le conflit dans l’Est de la RDC. Tammy Bruce a assuré que l’engagement diplomatique américain ne faiblira pas.