Mystérieux Déploiement Militaire Sud-Africain en RDC : Que Prépare Pretoria à Lubumbashi ?

Il y a une dizaine de jours, l’Afrique du Sud a discrètement envoyé plusieurs centaines de soldats et du matériel militaire à Lubumbashi, bien loin de la zone de guerre où les FARDC et leurs alliés affrontent le M23 soutenu par le Rwanda. Ce déployé intrigue, d’autant plus qu’il s’ajoute aux 2 700 soldats sud-africains déjà engagés au sein de la Monusco et de la SAMIRDC, la force de la SADC.

Selon Reuters, entre 700 et 800 militaires sud-africains ont été envoyés sur place, une manœuvre qui soulève des questions, notamment après la mort de 14 soldats de Pretoria lors des affrontements contre le M23 en janvier. Pourtant, silence radio du côté du gouvernement sud-africain, qui n’a même pas informé la Commission de défense du Parlement, comme l’a regretté le député Chris Hattingh.

Un mystère bien gardé

Du côté congolais, le flou persiste. Le général Sylvain Ekengé, porte-parole des FARDC, affirme ne pas pouvoir confirmer ou infirmer cette information. Pourtant, une source sécuritaire haut placée à Lubumbashi assure que 400 soldats sud-africains sont bien arrivés depuis plus d’une semaine. Avant ce déploiement, des avions sud-africains avaient discrètement acheminé du matériel militaire et une vingtaine de militaires, selon une autre source au sein du gouvernorat du Haut-Katanga.

Pourquoi Lubumbashi ? Une mission encore inconnue

Située à 1 700 km du théâtre des opérations dans l’Est, la ville de Lubumbashi semble un choix étrange pour ces renforts. Ces soldats vont-ils être redéployés vers la ligne de front ? Remplissent-ils une mission spécifique dans le sud du pays ? Impossible d’obtenir une réponse officielle, notre source évoquant simplement un « secret d’État ».

Alors que les tensions régionales s’intensifient, ce déploie de nombreuses interrogations sur le rôle réel de l’Afrique du Sud dans le conflit congolais. Une chose est sûre : Pretoria ne veut pas ébruiter cette opération.

Reprise des combats entre le M23 et l’armée congolaise à Lubero

Après plusieurs semaines d’accalmie, de violents affrontements ont éclaté ce mardi 11 février entre les rebelles du M23 , soutenus par l’armée rwandaise, et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) appuyées par les Wazalendo sur la ligne de front de Lubero , dans le Nord-Kivu .

Dès 13h00 locales , les rebelles ont largué des bombes sur des positions de l’armée congolaise à Kivisire , à 15 km de Mambasa de Lubero , selon un notable de Ndoluma , où des tirs à l’arme lourde ont été entendus. Cette nouvelle offensive intervient au lendemain d’une attaque meurtrière du M23 qui a coûté la vie à un civil et plusieurs militaires congolais .

Ces combats reprennent malgré l’appel au cessez-le-feu lancé samedi par les chefs d’État de la SADC et de l’ EAC lors d’un sommet en Tanzanie. Sur le terrain, la ligne de front se situe désormais entre Mambasa , contrôlé par l’armée congolaise, et Alimbongo , un village stratégique tenu par les rebelles . La situation reste extrêmement tendue , menaçant d’aggraver l’instabilité sécuritaire dans l’Est de la RDC.

Guy Kabombo appelle à la mobilisation totale pour la province

En visite à Beni ce lundi 10 février 2025, le vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Mwadiamvita, a exhorté le gouverneur du Nord-Kivu et son équipe à garantir le bon fonctionnement de la province, malgré la crise sécuritaire causée par l’occupation de Goma par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.

« Il ne s’agit pas d’aller plaider, mais de faire ce qu’il faut pour que la province fonctionne », a-t-il insisté, saluant les initiatives déjà mises en place.

Devant plusieurs officiers militaires et commandants de grandes unités de l’armée, il a appelé à une mobilisation totale pour défendre l’intégrité de la République démocratique du Congo. « Si nous devons vivre, c’est ici au Congo. Si nous devons mourir, c’est ici au Congo », a-t-il affirmé avec détermination, promettant un soutien logistique et stratégique renforcé aux forces sur le terrain.

Cet appel à la résistance intervient alors que l’insécurité reste préoccupante dans le Nord-Kivu, mettant à rude épreuve l’administration provinciale et les forces armées.

Le Saint-Siège condamne la prise de Goma et appelle à une solution pacifique en RDC

Le Saint-Siège condamne l’escalade de la violence dans l’Est de la République démocratique du Congo. La prise de Goma par le M23 et son avancée vers Bukavu ont aggravé la crise humanitaire. Lors de la 37ᵉ session du Conseil des Droits de l’homme à Genève, le Vatican a dénoncé les pillages, les violations des droits humains et les déplacements massifs de population.

Il exige la réouverture immédiate de l’aéroport de Goma. Cette mesure est essentielle pour l’acheminement de l’aide humanitaire et l’évacuation des blessés. Le Pape François appelle à la fin des combats et à la protection des civils.

Le Vatican exhorte les autorités congolaises et la communauté internationale à privilégier les solutions pacifiques. Il présente ses condoléances aux familles des victimes. Il rappelle aussi l’obligation de respecter le cessez-le-feu, conformément au droit international humanitaire.

Le Saint-Siège soutient le processus de Luanda et encourage la reprise des négociations. Il salue la création d’une mission indépendante d’établissement des faits. Il demande au M23 d’arrêter immédiatement les hostilités et de quitter les zones occupées. L’intégrité territoriale de la RDC doit être respectée.

Malawi annonce le retrait de ses troupes de la RDC : tensions et incertitudes sur l’avenir de la mission régionale

Le 5 février 2025, le président malawien Lazarus Chakwera a ordonné le retrait des troupes malawiennes de la République Démocratique du Congo. Cette décision fait suite à un cessez-le-feu annoncé par le groupe armé M23 le 4 février. Cependant, le cessez-le-feu a rapidement été rompu, soulevant des interrogations sur la stabilité de la région.

Les raisons du retrait des troupes malawiennes

Les forces malawiennes faisaient partie d’une mission régionale de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), déployée en 2023 pour soutenir le gouvernement congolais face aux violences dans l’est du pays. Le Malawi justifie son retrait par le respect du cessez-le-feu du M23. Toutefois, certains experts estiment que cette décision a été prise trop tôt, avant même la réunion prévue entre la SADC et la Communauté de l’Afrique de l’Est.

Les conséquences pour la mission régionale

Le retrait des troupes malawiennes réduit l’effectif de la mission régionale, qui passe de 5 000 à 4 000 soldats. Cette baisse pourrait fragiliser l’efficacité de la mission de paix, particulièrement dans une région encore marquée par les violences. Plusieurs questions demeurent : comment sécuriser les zones sensibles ? Et que deviendra le matériel militaire lourd présent sur place ?

Réactions et implications pour la sécurité en RDC

La décision a été bien accueillie au Malawi, après la mort de trois soldats en janvier 2025. Cependant, elle soulève des préoccupations concernant la stabilité de l’est de la RDC. Le retrait malawien pourrait affaiblir l’engagement régional pour la stabilisation de cette région, déjà en proie à de nombreux conflits armés.

Le sommet en Tanzanie : vers des éclaircissements ?

Le sommet conjoint de la SADC et de la Communauté de l’Afrique de l’Est, qui débutera le 7 février en Tanzanie, devrait apporter des précisions sur les modalités de ce retrait. Les dirigeants régionaux discuteront des solutions possibles pour maintenir la stabilité et la sécurité en RDC, tout en clarifiant les enjeux du retrait des troupes malawiennes.

Sommet EAC-SADC : un tournant pour la crise en RDC ?

Le sommet conjoint de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) s’ouvre ce vendredi 7 février 2025 à Dar es Salaam, en Tanzanie. Au cœur des discussions : la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo, marquée par l’agression rwandaise via le M23, selon Kinshasa.

Alors que les violences se multiplient, Amnesty International exhorte les dirigeants régionaux à agir pour mettre fin aux atrocités et traduire les responsables en justice.

« Ce sommet spécial sur la situation très grave en RDC n’a que trop tardé. Les conséquences sur les droits humains sont catastrophiques : des centaines de milliers de civils fuient les combats et vivent dans des conditions désastreuses », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

L’organisation appelle les États et institutions internationales, dont l’Union africaine, l’ONU et l’Union européenne, à renforcer leur engagement et à dénoncer ceux quint les attaques contre Goma facilité et d’autres localités.

Ce sommet, organisé à l’initiative du président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa (SADC) et du président kényan William Ruto (EAC), se poursuivra jusqu’au 8 février 2025. Il pourrait marquer un tournant décisif, notamment en réactivant les processus de Luanda et de Nairobi pour une désescalade durable entre la RDC et le Rwanda.

Le Burundi renforce son emprise militaire dans l’est de la RDC : un tournant stratégique

Depuis la signature d’un accord de coopération militaire en septembre 2023, le Burundi s’affirme comme un acteur clé du conflit dans l’est de la RDC. Cet accord a permis à Gitega d’officialiser une présence militaire jusqu’alors secrète, déployant près de 10 000 soldats burundais pour lutter notamment contre le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda.

Ces derniers jours, un nouveau bataillon, le 22e TAFOK (Task Force), est en phase de mobilisation à Gatumba, près de la frontière congolaise, avant son envoi à Bukavu, capitale du Sud-Kivu. Avec ce renfort, le nombre total de bataillons burundais en RDC atteint 16, soit entre 8 000 et 12 000 hommes. « Impossible d’être plus précis », indique une source militaire, en raison des effectifs variables par unité.

Cinq bataillons opèrent dans les Hauts et Moyens plateaux de Fizi et Uvira, menant des offensives contre les rebelles burundais du RED-Tabara. Mais l’essentiel du contingent est intégré au dispositif de défense de Bukavu, sous le commandement du général Pontien Hakizimana, alias Mingi. Ce régiment, organisé en quatre brigades de trois bataillons chacune, est déployé aux avant-postes de Kalehe, Kamanyola et Kavumu.

Malgré son manque d’équipement et de ravitaillement, la Task Force burundaise joue un rôle crucial. « Nous avons réussi à ralentir l’avance ennemie, à reconquérir des localités et à infliger des pertes lourdes au M23 et à ses alliés rwandais », affirme un haut gradé burundais. Toutefois, les pertes sont également considérables de leur côté.

Ce renforcement militaire du Burundi en RDC soulève des questions sur l’évolution du conflit et l’équilibre des forces dans la région. Jusqu’où ira cet engagement ?

 

Goma : Le M23 impose un meeting et paralyse la ville

Ce jeudi 6 février, la ville de Goma a été marquée par une paralysie totale des activités socioéconomiques, en raison d’un meeting imposé par les rebelles du M23 au stade de l’Unité. La journée a été placée sous haute tension, avec des commerces, des magasins et des marchés fermés, privant ainsi les habitants de leurs activités habituelles.

Des témoignages recueillis sur place font état de l’intensification des menaces exercées par les rebelles du M23, qui occupent la ville depuis quelques jours. Ces derniers ont appelé, sous forme de menace, l’ensemble de la population à se rendre au stade pour un rassemblement. Un communiqué des rebelles précisait que toute personne ne se conformant pas à cet ordre risquait d’être interpellée.

Selon des sources locales, l’objectif de ce meeting était de présenter au public les nouvelles autorités de l’administration parallèle que les rebelles ont mises en place dans les territoires qu’ils occupent. Une journée placée sous le signe de la tension, alors que la situation sécuritaire continue de se dégrader à Goma.

Kagame plaide la désescalade, Kinshasa dénonce l’occupation de Goma

Alors que le président rwandais Paul Kagame plaidait mercredi la désescalade du conflit avec le président du Conseil européen António Costa, la ministre d’État congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner dénonçait devant les parlementaires européens l’occupation de Goma par une « coalition RDF-M23 », accusant Kigali de soutenir cette rébellion meurtrière.

Lors de son échange avec António Costa, Kagame a insisté sur la nécessité d’une approche diplomatique et d’un « sang-froid » de toutes les parties impliquées, mettant en avant la coopération entre l’Union européenne et le Rwanda.

Mais du côté congolais, le ton était tout autre. Devant l’Assemblée Parlementaire Afrique-UE, la ministre congolaise a dressé un bilan accablant : 3 000 morts, trois millions de civils pris en otage et utilisés comme « boucliers humains », et un pillage massif des ressources minières. Kinshasa continue d’accuser Kigali d’alimenter le chaos en soutenant activement le M23, malgré les processus diplomatiques en cours à Luanda et Nairobi.

Les tensions entre la RDC et le Rwanda restent vives, et la communauté internationale peine à trouver une issue à cette crise qui menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs.

Le M23 s’empare de Nyabibwe après de violents combats

Les rebelles du M23 ont pris le contrôle de la cité de Nyabibwe, dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu), ce mercredi 5 février, après des combats intenses contre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les résistants Wazalendos.

Les affrontements ont éclaté aux premières heures du matin sur les collines Nyangantwa et Chanjwe. Vers midi, des éléments du M23 étaient déjà visibles dans le centre de la cité, suscitant une vive inquiétude au sein de la population locale.

« L’ennemi nous a contournés par derrière et a défié nos positions. Nyabibwe vient de tomber », a confirmé une autorité locale.

Mardi, la société civile de Kalehe avait alerté sur un renforcement du M23 en hommes et en matériel, avec des renforts en provenance de Goma. Malgré un cessez-le-feu décrété unilatéralement il y a deux jours, les rebelles perdurent leur avancée, menaçant désormais Kalehe-Ihusi.

Depuis le 18 janvier, les combats, initialement concentrés dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), se sont propagés au Sud-Kivu, notamment à Kalungu, Lumbishi, Numbi, Minova et Ziralo.

Le Sénat en ordre de bataille face à la crise de l’Est

Le président du Sénat, Sama Lukonde, a ouvert, ce mardi 4 février, la session extraordinaire demandée par le Président de la République afin de trouver des solutions politiques et diplomatiques à la crise sécuritaire dans l’Est du pays.

Une commission mixte Assemblée nationale-Sénat pour proposer des stratégies

Dans son discours d’ouverture, Sama Lukonde a annoncé la création d’une commission mixte réunissant des membres des commissions Défense et sécurité, Relations extérieures, Socioculturelles et Genre du Sénat. Cette instance aura pour mission de formuler des propositions concertées pour une sortie de crise.

« Nous tous, collectivement comme nation, et chacun de nous, de manière singulière, sommes affectés par ces situations sécuritaires aggravées et leurs conséquences dures. Engageons-nous sans réserve pour donner à notre mère patrie le meilleur de nous », a déclaré le président du Sénat.

Un cadre pour répondre à l’occupation de l’Est par le Rwanda et le M23

Cette session extraordinaire a été convoquée afin d’élaborer des stratégies diplomatiques et politiques face à la présence de l’armée rwandaise et des rebelles du M23 sur une partie du territoire congolais.

Une plénière est également en cours à l’Assemblée nationale, et les sénateurs volontaires sont invités à rejoindre les travaux de la commission mixte.

Renforcement des troupes du M23 à Kalehe malgré l’annonce d’un cessez-le-feu

La situation est relativement calme ce mardi dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, selon plusieurs sources locales. Toutefois, ces dernières alertent sur un renfort en hommes et en matériel des rebelles du M23 dans les villages de Murambi et Kabugizi.

Des mouvements suspects malgré l’absence d’affrontements

Selon la société civile locale, aucun combat n’a été signalé ce mardi, mais plusieurs convois de jeeps ont été aperçus dans ces zones. Des rebelles sont arrivés à Luhefu et Kisale, exigeant le départ des prêtres du couvent, qui ont quitté les lieux le 3 février.

Face à ces mouvements, la société civile appelle les autorités à renforcer la sécurité pour prévenir toute attaque.

Des combats meurtriers avant l’annonce d’un cessez-le-feu

Lundi, des affrontements ont opposé les FARDC aux rebelles du M23 à Nyamasasa, selon Archimède Karhebwa, administrateur adjoint du territoire de Kalehe. Le week-end dernier, le colonel Alexis Rusabissha a été tué sur l’axe Kanyanja, près de Kiniezire, lors d’un affrontement, a annoncé le général Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC.

Le M23 a annoncé un cessez-le-feu lundi, mais précise qu’il défendra ses positions en cas d’attaques. Cependant, plusieurs sources signalent un renforcement des troupes rebelles, laissant planer des doutes sur la réelle volonté de désescalade dans la région.

Crise sécuritaire en RDC : le Parlement convoqué en session extraordinaire

Les deux chambres du Parlement congolais se réunissent ce mardi 4 février en session extraordinaire, dans un contexte de crise sécuritaire alarmant. L’objectif principal de cette convocation : analyser la situation dans l’Est du pays, après la prise de la ville de Goma par les rebelles du M23.

Un huis clos pour statuer sur l’urgence nationale

Lundi soir, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, et Sama Lukonde, président du Sénat, ont discuté des modalités d’organisation de cette session, en application des directives du chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Étant donné la sensibilité du sujet, les séances plénières se tiendront à huis clos afin d’assurer la confidentialité des débats et des décisions à prendre.

Des pistes politiques et diplomatiques attendues

Le rapporteur de l’Assemblée nationale, Jacques Djoli, a précisé que cette session vise à trouver des solutions durables pour rétablir la paix dans la région. Les députés devront ainsi proposer des mesures politiques et diplomatiques pour tenter de mettre fin à une crise qui a déjà causé des milliers de morts et d’immenses déplacements de population.

Prestation de serment des nouveaux juges de la Cour Constitutionnelle

En parallèle des discussions sur la situation sécuritaire, cette session extraordinaire verra également la prestation de serment des nouveaux juges de la Cour Constitutionnelle, récemment nommés par le président Félix Tshisekedi.

Alors que la tension monte, la communauté nationale et internationale attend avec impatience les résolutions qui seront prises par le Parlement pour faire face à cette crise.

Tension en RDC : Un sommet décisif entre l’EAC et la SADC pour éviter l’embrasement régional

Face à l’escalade des tensions dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), un sommet conjoint réunira la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Cette rencontre se tiendra les 7 et 8 février à Dar es Salaam, en Tanzanie. Le président kenyan William Ruto, qui préside actuellement l’EAC, a officialisé l’annonce le 3 février.

Les dirigeants attendus incluent Paul Kagame (Rwanda) et Félix Tshisekedi (RDC), deux figures centrales du conflit qui secoue la région des Grands Lacs.

Une urgence diplomatique après l’offensive du M23

Ce sommet intervient après une offensive du M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda, contre Goma, capitale du Nord-Kivu. Des affrontements violents ont également éclaté au Sud-Kivu, intensifiant la crise.

Les approches de l’EAC et de la SADC divergent. L’EAC privilégie un dialogue direct entre Kinshasa et le M23, mais le gouvernement congolais refuse toute négociation. De son côté, la SADC soutient militairement la RDC et exige un retrait des forces rwandaises du territoire congolais.

Un sommet aux résultats incertains

Si l’initiative est perçue comme un pas vers une désescalade, les experts restent prudents. Onesphore Sematumba, analyste pour l’ONG International Crisis Group, souligne que l’harmonisation des positions entre les deux organisations régionales représente un défi majeur.

Pour l’instant, Paul Kagame a confirmé sa présence, mais Félix Tshisekedi hésite encore entre un déplacement ou une participation à distance. La réunion de tous les acteurs-clés constituerait déjà une avancée diplomatique. Toutefois, l’issue de ce sommet reste incertaine.

La communauté internationale suivra de près cette rencontre, qui pourrait être un tournant décisif pour la stabilité de la région.

Kisangani: Jean-Pierre Bemba appelle 100.000 jeunes à s’enrôler dans l’armée pour défendre la RDC

En visite à Kisangani , le vice-Premier ministre et ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba , a lancé un appel fort à la jeunesse congolaise pour qu’elle s’enrôle massivement dans l’armée afin de défendre l’ intégrité territoriale du pays. face aux menaces sécuritaires.

S’exprimant devant une foule réunie sur la place de la République , il a exhorté les jeunes Boyomais à ne pas céder aux intimidations rwandaises et à rejoindre les rangs des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) .

« Enrôlez-vous massivement dans l’armée ! L’objectif est de mobiliser 100.000 jeunes pour défendre notre pays. Nous allons boucher toutes les entrées et libérer les territoires occupés par l’ennemi », at-il martelé.

Le Gouverneur de la Tshopo, Paulin Lendongolia , a également pris la parole pour réaffirmer son engagement à défendre la province et l’ensemble du territoire national, quitte à faire le sacrifice suprême .

« Nous saluons l’engagement des FARDC et des Wazalendo qui ont décidé de récupérer chaque centimètre de notre pays. La population est animée d’un fort sentiment patriotique et prête à défendre la nation », a-t-il souligné.

La situation sécuritaire en RDC , notamment dans le Sud-Kivu , s’est aggravée avec la présence des forces armées rwandaises, provoquant une escalade de violence . En réponse, un vaste mouvement de recrutement de volontaires a été lancé à Bukavu et ses environs , attirant des milliers de jeunes prêts à se battre pour leur patrie.

Parmi eux, certains étudiants ont même décidé de mettre en pause leurs études pour répondre à l’appel de l’armée et défendre la terre de leurs ancêtres.

Avec cet appel à la mobilisation, Jean-Pierre Bemba et les autorités congolaises espèrent renforcer les rangs de l’armée et garantir la libération des zones sous occupation .

La MONUSCO évacue les familles de son personnel étranger

La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) a pris une décision inédite : évacuer immédiatement les familles de son personnel étranger en raison de la dégradation de la situation sécuritaire en RDC. Cette mesure, officialisée par une note interne, reste en vigueur jusqu’à une des conditions de sécurité.

Selon le document interne, tous les dépendants reconnus du personnel international et des Volontaires des Nations Unies (VNU) présents à Kinshasa doivent être évacués immédiatement pour une durée de trois mois . Cette période sera réévaluée chaque mois, et si les conditions le permettent, les restrictions seront levées.

Les frais de voyage seront intégralement pris en charge par la MONUSCO, conformément aux protocoles de sécurité de l’ONU. De plus, une indemnité d’évacuation pour raisons de sécurité sera versée aux personnes évacuées, toujours dans le cadre des politiques de gestion des risques des Nations unies.

Cette mesure intervient alors que Kinshasa a été secouée par de violentes manifestations le 28 janvier dernier . Des citoyens en colère ont déclaré la prise de Goma par les rebelles du M23 , appuyés par l’armée rwandaise, entraînant des attaques contre des ambassades et des biens privés .

Face à cette escalade de violences, plusieurs chancelleries occidentales, notamment les États-Unis , ont appelé leur personnel non essentiel à quitter la RDC et ont conseillé à leurs ressortissants d’éviter tout déplacement dans le pays.

L’évacuation des familles du personnel onusien souligne l’ampleur de la crise sécuritaire qui frappe la RDC, alors que les tensions continuent de monter dans la région.

Guy Kabombo Muadiamvita : « Notre politique, c’est de faire la guerre par mer, par terre et par air avec toute la force que Dieu peut nous donner »

Pour sa première déclaration depuis la chute de Goma aux mains de la coalition M23-RDF, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Muadiamvita , a affirmé que les FARDC ne reculeront pas . Il a rejeté toute possibilité de dialogue avec ce mouvement politico-militaire proche de Kigali , selon plusieurs rapports de l’ONU.

Appel à la résistance totale

Dans un message précis aux troupes, le ministre a exhorté l’armée congolaise à défendre la République démocratique du Congo sans faiblesse .

« Dans la situation actuelle, la crédibilité de notre armée est essentielle. Vous devez défendre les frontières de la RDC contre toutes les menaces. Il n’y aura pas de retrait », a-t-il déclaré.

Il a ordonné l’abandon de toute tentative de négociation avec le M23, affirmant que l’armée congolaise combattrait jusqu’au bout pour restaurer l’intégrité territoriale du pays.

Destruction de la machine de guerre rwandaise

Le ministre a encouragé les FARDC et leurs alliés à détruire l’appareil militaire rwandais et à libérer les peuples opprimés d’Afrique .

« Vous parviendrez à éliminer la tyrannie rwandaise et à sécuriser notre avenir. Nous irons au combat accompagnés par l’esprit de millions de nos martyrs », a-t-il lancé.

Il a insisté sur la nécessité de sacrifier tout pour la patrie , rappelant que le coût de la liberté est élevé, mais que les Congolais l’ont toujours payé .

Un plan de riposte imminent

Après la perte de Goma , Félix Tshisekedi a annoncé la mise en place d’un plan de reconquête pour reprendre les zones occupées par la coalition M23-AFC-RDF .

La nomination d’un nouveau gouverneur militaire vise à redynamiser les opérations et à coordonner une contre-offensive rapide . Kinshasa affirme que la lutte continue et que la RDC ne tolérera aucune ingérence étrangère .

Goma : Plus de 1 000 blessés, un système de santé au bord de l’effondrement après les affrontements

Entre le 23 et le 28 janvier 2025, plus de 1 000 blessés ont été pris en charge dans les hôpitaux de Goma, au Nord-Kivu, après de violents affrontements entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23. Selon le Coordonnateur humanitaire des Nations unies en RDC, Bruno Lemarquis, la majorité des victimes sont des civils, touchés par des tirs de balles et des explosions d’artillerie lourde.

Des infrastructures médicales sous pression

Malgré les efforts des équipes de Médecins Sans Frontières (MSF), du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les hôpitaux de Goma, déjà fragilisés par des années de conflit, sont gravement dépassés par l’afflux de blessés. Les infrastructures manquent cruellement de médicaments, d’équipements et de personnel soignant, mettant en péril la prise en charge des victimes et augmentant le risque de pertes humaines.

Des conditions de vie de plus en plus précaires

La crise sanitaire à Goma dépasse largement les soins médicaux. L’eau potable et l’électricité manquent depuis plusieurs jours, obligeant les habitants à se tourner vers les eaux non traitées du lac Kivu, exposant ainsi la population à des maladies hydriques telles que le choléra. Les morgues sont pleines et des corps sans vie jonchent certaines rues, menaçant gravement la santé publique.

Un appel urgent à la solidarité internationale

Bruno Lemarquis a souligné l’urgence d’une mobilisation internationale pour faire face à cette catastrophe humanitaire grandissante. La capacité de réponse reste gravement affectée par la situation, et les besoins humanitaires sont massifs, avec un système de santé presque à l’agonie.

Solidarité nationale : La Première Ministre Judith Suminwa donne son sang pour soutenir les FARDC et Wazalendo

Le 30 janvier 2025, la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, accompagnée de la Première Dame et de la Ministre de la Culture, Arts et Patrimoine, a répondu de manière exemplaire à l’appel lancé par le Ministère de la Santé. En un acte fort de solidarité, elle a donné son sang pour soutenir les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les Wazalendo engagés sur le front à Goma.

Un besoin urgent et un appel à la mobilisation

La situation sur le terrain reste critique, avec un besoin urgent de 5.000 poches de sang pour soigner les blessés. Ce geste, modeste mais essentiel, contribue directement à l’effort national de défense et au soutien aux blessés, soulignant l’importance de chaque don dans cette période de crise.

Un symbole d’unité et de solidarité

Ce don de sang symbolise l’unité indéfectible des Congolais en temps d’épreuve. Le Gouvernement a lancé un appel pressant à chaque citoyen pour qu’il s’engage à contribuer à cette cause vitale, rappelant que chaque action compte pour sauver des vies et renforcer la défense de la nation.

Crise en RDC : Félix Tshisekedi échange avec Jean-Noël Barrot sur l’engagement de la France

Ce jeudi à la Cité de l’Union africaine, le Président Félix Tshisekedi a reçu Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, dans le cadre des échanges diplomatiques entre la RDC et la France. Cette rencontre intervient après plusieurs communications téléphoniques entre les Présidents Tshisekedi et Emmanuel Macron sur la situation sécuritaire alarmante en République démocratique du Congo.

Durant plus d’une heure d’entretien, Félix Tshisekedi a dressé un tableau sombre de la crise qui frappe le pays : pillage des ressources naturelles, massacres et violations massives des droits de l’homme. Il a également exprimé ses regrets quant aux incidents ayant visé l’ambassade de France à Kinshasa lors de la manifestation du 28 janvier dernier.

En tant que membre du Conseil de sécurité de l’ONU avec droit de veto, la France joue un rôle clé dans les discussions internationales sur la crise congolaise. Lors des deux dernières réunions urgentes de l’ONU consacrées à la dégradation sécuritaire et humanitaire au Nord-Kivu, Paris a apporté un soutien diplomatique important à la RDC, particulièrement après l’invasion de Goma par des troupes rwandaises.

La République démocratique du Congo espère voir ces engagements diplomatiques se traduire par des actions concrètes face à l’agression qu’elle subit et aux souffrances de sa population.

Goma sous tension : accalmie fragile après une nuit d’affrontements entre le M23 et les FARDC

Ce jeudi 30 avril, un calme relatif règne sur Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, après une nuit d’intenses combats entre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et les Forces armées de la RDC (FARDC).

Des sources locales rapportent une accalmie même dans les quartiers nord, où les détonations d’armes lourdes et légères ont retenu pendant plusieurs heures. À Katoyi, Kibwe, Kasika, Majengo, Bugamba 1 et 2 ainsi qu’à Turunga, quelques tirs sporadiques ont cependant été signalés.

Malgré la présence des rebelles, certains habitants prennent le risque de se rendre au lac Kivu pour s’approvisionner en eau, une ressource devenue rare. En effet, depuis une dizaine de jours, la ville fait face à une grave pénurie d’eau potable, aggravée par des coupures d’électricité et des difficultés d’approvisionnement en nourriture.

« L’eau ne coule plus, l’électricité n’a pas encore été rétablie et la nourriture se fait rare car la ville n’est plus ravitaillée », témoigne un acteur de la société civile.

Dans certains quartiers comme Ndosho et Mugunga, la circulation reprend timidement. Cependant, le deuil pèse lourdement sur la population : de nombreuses familles pleurent leurs proches, victimes des affrontements. « Il y a des funérailles dans presque tous les quartiers. Certains corps gisent encore dans les rues, traumatisant les habitants », déplore la même source.

Malgré ce climat de tension, des sources locales confirment la reprise du trafic sur l’axe Goma-Sake-Minova-Masisi, un signe d’un retour progressif à la normalité dans certaines zones.

Kikwit : Les Étudiants s’engagent pour la Défense du Congo et dénoncent l’Agression Rwandaise

Le mercredi 29 janvier, des étudiants de la ville de Kikwit, située dans la province du Kwilu, ont exprimé leur détermination à rejoindre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) pour défendre leur pays contre l’agression des rebelles du M23. , soutenu par le Rwanda.

À l’issue d’une marche pacifique organisée pour protester contre l’attaque de la RDC, notamment la prise de la ville de Goma au Nord-Kivu, ces jeunes se sont dits prêts non seulement à s’enrôler aux côtés des FARDC, mais aussi à mobiliser des fonds pour soutenir financièrement les soldats congolais et leurs alliés.

Le cortège, partie de la place « Monument », a traversé le boulevard national, avant de se terminer à la tribune centrale. Les étudiants ont exprimé leur colère face à l’attaque rwandaise et ont réaffirmé leur soutien total au président de la République, saluant ses efforts pour préserver l’intégrité du pays.

Dans leur déclaration, ces étudiants ont fait savoir : « Nous, étudiants de Kikwit, sommes prêts à rejoindre l’armée. Nous dénonçons l’agression du Rwanda et apportons notre soutien indéfectible au président de la République, pour ses actions visant à défendre notre souveraineté. Nous nous solidarisons avec nos vaillants soldats, qui, avec courage et résilience, luttent pour repousser l’ennemi responsable de massacres et de destructions dans notre pays. »

En plus de cet engagement, ils ont réclamé des sanctions sévères contre les responsables des détournements de fonds destinés aux FARDC, dénonçant ainsi toute forme de corruption dans le financement des opérationsmilitaires.

L’EAC exhorte Kinshasa à dialoguer directement avec le M23

Le 24ᵉ sommet extraordinaire des Chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) , tenu le 29 janvier 2025, a lancé un appel au Gouvernement de la RDC pour qu’il engage un dialogue direct avec la rébellion du M23 , soutenu par le Rwanda. L’organisation régionale a exhorté toutes les parties à participer, y compris les groupes armés, à cesser les hostilités et à faciliter l’accès humanitaire aux populations affectées.

Le sommet a également exprimé son inquiétude face à l’extension de la crise , notamment avec des attaques contre des missions diplomatiques en RDC. L’absence du Président Félix Tshisekedi à cette réunion souligne la tension persistante entre Kinshasa et l’EAC , surtout après l’échec de la tripartite prévue en décembre 2024 à Luanda.

Dans une nouvelle tentative de médiation, l’EAC et la SADC pourraient organiser un sommet conjoint afin de définir une stratégie commune pour la résolution du conflit.

Décryptage : Tshisekedi face à l’avancée du M23 et aux ambitions du Rwanda

L’attente était longue. Depuis l’offensive du M23 sur Goma, appuyée par des troupes rwandaises, la première prise de parole du président Félix Tshisekedi se faisait attendre. Après avoir annulé une réunion de crise avec Paul Kagame, il s’est finalement exprimé à la télévision nationale : « Une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains est en cours » , at-il déclaré. Reconnaissant la gravité de la situation, il a ajouté : « L’Est de notre pays, en particulier les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, fait face à une aggravation sans précédent » .

Mais pendant ce temps, le M23 ne s’arrête pas à Goma. Selon les dernières informations, les rebelles avancent vers Bukavu, capitale du Sud-Kivu.

Un appel à l’unité… tardif ?

Félix Tshisekedi tente de mobiliser la nation en jouant la carte patriotique. « Unissons nos efforts (…) Mobilisons-nous (…) Je ne vous abandonnerai jamais » , at-il martelé. Mais ce discours sonne-t-il creux ?

Pour WakatSéra (Burkina Faso), la réaction est trop tardive. Les médias s’interrogent sur l’attention du président congolais face au torpeur de la communauté internationale et son appel tardif à la résistance. Même scepticisme du côté du Ledjely (Guinée), qui pointe du doigt une annonce inattendue : la réduction du train de vie des institutions pour financer l’effort de guerre . Pourquoi n’avoir pas pris cette mesure plus tôt ?

D’après Afrikarabia , les dépenses institutionnelles représentent 67 % du budget national – un gouffre financier dans un pays en crise. Il aura fallu la perte d’un quart du Nord-Kivu et la montée en puissance du M23 pour que le gouvernement envisage enfin des coupes budgétaires.

Le Rwanda assume ses ambitions régionales

De son côté, Kigali ne cache plus son implication. L’Observateur Paalga cite une déclaration troublante de Vincent Karega, ambassadeur itinérant rwandais pour la région des Grands Lacs : « La progression du M23 continue vers le Sud-Kivu » . Cette affirmation laisse planer le doute sur une stratégie expansionniste du Rwanda .

Le journal burkinabé rappelle que Kigali avait déjà soutenu Laurent-Désiré Kabila en 1997 pour renverser Mobutu. Aujourd’hui, Kagame cherche-t-il à influencer une nouvelle rébellion pour asseoir son influence sur l’Est congolais ?

Le départ des mercenaires : une retraite précipitée

Enfin, Jeune Afrique révèle un autre volet du conflit : l’évacuation des mercenaires roumains engagés aux côtés des forces congolaises . Ces combattants de la société Congo Protection , initialement formateurs, ont été directement impliqués dans les affrontements contre le M23. Mais face à la chute de Goma, ils ont rapidement négocié leur reddition et leur évacuation via Kigali vers la Roumanie .

Quant aux mercenaires français de la société Agemira , leur sorte reste inconnue.

Un tournant décisif pour la RDC

Félix Tshisekedi parviendra-t-il à inverser la tendance face à une rébellion renforcée et un Rwanda de plus en plus audacieux ? L’avenir de l’Est congolais se joue dans les semaines à venir, entre efforts militaires et pression diplomatique.

Kalehe sous tension : le M23 prend Kiniezire et Mukwidja sans résistance

La situation sécuritaire se dégrade dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu), où la société civile alerte sur l’avancée inquiétante des rebelles du M23. Ce mercredi matin, leur présence a été signalée à Kiniezire et Mukwidja, des villages désormais sous leur contrôle.

D’après les témoignages recueillis, de brefs affrontements ont eu lieu à Kiniezire entre les rebelles, soutenus par l’armée rwandaise, et les Forces armées de la RDC (FARDC). En revanche, à Mukwidja, le M23 est entré sans opposition. « L’ennemi est dans le groupement de Mbinga Nord, à Kiniezire », a confié une source locale. « Depuis la matinée, Kiniezire et Mukwidja sont sous leur contrôle », a confirmé un responsable de la région.

Le président de la société civile de Kalehe, Juges Sadiki, décrit une occupation sans résistance : « Il n’y a pas d’affrontements. Les rebelles se déplacent tranquillement à Mukwidja, seuls quelques éléments du M23 sont visibles. »

Les forces armées congolaises, sollicitées pour réagir, ont refusé de s’exprimer pour l’instant, annonçant une prise de parole ultérieure.

Le M23 poursuit ainsi son avancée depuis Kalungu, Makelele et Karango, après avoir conquis plusieurs localités stratégiques, dont Minova, Lumbishi et Numbi. L’occupation de Kiniezire et Mukwidja intervient dans un climat de tension croissante, marqué par la récente prise de Goma par les rebelles.

Le M23 avance et menace la stabilité de l’Est de la RDC, une situation humanitaire alarmante

Ce mercredi 29 janvier, des tirs sporadiques résonnaient dans certains quartiers périphériques de Goma. La ville est désormais sous le contrôle du M23 et de l’armée rwandaise, qui occupent une grande partie de la ville, y compris la zone autour de l’aéroport.

Une crise sécuritaire qui s’aggrave

Le groupe armé M23, soutenu par environ 3 000 à 4 000 soldats rwandais selon l’ONU, combat l’armée congolaise depuis plus de trois ans. Ces derniers jours, l’étau s’est resserré, avec l’entrée des troupes du M23 dans Goma dans la nuit du 26 au 27 janvier. L’ONU rapporte qu’au moins 100 personnes ont été tuées et plus de 1 000 blessées. Les hôpitaux de la ville sont saturés.

Le M23 continue sa progression

Vincent Karega, ambassadeur rwandais pour la région des Grands Lacs, a déclaré que le M23 continuerait son avancée, notamment dans le Sud-Kivu. Selon lui, la prise de Goma n’est qu’une étape et pourrait mener à de nouvelles offensives.

Une crise humanitaire sans précédent

La situation humanitaire à Goma est extrêmement préoccupante. La ville, qui compte environ un million d’habitants et autant de déplacés, est submergée. Les combats ont fait plus de 500 000 déplacés depuis début janvier. L’ONU a suspendu la distribution d’aide alimentaire en raison de la situation sécuritaire. Des centaines de familles se retrouvent sans abri, avec des conditions de vie dramatiques.

Le sommet de l’EAC : un avenir incertain

Un sommet extraordinaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) était prévu ce 29 janvier pour discuter de la crise en RDC. Cependant, la participation des dirigeants reste incertaine. Le président Félix Tshisekedi a annoncé qu’il ne participerait pas. Le Rwanda pourrait également boycotter la réunion si les autres acteurs clés sont absents.

L’appel à la paix et à la diplomatie internationale

L’Union africaine et l’ONU ont condamné les violences du M23 et appelé à un cessez-le-feu immédiat. Le pape François a également exprimé son inquiétude, appelant à la cessation des hostilités et à la protection des civils.

Les perspectives : un avenir incertain pour Goma

La situation reste instable, avec des tirs sporadiques et un calme précaire. La nomination d’un nouveau gouverneur militaire dans le Nord-Kivu et les tensions croissantes rendent la situation de plus en plus volatile. Les prochains jours seront cruciaux pour la stabilité de la région et pour les efforts diplomatiques visant à mettre fin à cette guerre dévastatrice.

Crise en RDC : L’ONU et l’Occident sommés d’agir contre le Rwanda

La crise s’intensifie à l’est de la République démocratique du Congo (RDC) après l’attaque de Goma par les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais. Face à cette escalade, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni en urgence, tout comme plusieurs instances africaines et européennes. Les appels se multiplient pour exiger le retrait des troupes rwandaises de la région. L’Union africaine prône le respect de l’intégrité territoriale de la RDC, sans toutefois pointer Kigali du doigt.

Un sommet extraordinaire de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) est prévu ce mercredi à Nairobi, mais le président félix Tshisekedi n’y participera pas, selon sa cellule de communication. Alors que les relations entre Kinshasa et Nairobi se sont tendues ces derniers mois, le président kenyan William Ruto tente de rallier un consensus international.

Pendant ce temps, la pression diplomatique s’accroît. La Chine, pour la première fois, appelle explicitement le Rwanda à cesser son soutien au M23 et à retirer immédiatement ses forces militaires du territoire congolais. Seuls la Russie, l’Algérie, la Somalie, la Sierra Leone et le Guyana restent prudents, attendant une position claire de l’Union africaine.

La ministre des Affaires étrangères congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, a interpellé la communauté internationale, exigeant des sanctions contre les responsables rwandais et un embargo sur les minerais exploités illicitement. « Jusqu’à quand le Rwanda continuera-t-il d’abuser de votre respect ? Quel instrument international doit-il encore violer pour que ce Conseil agisse ? » a-t-elle lancé devant l’ONU.

Sur le terrain, la situation humanitaire est dramatique. La MONUSCO signale des cadavres jonchant les rues de Goma et une saturation des infrastructures sanitaires. L’Union européenne a débloqué une aide d’urgence de 60 millions d’euros pour soutenir les populations déplacées.

Dans le camp rwandais, Paul Kagame maintient sa position et défend la souveraineté de son pays. Après un appel avec Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, il affirme être prêt à travailler à une déescalade, mais rejette toute responsabilité dans le conflit. De son côté, l’Allemagne a annoncé la suspension de sa coopération au développement avec Kigali, exigeant un retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais.

Alors que la pression diplomatique monte, la grande question demeure : la communauté internationale osera-t-elle sanctionner Kigali, ou laissera-t-elle la crise s’enliser ?

Goma : un calme précaire après trois jours de violents combats

Après trois jours de combats acharnés entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, Goma tente timidement de reprendre son souffle. Les habitants, restés cloîtrés chez eux, commencent à réapparaître, cherchant désespérément des vivres après des jours de pénurie. Pourtant, la situation reste extrêmement précaire.

Une accalmie fragile au cœur de la ville

Si les tirs s’espacent peu à peu dans le centre et l’ouest de Goma, la réalité est tout autre dans le nord, particulièrement dans la commune de Karisimbi. À Katoyi, Mabanga, Majengo, Kibwe et Turunga, les détonations d’armes lourdes et légères rappellent que la guerre est loin d’être terminée. Ce secteur, bastion des miliciens Wazalendo, est le théâtre de combats sporadiques opposant ces derniers aux rebelles.

Selon plusieurs témoignages, des militaires congolais et des Wazalendo encore présents en ville refusent de se rendre et se replient vers le maquis, notamment en direction du groupement Mudja, dans le territoire de Nyiragongo. « Ils ne veulent pas capituler face au M23 », confie un habitant.

Une ville paralysée, une menace persistante

L’électricité, l’eau et l’internet restent coupés dans la capitale du Nord-Kivu, compliquant davantage la survie des populations. Les magasins et marchés demeurent fermés, et les rares voitures militaires abandonnées dans les rues témoignent de l’intensité des affrontements.

À proximité de l’aéroport, dans le quartier Office 1, des véhicules militaires et des équipements abandonnés jonchent encore les rues. « Il faut un nettoyage urgent de la ville, il y a des armes, des explosifs non utilisés et des tenues militaires éparpillées », alerte un responsable local.

Alors que Goma oscille entre accalmie et tension, l’avenir de ses habitants reste incertain. Le retrait du M23 et la restauration des services essentiels demeurent les conditions clés pour un retour à une vie normale.

l’UE débloque 60 millions d’euros d’aide humanitaire

La commissaire européenne à l’Égalité, à la Préparation et à la Gestion des crises, Hadja Lahbib, a exprimé ce mardi 28 janvier 2025 sa profonde inquiétude face à la détérioration rapide de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). La ville de Goma, théâtre d’intenses affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les groupes armés du M23 soutenus par l’armée rwandaise, est au cœur de cette crise.

« Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur ce qui se passe en République démocratique du Congo. Nous devons agir maintenant », a déclaré Hadja Lahbib, appelant à une intervention immédiate de l’Union européenne (UE) pour soutenir les populations affectées.

60 millions d’euros débloqués en urgence

Dans une réponse concrète à cette crise humanitaire, la Commission européenne a annoncé une aide d’urgence de 60 millions d’euros. Ce financement vise à répondre aux besoins essentiels des populations déplacées, notamment :

  • Gestion des abris et camps de déplacés, pour offrir un minimum de sécurité aux familles fuyant les violences ;
  • Approvisionnement en eau potable et installation de latrines pour prévenir les maladies hydriques ;
  • Distribution de rations alimentaires et transferts monétaires pour répondre aux besoins nutritionnels urgents ;
  • Éducation d’urgence pour protéger les enfants les plus vulnérables et leur offrir une stabilité minimale malgré le conflit.

Un appel à la solidarité internationale

L’ancienne ministre belge des Affaires étrangères a également exhorté les États membres de l’UE et la communauté internationale à unir leurs efforts pour répondre à cette crise humanitaire sans précédent.

Cette aide marque une étape importante, mais les besoins restent immenses dans un contexte où les combats se poursuivent et aggravent la souffrance des populations civiles.

Goma en détresse : hôpitaux saturés et urgence humanitaire face aux affrontements

La ville de Goma, au Nord-Kivu, est plongée dans une crise sanitaire et humanitaire sans précédent depuis plusieurs jours, aggravée par les combats violents entre les FARDC et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Les hôpitaux sont débordés, peinant à gérer l’afflux massif de blessés et de morts.

À l’hôpital général de référence CBKA Virunga, le docteur Michael Bolingo a signalé une situation alarmante. Au 28 janvier 2025, plus de 400 blessés ont été pris en charge et une vingtaine de morts recensés, incluant des militaires, des civils et même des enfants. Rien que dans la matinée, 109 blessés supplémentaires et cinq décès ont été enregistrés.

« Nous sommes débordés. La capacité de l’hôpital est insuffisante et nous manquons cruellement de matériel médical essentiel, comme le paracétamol injectable et l’adrénaline pour les réanimations », a déclaré le Dr Bolingo.

Il a également souligné le manque d’énergie électrique dû à une panne du groupe électrogène, ainsi que la capacité limitée de la morgue

Le personnel médical, réduit à quatre médecins épaulés par des stagiaires et des infirmiers, appelle désespérément les autorités et les organisations humanitaires à intervenir d’urgence pour fournir des intrants médicaux, de l’énergie et des solutions pour gérer les victimes.

Cette crise met en lumière une situation critique où les infrastructures sanitaires de Goma, déjà fragiles, sont submergées par les conséquences d’un conflit dont les victimes ne cessent de croître.