Le procureur de la CPI en mission pour enquêter sur les crimes dans l’Est

Lundi 24 février, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, est arrivé à Kinshasa. Son avion en provenance de La Haye a atterri à l’aéroport international de N’djili. À sa descente, il a été accueilli par le procureur général près de la Cour de cassation, Philémon Nvonde, ainsi que par des représentants du gouvernement et de la justice militaire. Cette visite marque une étape cruciale dans la lutte contre l’impunité en République démocratique du Congo.

Karim Khan a rapidement affiché sa détermination. « Nous sommes très inquiets de la situation en RDC. Des milliers de personnes sont mortes, des milliers sont blessées. Le message doit être clair : tout groupe armé, toute force militaire et leurs alliés doivent respecter le droit international », a-t-il affirmé. Il a rappelé que la justice devait prévaloir, insistant sur l’importance d’une réponse ferme face aux exactions commises.

La crise dans l’Est du pays reste une priorité. « Personne ne peut bénir ou tuer impunément. Les populations congolaises ont autant de valeur que toutes les autres dans le monde », a ajouté le procureur. Ce message vise directement les auteurs de crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui sévissent dans la région.

Durant son séjour, Karim Khan rencontrera plusieurs acteurs clés. Il échangera avec les autorités congolaises sur les enquêtes en cours. Il s’entretiendra également avec Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO, afin d’intensifier la coopération avec les Nations Unies. De plus, il écoutera les victimes des conflits, dont les témoignages sont essentiels pour faire avancer la justice. Les organisations de la société civile, impliquées dans la collecte de preuves, auront également leur rôle à jouer.

Cette visite confirme l’engagement de la CPI à poursuivre les responsables des violences. La situation sécuritaire reste alarmante, mais cette mission pourrait être un tournant. L’objectif est clair : mettre fin à l’impunité et offrir aux victimes une véritable justice. Les jours à venir seront décisifs.

Est de la RDC : Trois leaders africains nommés pour relancer le processus de paix

Lundi 24 février 2025, l’ancien président du Kenya Uhuru Kenyatta, l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo et l’ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn ont été désignés comme facilitateurs des processus de paix fusionnés de Luanda et de Nairobi. Leur mission : superviser les négociations et tenter d’instaurer un cessez-le-feu durable dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Cette décision, officialisée par un communiqué conjoint de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), fait suite à des consultations entre les chefs d’État et gouvernements des deux organisations régionales.

Une mission diplomatique sous tension

Les nouveaux facilitateurs auront plusieurs responsabilités cruciales :

  • Veiller à la mise en œuvre du cessez-le-feu entre les groupes armés et les forces congolaises.
  • Coordonner l’aide humanitaire pour les populations affectées par le conflit.
  • Favoriser les discussions entre les différentes parties prenantes afin d’aboutir à une solution politique viable.

Cette nomination intervient alors que les combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23/AFC continuent, notamment dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, malgré les nombreux appels à la fin des hostilités.

Une fusion des processus pour plus d’efficacité

Ce changement marque également une refonte du cadre diplomatique existant. Uhuru Kenyatta, qui occupait déjà le poste de facilitateur du processus de Nairobi, sera désormais accompagné de deux figures de poids :

  • Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigeria, reconnu pour son rôle dans plusieurs médiations africaines.
  • Hailemariam Desalegn, ex-Premier ministre éthiopien, ayant une expérience diplomatique significative sur le continent.

Ils remplacent ainsi João Lourenço, ancien facilitateur du processus de Luanda, qui s’est retiré pour prendre la tête de l’Union africaine.

Vers un nouvel espoir pour la RDC ?

Alors que les chefs d’état-major de la SADC et de l’EAC se réunissaient en parallèle pour établir une feuille de route, un rapport consulté par Jeune Afrique indique que la fusion des processus de Luanda et de Nairobi a été proposée par un panel d’experts des deux organisations. L’objectif est de rendre les négociations plus efficaces et d’accélérer la cessation des hostilités.

Les attentes sont désormais tournées vers le 28 février 2025, date prévue pour une nouvelle réunion des chefs d’État. Celle-ci devra préciser les prochaines étapes pour garantir l’application du cessez-le-feu et la mise en place d’un processus de paix durable.

La communauté internationale observe avec attention cette initiative, espérant que cette nouvelle approche diplomatique puisse enfin apporter la stabilité tant attendue dans l’Est de la RDC.

Massacres à Goma : L’ONU dénonce, la RDC interpelle la communauté internationale

Le président du Conseil des Nations Unies aux droits de l’homme (CNUDH), Jürg Lauber, a ouvert la 58ᵉ session du segment de haut niveau avec un message fort. « Les droits humains sont essentiels pour la paix. Nous devons veiller à ce que nos mots passent en actions. » Il a exprimé sa tristesse face aux atteintes croissantes aux libertés fondamentales.

Antonio Guterres dénonce la situation en RDC

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre une catastrophe imminente en République démocratique du Congo. « Nous sommes témoins d’un tourbillon de violences provoquées par l’offensive du M23, soutenu par le Rwanda. Il est temps de taire les armes. Le risque d’une crise régionale est réel. »

Une situation alarmante à Goma

La Première ministre de la RDC, Judith Suminwa, a livré un bilan glaçant. « En quatre jours, plus de 8 000 Congolais ont été tués. » Elle a énoncé des exécutions sommaires et des massacres sur massifs dans la province du Nord-Kivu. Malgré cette tragédie, elle a réaffirmé l’engagement de la RDC à défendre les droits humains.

Le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a reçu pour mission d’enquêteur sur les atrocités commises par les forces rwandaises et le M23. Ces crimes incluent l’assassinat du rappeur Delkat Idengo, abattu en plein tournage de son clip. L’avocat Jean Paul Segihobe a vu sa maison incendiée après avoir porté plainte contre le Rwanda. De plus, des militaires rwandais ont exécuté l’activiste Raoul Songa.

Les libertés musées dans l’Est de la RDC

Judith Suminwa a déclaré un silence imposé aux défenseurs des droits humains. « Les journalistes et activistes ne peuvent plus témoigner des atrocités. » Cette censure renforce l’impunité des criminels et empêche le monde de connaître l’ampleur du drame.

L’ONU et la communauté internationale face à leurs responsabilités

Face à cette situation critique, la Première ministre appelle à une réaction immédiate. « Nous ne pouvons plus nous contenter de discours. L’heure est à l’action. » Elle exhorte les Nations Unies et la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour stopper l’occupation rwandaise en RDC et protéger les populations civiles.

 Le monde peut-il encore fermer les yeux sur ces massacres ?

Nord-Kivu : Une Accalmie sur les Lignes de Front après des Combats Intenses entre les FARDC et le M23

Ce jeudi 20 février, une accalmie est observée à Lubero, dans le Nord-Kivu. Cette pause suit plusieurs jours de combats entre les FARDC et les rebelles du M23, soutenus par des soldats rwandais.

Des Combats Intenses dans Plusieurs Localités

Des affrontements ont eu lieu mardi et mercredi à Alimbongo, Ndoluma, Mambasa, Lumbango, Kasima et Katondi. Ces localités sont situées à 30 km de Lubero-Centre.

Soutien Aérien pour les FARDC

Le Colonel Mack Hazukayi, porte-parole des opérations militaires, a confirmé l’appui des avions de guerre. « Nous avons frappé notre ennemi avec précision. Les opérations continuent », a-t-il déclaré.

Appel aux Soldats pour Rejoindre le Front

Le Colonel Hazukayi a appelé les soldats ayant fui les combats à regagner le front. « Un soldat ne s’isole pas. Il se déplace avec ses compagnons et ses chefs », a-t-il insisté.

Encouragement et Détermination

L’officier a encouragé ses troupes. « Vous venez de l’Équateur, du Kasaï, du Bandundu, de la Tshopo, de l’Uele, du Katanga. Vous êtes là pour défendre la patrie », a-t-il ajouté.

Une Accalmie Temporaire

Les FARDC restent en alerte. Les combats récents montrent leur détermination à repousser l’ennemi. La situation reste tendue, mais les forces congolaises tiennent bon.

Restez informés sur l’évolution de la situation dans le Nord-Kivu, une région cruciale pour la stabilité de la RDC.

Chaos à Uvira : Pillages, violences et avancée du M23

La ville d’Uvira, dans le Sud-Kivu, est plongée dans le chaos ce jeudi 20 février, alors que les rebelles du M23 poursuivent leur progression. Des actes de pillage et de violence ont été signalés, plongeant la population dans une psychose généralisée.

Des individus armés saccagent commerces et habitations, semant la terreur dans la ville. Le bureau de l’Évêché d’Uvira a été vandalisé, des prêtres et l’évêque agressés et dépouillés. Face à cette flambée de violence, les autorités locales et les acteurs de la société civile se disent dépassés.

Selon des sources locales, ces exactions seraient le fait de militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) et de combattants Wazalendo indisciplinés, profitant du chaos ambiant. Pendant ce temps, le M23, soutenu par l’armée rwandaise, continue son avancée après avoir conquis Bukavu et Kamanyola. Mercredi 19 février, ils ont pris le contrôle de la cité de Sange, située à environ 30 kilomètres d’Uvira.

La tension est à son comble alors que de nombreux habitants cherchent à fuir. Certains tentent de rejoindre le Burundi par la route, tandis que d’autres embarquent par bateau vers Kalemie, dans la province du Tanganyika.

Médecins sans frontières tire la sonnette d’alarme et appelle à la protection des civils, alors que les hôpitaux sont submergés par l’afflux de blessés. La communauté internationale est interpellée face à l’urgence humanitaire qui se profile.

Crise en RDC : Appel international au retrait immédiat des troupes rwandaises

Le Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs, réunissant des représentants de l’Allemagne, de la Belgique, du Danemark, des États-Unis, de la France, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de la Suède, de la Suisse et de l’Union européenne, appelle au retrait immédiat des Forces de défense rwandaises (FDR) de la République démocratique du Congo (RDC).

Dans une déclaration publiée ce mercredi 19 février, cette coalition exprime sa profonde inquiétude face à la dégradation de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC. Insistant sur l’absence de solution militaire durable, elle exhorte les parties à privilégier la voie diplomatique et politique pour une résolution pacifique du conflit.

« Nous condamnons fermement l’offensive persistante du M23/de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et des FDR dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, ainsi que la prise récente de l’aéroport de Kavumu et de la ville de Bukavu. Nous exigeons le retrait immédiat du M23/AFC de tous les territoires occupés, y compris Goma et son aéroport », stipule le communiqué.

Selon les membres du groupe, cette escalade compromet gravement les efforts de paix régionaux. Ils exhortent toutes les parties à appliquer immédiatement un cessez-le-feu inconditionnel et à encourager le désarmement des groupes armés, dont le M23. L’objectif : mettre un terme aux violences et assurer la protection des populations civiles.

Le Groupe de contact international condamne avec la plus grande fermeté les violations graves des droits humains et appelle la communauté internationale à intensifier ses efforts pour restaurer la stabilité dans la région.

Nord-Kivu : Exode massif à Lubero après de violents combats entre FARDC et M23

Les villages de Kitsombiro et Katondi, en territoire de Lubero (Nord-Kivu), se sont vidés de leurs habitants ce mercredi 19 février, à la suite de violents affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.

Selon des sources locales, des milliers de déplacés fuient vers des zones jugées plus sûres, tandis que la confusion règne sur le terrain. Certains soldats des FARDC, considérés comme des fuyards après avoir abandonné leurs positions, ont été arrêtés par la Police militaire.

L’offensive du M23 a débuté à l’aube avec des bombardements ciblés sur les positions des FARDC, permettant aux rebelles de s’emparer de Ndoluma et Kitsombiro. La situation reste incertaine, et la menace se rapproche dangereusement de Lubero-centre, où plusieurs écoles ont renvoyé les élèves plus tôt que prévu par crainte des combats.

Face à cette avancée inquiétante, l’armée congolaise a déployé ses hélicoptères de combat pour tenter de freiner l’offensive du M23 sur l’axe Kitsombiro-Lubero. L’issue de ces affrontements reste incertaine, tandis que la population, en détresse, continue de fuir.

Tchad-RDC : Un rapprochement stratégique face à la menace du M23 ?

Didier Mazenga, envoyé spécial du président congolais Félix Tshisekedi, a effectué une visite au Tchad le mardi 18 février, dans la foulée du sommet de l’Union africaine. Selon une source proche du dossier, il aurait transmis un message du chef de l’État congolais à son homologue tchadien, sollicitant une éventuelle assistance militaire. Cette démarche intervient alors que le M23, soutenu par le Rwanda, poursuit son avancée dans le Sud-Kivu après la prise de Goma et Bukavu.

Une visite aux multiples enjeux

Habitué des déplacements au Tchad pour accompagner le pays dans sa transition politique, Didier Mazenga a cette fois-ci salué la réussite du processus, à quelques jours des élections sénatoriales du 25 février, censées marquer le retour à l’ordre constitutionnel.

Accueilli par le président Mahamat Idriss Déby, l’émissaire congolais a remis un message personnel de Félix Tshisekedi. Un geste qui confirme l’amitié entre les deux nations et pourrait augurer d’un partenariat stratégique renforcé face aux défis sécuritaires en RDC.

Vers un soutien militaire du Tchad à la RDC ?

Les liens entre Kinshasa et Ndjamena se sont resserrés ces dernières années, notamment grâce au rôle de facilitateur joué par Félix Tshisekedi dans la crise tchadienne. Une avenue portant son nom a même été inaugurée à Ndjamena, signe de cette proximité diplomatique.

Mais cette alliance suscite des suspicions. Paul Kagame, président du Rwanda, accuse son homologue congolais de chercher un appui militaire tchadien pour contrer les offensives du M23 et des forces rwandaises à l’est du Congo.

Si aucune décision officielle n’a encore été annoncée, un haut responsable tchadien confie que « rien n’est exclu ». D’autant que le 9 février, Mahamat Idriss Déby a réaffirmé son soutien à la RDC en appelant au respect de son intégrité territoriale et de sa souveraineté.

L’avenir dira si cette visite diplomatique marque le début d’une coopération militaire entre le Tchad et la RDC dans la lutte contre le M23.

Pillage des ressources minières en RDC : La guerre d’agression rwandaise dévoilée

Ce mardi 18 février à 18h00, la salle de la Presse RTNC3 a accueilli un briefing de presse crucial sur le thème « Pillage des ressources minières de la RDC : les raisons de la guerre d’agression rwandaise ». Animé conjointement par Kizito Pakabomba, ministre des Mines, et Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, cet événement a mis en lumière les enjeux économiques, politiques et humanitaires liés à l’exploitation illégale des ressources naturelles de la République démocratique du Congo (RDC).

Les minerais congolais, une richesse pillée

Kizito Pakabomba a rappelé que les ressources minières de la RDC devraient avant tout profiter à son peuple et contribuer au développement socioéconomique du pays. Malheureusement, ces richesses sont aujourd’hui au cœur d’un conflit dévastateur. « Nos populations sont meurtries, nos femmes violées, nos enfants tués. Les conditions de vie sont désastreuses à cause de l’agression du groupe M23, soutenu par les forces rwandaises », a-t-il déploré.

Le ministre a également souligné que l’exploitation artisanale de l’or dans l’Est du pays n’est pas comptabilisée en RDC, car elle est illégalement exportée vers le Rwanda. « La RDC est dotée d’importants gisements d’or, mais ces ressources sont systématiquement pillées », a-t-il affirmé.

Une guerre sur plusieurs fronts

Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, a quant à lui détaillé les multiples fronts sur lesquels la RDC mène cette guerre : militaire, diplomatique, judiciaire, économique, médiatique et même spirituel. « Le Rwanda mène cette guerre parce qu’il dépend du pillage systématique de nos ressources minières pour survivre », a-t-il déclaré.

Il a également dénoncé les circuits illicites d’exportation du coltan, un minerai stratégique, qui transitent désormais par Kibumba après avoir été démantelés à Bunagana. Ces circuits, déjà pointés du doigt par les experts des Nations Unies, alimentent l’économie rwandaise au détriment du développement de la RDC.

Un bilan humain catastrophique

Le conflit a déjà fait plus de 8 000 morts en seulement quatre jours, selon un bilan officiel révélé par Patrick Muyaya. « 5 000 corps ont déjà été enterrés, et le nombre de victimes ne cesse d’augmenter », a-t-il annoncé. Goma, capitale du Nord-Kivu, est particulièrement touchée par cette violence.

Appel à l’unité et à la vigilance

Face à cette crise, les deux ministres ont appelé à l’unité nationale et à la vigilance contre les discours de division. « Ceux qui veulent raviver le démon de la division en ces temps de crise sont complices de l’ennemi », a averti Patrick Muyaya. Il a également mis en garde contre les fake news et les campagnes de désinformation orchestrées par le Rwanda pour semer la confusion.

Des mesures pour une exploitation responsable

Kizito Pakabomba a rassuré la population en annonçant la mise en place de mesures strictes pour garantir une exploitation minière responsable et durable. « Nous veillons à ce que les minerais exportés ne soient pas issus de conflits et respectent les droits humains », a-t-il affirmé.

En conclusion, les ministres ont réaffirmé leur engagement à protéger les ressources naturelles de la RDC et à œuvrer pour la paix et le développement du pays. « Si nous voulons mettre fin à cette guerre, nous devons rester unis et bannir le démon de la division », a conclu Patrick Muyaya.

Reprise du trafic lacustre sur le lac Kivu entre Bukavu et Goma

Après plusieurs semaines d’interruption, le trafic maritime sur le lac Kivu, entre les villes de Bukavu (Sud-Kivu) et de Goma (Nord-Kivu), a repris ce mardi 18 février 2025. Cette suspension avait été décidée par les autorités du Sud-Kivu en raison des combats violents ayant précédé la chute de Goma aux mains des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise.

La décision de rétablir ce trafic émane directement des rebelles du M23, rapportant des sources locales. Ce matin, deux grands bateaux ont quitté le port de Bukavu en direction de Goma, et des armateurs se préparent également à reprendre les voyages dans l’autre sens.

Bien qu’aucune directive particulière n’ait été imposée aux armateurs, certains combattants du M23 étaient présents au port pour garantir la bonne marche des activités. Ils ont demandé aux armateurs de collaborer avec les autorités étatiques pour assurer la reprise des voyages.

Cette reprise tant attendue par la population va faciliter les déplacements entre les deux villes, qui étaient contraintes de passer par le Rwanda pour voyager. Elle permettra également un approvisionnement plus facile en denrées alimentaires et pourrait contribuer à stabiliser la situation dans la région.

Antonio Guterres interpelle le Rwanda : « La souveraineté de la RDC doit être respectée »

Dans un message publié ce 17 février 2025 sur son compte X, le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres , a exprimé son inquiétude face à la recrudescence des violences en République Démocratique du Congo (RDC) . Il appelle à un dialogue urgent et au respect de l’intégrité territoriale congolaise.

« En République Démocratique du Congo, le peuple congolais souffre une fois de plus d’un cycle brutal de violence. L’impasse doit prendre fin. Le dialogue doit commencer. La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC doivent être respectées. »

Le M23 persiste malgré le cessez-le-feu

Malgré les engagements de cessez-le-feu, notamment soutenus par la France , les rebelles du M23 , soutenus par le Rwanda , poursuivent leurs attaques en violant les droits humains et en perpétrant des crimes sur le sol congolais.

Le gouvernement congolais suit la situation de près et affirme mettre tout en œuvre pour rétablir l’ordre, assurer la sécurité et garantir l’ intégrité territoriale du pays.

Alors que la tension monte, l’intervention de l’ONU pourrait-elle faire pression sur Kigali pour mettre fin aux hostilités ? Le monde observe. 

Bukavu sous occupation du M23 : une ville paralysée après les pillages

La ville de Bukavu est sous l’occupation des rebelles du M23 depuis le dimanche 16 février . Déjà vendredi, la tension était montée d’un crâne, marquée par des scènes de pillages massifs après le retrait des Forces armées congolaises (FARDC) .

Une ville meurtrie et paralysée

Ce lundi, Bukavu ressemble à une ville fantôme . Boutiques et magasins pillés sont laissés vides, leurs portes béantes . Partout dans les rues, des déchets et restes des biens saccagés jonchent le sol, témoignant du chaos qui s’est abattu sur la ville.

Les habitants, restés cloîtrés chez eux ces derniers jours, commencent timidement à sortir.

« Depuis plusieurs jours, nous sommes coincés dans nos maisons, mais comme il ya une accalmie, nous essayons de sortir », explique un conducteur de taxi-moto.

De Carrefour à la place de l’Indépendance , en passant par Nyawera et Nguba , quelques passants s’aventurent dehors, observant une ville en ruine.

Une lueur d’accalmie sous tension

Si quelques taxis et motos ont repris la circulation, la peur demeure omniprésente . La situation reste précaire et l’incertitude plane sur l’avenir de la ville sous occupation rebelle.

Drame à Kimpese : Un soldat de la garde républicaine abat trois civils

Un drame a secoué la ville de Kimpese , dans le territoire de Songololo (Kongo Central), ce dimanche 16 février. Un soldat de la garde républicaine , chargé de la surveillance des installations de la société pétrolière SEP Congo , à ouvert le feu sur trois passants. Les victimes, grièvement blessées, ont succombé peu après à l’ hôpital IME de Kimpese .

Un acte tragique sous l’effet de l’alcool

Selon des témoins sur place, le militaire, en état d’ éthylisme avancé , a tiré sans raison apparente sur les trois civils.

« Un élément de la garde républicaine affecté à la surveillance des installations de SEP Congo à Kimpese a tiré sur trois personnes. Les trois ont succombé de leurs blessures à l’hôpital IME », a rapporté une source locale.

Après son acte meurtrier, le soldat a été immédiatement arrêté dans la soirée et transféré à l’ auditorat militaire détachement de Kisantu .

Un climat de tension à Kimpese

Cet incident suscite une vive émotion et des interrogations sur la discipline au sein des forces de sécurité. Les habitants de Kimpese appellent à une enquête approfondie et à des sanctions exemplaires contre le militaire incriminé.

L’auditorat militaire de Kisantu devrait rapidement statuer sur le sort de ce soldat, dont l’acte pose une nouvelle fois la question de la gestion de l’ alcoolisme dans l’armée et de la sécurité des populations civiles en RDC.

Belgique-RDC : Maxime Prévot réaffirme son soutien à Félix Tshisekedi et appelle à des sanctions contre le Rwanda

En marge de la Conférence de Munich sur la sécurité, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, s’est entretenu ce vendredi avec Maxime Prévot, vice-Premier ministre belge et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération au développement.

Fervent opposant aux agissements du Rwanda, Prévot a une fois de plus réaffirmé son soutien au chef de l’État congolais face à l’instabilité persistante dans l’Est de la RDC. Il a condamné fermement l’invasion rwandaise et plaidé pour l’adoption de sanctions contre le régime de Kigali.

Vers des sanctions et la suspension de la coopération avec le Rwanda

Maxime Prévot a déclaré qu’il envisageait une palette d’actions et de sanctions pour répondre aux exactions du Rwanda. Il a notamment proposé de mettre un terme au programme de coopération au développement entre la Belgique et le Rwanda.

« Je veillerai qu’au-delà de l’indignation en parole, on puisse aussi joindre les actes par des gestes concrets », a-t-il affirmé. Il compte plaider pour la suspension de plusieurs accords entre l’Union européenne et Kigali, estimant que la situation en RDC exige une réponse forte.

Un soutien renforcé à la RDC

Depuis longtemps, la Belgique condamne l’implication du Rwanda dans la déstabilisation de la région des Grands Lacs. Maxime Prévot a souligné que Bruxelles doit aller au-delà des simples condamnations et passer à l’action.

« Ce qui se passe dans l’Est du Congo ne peut pas nous laisser indifférents », a-t-il conclu, réaffirmant ainsi son engagement aux côtés du peuple congolais.

L’aéroport de Kavumu tombe aux mains des rebelles du M23

L’aéroport de Kavumu, situé dans la province du Sud-Kivu, est tombé sous le contrôle des rebelles du M23 ce vendredi après-midi. Ces derniers, appuyés par l’armée rwandaise, ont également pris le centre commercial de la ville de Kavumu, située à 30 km de Bukavu.

Selon des sources locales, les combattants du M23 ont pénétré dans le territoire de Kabare depuis la cité de Kabamba, dans le groupement d’Irhambi Katana, tôt dans la matinée du 14 février.

Une avancée rapide des rebelles

La veille, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et leurs alliés avaient tenté de bloquer leur progression dans le territoire de Kalehe. Malgré une résistance acharnée, les rebelles ont poursuivi leur avancée vers Kavumu.

Fait inquiétant, aucun affrontement n’a été signalé entre Katana et Kavumu, laissant supposer une prise de contrôle rapide et sans opposition majeure.

Silence des autorités militaires

Alors que la situation demeure critique, aucune réaction officielle des forces congolaises n’a encore été obtenue. Tous les efforts pour joindre les responsables du camp militaire de Nyamunyunyi, situé aux abords de l’aéroport, sont restés vains.

Cette offensive du M23 marque une nouvelle escalade du conflit dans l’est de la RDC et soulève de vives inquiétudes quant à la sécurité des populations locales.

L’UE condamne l’agression du Rwanda en RDC : un vote historique mais symbolique mais sans sanctions

Le Parlement européen a adopté une résolution ce jeudi 13 février, dénonçant les activités militaires du Rwanda en République démocratique du Congo. Sur 495 votants, 443 ont approuvé la résolution, tandis que seuls 4 s’y sont opposés et 48 se sont abstenus.

« La résolution sur la RDC condamne clairement l’agression du Rwanda et a été votée à une très large majorité », a souligné le député français Thierry Mariani. Il a cependant rappelé que cette décision n’entraîne pas de mesures concrètes : « Maintenant, elle doit être suivie d’actes concrets pris par la Commission Européenne… et ce n’est pas évident. »

Un acte symbolique face aux demandes de Kinshasa

La RDC réclame depuis longtemps des sanctions contre Kigali. Toutefois, cette résolution reste un signal politique sans impact immédiat.

Mercredi, trois eurodéputées – Majdouline Sbai, Sara Matthieu et Saskia Bricmont – ont exigé un embargo immédiat sur les minéraux rwandais. Elles estiment que le mémorandum signé en février 2024 entre l’Union européenne et Kigali sur les chaînes de valeur des matières premières critiques est insuffisant.

Des appels à des mesures plus strictes

Les trois élus demandent :

  • L’interdiction d’importer les minéraux en provenance du Rwanda.
  • La suspension du mémorandum et de la feuille de route avec Kigali.
  • La conditionnalité de toute coopération future à l’adhésion du Rwanda à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) et au retrait de ses troupes de RDC.

Kigali continue de nier toute implication

Kinshasa et plusieurs organisations internationales accusent le Rwanda de soutenir le groupe armé M23, actif dans le Nord-Kivu. Kigali rejette ces accusations.

La Commission européenne ne s’est pas encore exprimée sur ces nouvelles demandes. Reste à savoir si l’UE transforme cette résolution en actions concrètes ou si elle reste un simple avertissement.


La Fonction Publique se mobilise pour l’effort de guerre

Face aux tensions sécuritaires persistantes à l’Est de la République Démocratique du Congo, Jean-Pierre Lihau Ebua , ​​Vice-Premier Ministre en charge de la Fonction Publique, a annoncé un engagement fort en faveur des Forces Armées de la RDC (FARDC) .

Lors d’un Farafara spécial tenu le mercredi 12 février 2025 , en présence des représentants des agents publics, une contribution volontaire des fonctionnaires a été initiée pour soutenir les militaires sur le front.

 Un engagement sans limite pour la souveraineté nationale
« Cette opération ne prendra fin que lorsque le dernier soldat rwandais aura quitté notre sol. » a déclaré le VPM Jean-Pierre Lihau, appelant à une mobilisation nationale autour de cet effort de guerre.

Cette initiative illustre la solidarité et le patriotisme des fonctionnaires congolais, unis pour appuyer les FARDC dans la défense de l’intégrité territoriale du pays.

Mystérieux Déploiement Militaire Sud-Africain en RDC : Que Prépare Pretoria à Lubumbashi ?

Il y a une dizaine de jours, l’Afrique du Sud a discrètement envoyé plusieurs centaines de soldats et du matériel militaire à Lubumbashi, bien loin de la zone de guerre où les FARDC et leurs alliés affrontent le M23 soutenu par le Rwanda. Ce déployé intrigue, d’autant plus qu’il s’ajoute aux 2 700 soldats sud-africains déjà engagés au sein de la Monusco et de la SAMIRDC, la force de la SADC.

Selon Reuters, entre 700 et 800 militaires sud-africains ont été envoyés sur place, une manœuvre qui soulève des questions, notamment après la mort de 14 soldats de Pretoria lors des affrontements contre le M23 en janvier. Pourtant, silence radio du côté du gouvernement sud-africain, qui n’a même pas informé la Commission de défense du Parlement, comme l’a regretté le député Chris Hattingh.

Un mystère bien gardé

Du côté congolais, le flou persiste. Le général Sylvain Ekengé, porte-parole des FARDC, affirme ne pas pouvoir confirmer ou infirmer cette information. Pourtant, une source sécuritaire haut placée à Lubumbashi assure que 400 soldats sud-africains sont bien arrivés depuis plus d’une semaine. Avant ce déploiement, des avions sud-africains avaient discrètement acheminé du matériel militaire et une vingtaine de militaires, selon une autre source au sein du gouvernorat du Haut-Katanga.

Pourquoi Lubumbashi ? Une mission encore inconnue

Située à 1 700 km du théâtre des opérations dans l’Est, la ville de Lubumbashi semble un choix étrange pour ces renforts. Ces soldats vont-ils être redéployés vers la ligne de front ? Remplissent-ils une mission spécifique dans le sud du pays ? Impossible d’obtenir une réponse officielle, notre source évoquant simplement un « secret d’État ».

Alors que les tensions régionales s’intensifient, ce déploie de nombreuses interrogations sur le rôle réel de l’Afrique du Sud dans le conflit congolais. Une chose est sûre : Pretoria ne veut pas ébruiter cette opération.

Reprise des combats entre le M23 et l’armée congolaise à Lubero

Après plusieurs semaines d’accalmie, de violents affrontements ont éclaté ce mardi 11 février entre les rebelles du M23 , soutenus par l’armée rwandaise, et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) appuyées par les Wazalendo sur la ligne de front de Lubero , dans le Nord-Kivu .

Dès 13h00 locales , les rebelles ont largué des bombes sur des positions de l’armée congolaise à Kivisire , à 15 km de Mambasa de Lubero , selon un notable de Ndoluma , où des tirs à l’arme lourde ont été entendus. Cette nouvelle offensive intervient au lendemain d’une attaque meurtrière du M23 qui a coûté la vie à un civil et plusieurs militaires congolais .

Ces combats reprennent malgré l’appel au cessez-le-feu lancé samedi par les chefs d’État de la SADC et de l’ EAC lors d’un sommet en Tanzanie. Sur le terrain, la ligne de front se situe désormais entre Mambasa , contrôlé par l’armée congolaise, et Alimbongo , un village stratégique tenu par les rebelles . La situation reste extrêmement tendue , menaçant d’aggraver l’instabilité sécuritaire dans l’Est de la RDC.

Guy Kabombo appelle à la mobilisation totale pour la province

En visite à Beni ce lundi 10 février 2025, le vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Mwadiamvita, a exhorté le gouverneur du Nord-Kivu et son équipe à garantir le bon fonctionnement de la province, malgré la crise sécuritaire causée par l’occupation de Goma par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.

« Il ne s’agit pas d’aller plaider, mais de faire ce qu’il faut pour que la province fonctionne », a-t-il insisté, saluant les initiatives déjà mises en place.

Devant plusieurs officiers militaires et commandants de grandes unités de l’armée, il a appelé à une mobilisation totale pour défendre l’intégrité de la République démocratique du Congo. « Si nous devons vivre, c’est ici au Congo. Si nous devons mourir, c’est ici au Congo », a-t-il affirmé avec détermination, promettant un soutien logistique et stratégique renforcé aux forces sur le terrain.

Cet appel à la résistance intervient alors que l’insécurité reste préoccupante dans le Nord-Kivu, mettant à rude épreuve l’administration provinciale et les forces armées.

Le Saint-Siège condamne la prise de Goma et appelle à une solution pacifique en RDC

Le Saint-Siège condamne l’escalade de la violence dans l’Est de la République démocratique du Congo. La prise de Goma par le M23 et son avancée vers Bukavu ont aggravé la crise humanitaire. Lors de la 37ᵉ session du Conseil des Droits de l’homme à Genève, le Vatican a dénoncé les pillages, les violations des droits humains et les déplacements massifs de population.

Il exige la réouverture immédiate de l’aéroport de Goma. Cette mesure est essentielle pour l’acheminement de l’aide humanitaire et l’évacuation des blessés. Le Pape François appelle à la fin des combats et à la protection des civils.

Le Vatican exhorte les autorités congolaises et la communauté internationale à privilégier les solutions pacifiques. Il présente ses condoléances aux familles des victimes. Il rappelle aussi l’obligation de respecter le cessez-le-feu, conformément au droit international humanitaire.

Le Saint-Siège soutient le processus de Luanda et encourage la reprise des négociations. Il salue la création d’une mission indépendante d’établissement des faits. Il demande au M23 d’arrêter immédiatement les hostilités et de quitter les zones occupées. L’intégrité territoriale de la RDC doit être respectée.

Malawi annonce le retrait de ses troupes de la RDC : tensions et incertitudes sur l’avenir de la mission régionale

Le 5 février 2025, le président malawien Lazarus Chakwera a ordonné le retrait des troupes malawiennes de la République Démocratique du Congo. Cette décision fait suite à un cessez-le-feu annoncé par le groupe armé M23 le 4 février. Cependant, le cessez-le-feu a rapidement été rompu, soulevant des interrogations sur la stabilité de la région.

Les raisons du retrait des troupes malawiennes

Les forces malawiennes faisaient partie d’une mission régionale de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), déployée en 2023 pour soutenir le gouvernement congolais face aux violences dans l’est du pays. Le Malawi justifie son retrait par le respect du cessez-le-feu du M23. Toutefois, certains experts estiment que cette décision a été prise trop tôt, avant même la réunion prévue entre la SADC et la Communauté de l’Afrique de l’Est.

Les conséquences pour la mission régionale

Le retrait des troupes malawiennes réduit l’effectif de la mission régionale, qui passe de 5 000 à 4 000 soldats. Cette baisse pourrait fragiliser l’efficacité de la mission de paix, particulièrement dans une région encore marquée par les violences. Plusieurs questions demeurent : comment sécuriser les zones sensibles ? Et que deviendra le matériel militaire lourd présent sur place ?

Réactions et implications pour la sécurité en RDC

La décision a été bien accueillie au Malawi, après la mort de trois soldats en janvier 2025. Cependant, elle soulève des préoccupations concernant la stabilité de l’est de la RDC. Le retrait malawien pourrait affaiblir l’engagement régional pour la stabilisation de cette région, déjà en proie à de nombreux conflits armés.

Le sommet en Tanzanie : vers des éclaircissements ?

Le sommet conjoint de la SADC et de la Communauté de l’Afrique de l’Est, qui débutera le 7 février en Tanzanie, devrait apporter des précisions sur les modalités de ce retrait. Les dirigeants régionaux discuteront des solutions possibles pour maintenir la stabilité et la sécurité en RDC, tout en clarifiant les enjeux du retrait des troupes malawiennes.

Sommet EAC-SADC : un tournant pour la crise en RDC ?

Le sommet conjoint de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) s’ouvre ce vendredi 7 février 2025 à Dar es Salaam, en Tanzanie. Au cœur des discussions : la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo, marquée par l’agression rwandaise via le M23, selon Kinshasa.

Alors que les violences se multiplient, Amnesty International exhorte les dirigeants régionaux à agir pour mettre fin aux atrocités et traduire les responsables en justice.

« Ce sommet spécial sur la situation très grave en RDC n’a que trop tardé. Les conséquences sur les droits humains sont catastrophiques : des centaines de milliers de civils fuient les combats et vivent dans des conditions désastreuses », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

L’organisation appelle les États et institutions internationales, dont l’Union africaine, l’ONU et l’Union européenne, à renforcer leur engagement et à dénoncer ceux quint les attaques contre Goma facilité et d’autres localités.

Ce sommet, organisé à l’initiative du président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa (SADC) et du président kényan William Ruto (EAC), se poursuivra jusqu’au 8 février 2025. Il pourrait marquer un tournant décisif, notamment en réactivant les processus de Luanda et de Nairobi pour une désescalade durable entre la RDC et le Rwanda.

Le Burundi renforce son emprise militaire dans l’est de la RDC : un tournant stratégique

Depuis la signature d’un accord de coopération militaire en septembre 2023, le Burundi s’affirme comme un acteur clé du conflit dans l’est de la RDC. Cet accord a permis à Gitega d’officialiser une présence militaire jusqu’alors secrète, déployant près de 10 000 soldats burundais pour lutter notamment contre le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda.

Ces derniers jours, un nouveau bataillon, le 22e TAFOK (Task Force), est en phase de mobilisation à Gatumba, près de la frontière congolaise, avant son envoi à Bukavu, capitale du Sud-Kivu. Avec ce renfort, le nombre total de bataillons burundais en RDC atteint 16, soit entre 8 000 et 12 000 hommes. « Impossible d’être plus précis », indique une source militaire, en raison des effectifs variables par unité.

Cinq bataillons opèrent dans les Hauts et Moyens plateaux de Fizi et Uvira, menant des offensives contre les rebelles burundais du RED-Tabara. Mais l’essentiel du contingent est intégré au dispositif de défense de Bukavu, sous le commandement du général Pontien Hakizimana, alias Mingi. Ce régiment, organisé en quatre brigades de trois bataillons chacune, est déployé aux avant-postes de Kalehe, Kamanyola et Kavumu.

Malgré son manque d’équipement et de ravitaillement, la Task Force burundaise joue un rôle crucial. « Nous avons réussi à ralentir l’avance ennemie, à reconquérir des localités et à infliger des pertes lourdes au M23 et à ses alliés rwandais », affirme un haut gradé burundais. Toutefois, les pertes sont également considérables de leur côté.

Ce renforcement militaire du Burundi en RDC soulève des questions sur l’évolution du conflit et l’équilibre des forces dans la région. Jusqu’où ira cet engagement ?

 

Goma : Le M23 impose un meeting et paralyse la ville

Ce jeudi 6 février, la ville de Goma a été marquée par une paralysie totale des activités socioéconomiques, en raison d’un meeting imposé par les rebelles du M23 au stade de l’Unité. La journée a été placée sous haute tension, avec des commerces, des magasins et des marchés fermés, privant ainsi les habitants de leurs activités habituelles.

Des témoignages recueillis sur place font état de l’intensification des menaces exercées par les rebelles du M23, qui occupent la ville depuis quelques jours. Ces derniers ont appelé, sous forme de menace, l’ensemble de la population à se rendre au stade pour un rassemblement. Un communiqué des rebelles précisait que toute personne ne se conformant pas à cet ordre risquait d’être interpellée.

Selon des sources locales, l’objectif de ce meeting était de présenter au public les nouvelles autorités de l’administration parallèle que les rebelles ont mises en place dans les territoires qu’ils occupent. Une journée placée sous le signe de la tension, alors que la situation sécuritaire continue de se dégrader à Goma.

Kagame plaide la désescalade, Kinshasa dénonce l’occupation de Goma

Alors que le président rwandais Paul Kagame plaidait mercredi la désescalade du conflit avec le président du Conseil européen António Costa, la ministre d’État congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner dénonçait devant les parlementaires européens l’occupation de Goma par une « coalition RDF-M23 », accusant Kigali de soutenir cette rébellion meurtrière.

Lors de son échange avec António Costa, Kagame a insisté sur la nécessité d’une approche diplomatique et d’un « sang-froid » de toutes les parties impliquées, mettant en avant la coopération entre l’Union européenne et le Rwanda.

Mais du côté congolais, le ton était tout autre. Devant l’Assemblée Parlementaire Afrique-UE, la ministre congolaise a dressé un bilan accablant : 3 000 morts, trois millions de civils pris en otage et utilisés comme « boucliers humains », et un pillage massif des ressources minières. Kinshasa continue d’accuser Kigali d’alimenter le chaos en soutenant activement le M23, malgré les processus diplomatiques en cours à Luanda et Nairobi.

Les tensions entre la RDC et le Rwanda restent vives, et la communauté internationale peine à trouver une issue à cette crise qui menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs.

Le M23 s’empare de Nyabibwe après de violents combats

Les rebelles du M23 ont pris le contrôle de la cité de Nyabibwe, dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu), ce mercredi 5 février, après des combats intenses contre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les résistants Wazalendos.

Les affrontements ont éclaté aux premières heures du matin sur les collines Nyangantwa et Chanjwe. Vers midi, des éléments du M23 étaient déjà visibles dans le centre de la cité, suscitant une vive inquiétude au sein de la population locale.

« L’ennemi nous a contournés par derrière et a défié nos positions. Nyabibwe vient de tomber », a confirmé une autorité locale.

Mardi, la société civile de Kalehe avait alerté sur un renforcement du M23 en hommes et en matériel, avec des renforts en provenance de Goma. Malgré un cessez-le-feu décrété unilatéralement il y a deux jours, les rebelles perdurent leur avancée, menaçant désormais Kalehe-Ihusi.

Depuis le 18 janvier, les combats, initialement concentrés dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), se sont propagés au Sud-Kivu, notamment à Kalungu, Lumbishi, Numbi, Minova et Ziralo.

Le Sénat en ordre de bataille face à la crise de l’Est

Le président du Sénat, Sama Lukonde, a ouvert, ce mardi 4 février, la session extraordinaire demandée par le Président de la République afin de trouver des solutions politiques et diplomatiques à la crise sécuritaire dans l’Est du pays.

Une commission mixte Assemblée nationale-Sénat pour proposer des stratégies

Dans son discours d’ouverture, Sama Lukonde a annoncé la création d’une commission mixte réunissant des membres des commissions Défense et sécurité, Relations extérieures, Socioculturelles et Genre du Sénat. Cette instance aura pour mission de formuler des propositions concertées pour une sortie de crise.

« Nous tous, collectivement comme nation, et chacun de nous, de manière singulière, sommes affectés par ces situations sécuritaires aggravées et leurs conséquences dures. Engageons-nous sans réserve pour donner à notre mère patrie le meilleur de nous », a déclaré le président du Sénat.

Un cadre pour répondre à l’occupation de l’Est par le Rwanda et le M23

Cette session extraordinaire a été convoquée afin d’élaborer des stratégies diplomatiques et politiques face à la présence de l’armée rwandaise et des rebelles du M23 sur une partie du territoire congolais.

Une plénière est également en cours à l’Assemblée nationale, et les sénateurs volontaires sont invités à rejoindre les travaux de la commission mixte.

Renforcement des troupes du M23 à Kalehe malgré l’annonce d’un cessez-le-feu

La situation est relativement calme ce mardi dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, selon plusieurs sources locales. Toutefois, ces dernières alertent sur un renfort en hommes et en matériel des rebelles du M23 dans les villages de Murambi et Kabugizi.

Des mouvements suspects malgré l’absence d’affrontements

Selon la société civile locale, aucun combat n’a été signalé ce mardi, mais plusieurs convois de jeeps ont été aperçus dans ces zones. Des rebelles sont arrivés à Luhefu et Kisale, exigeant le départ des prêtres du couvent, qui ont quitté les lieux le 3 février.

Face à ces mouvements, la société civile appelle les autorités à renforcer la sécurité pour prévenir toute attaque.

Des combats meurtriers avant l’annonce d’un cessez-le-feu

Lundi, des affrontements ont opposé les FARDC aux rebelles du M23 à Nyamasasa, selon Archimède Karhebwa, administrateur adjoint du territoire de Kalehe. Le week-end dernier, le colonel Alexis Rusabissha a été tué sur l’axe Kanyanja, près de Kiniezire, lors d’un affrontement, a annoncé le général Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC.

Le M23 a annoncé un cessez-le-feu lundi, mais précise qu’il défendra ses positions en cas d’attaques. Cependant, plusieurs sources signalent un renforcement des troupes rebelles, laissant planer des doutes sur la réelle volonté de désescalade dans la région.

Crise sécuritaire en RDC : le Parlement convoqué en session extraordinaire

Les deux chambres du Parlement congolais se réunissent ce mardi 4 février en session extraordinaire, dans un contexte de crise sécuritaire alarmant. L’objectif principal de cette convocation : analyser la situation dans l’Est du pays, après la prise de la ville de Goma par les rebelles du M23.

Un huis clos pour statuer sur l’urgence nationale

Lundi soir, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, et Sama Lukonde, président du Sénat, ont discuté des modalités d’organisation de cette session, en application des directives du chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Étant donné la sensibilité du sujet, les séances plénières se tiendront à huis clos afin d’assurer la confidentialité des débats et des décisions à prendre.

Des pistes politiques et diplomatiques attendues

Le rapporteur de l’Assemblée nationale, Jacques Djoli, a précisé que cette session vise à trouver des solutions durables pour rétablir la paix dans la région. Les députés devront ainsi proposer des mesures politiques et diplomatiques pour tenter de mettre fin à une crise qui a déjà causé des milliers de morts et d’immenses déplacements de population.

Prestation de serment des nouveaux juges de la Cour Constitutionnelle

En parallèle des discussions sur la situation sécuritaire, cette session extraordinaire verra également la prestation de serment des nouveaux juges de la Cour Constitutionnelle, récemment nommés par le président Félix Tshisekedi.

Alors que la tension monte, la communauté nationale et internationale attend avec impatience les résolutions qui seront prises par le Parlement pour faire face à cette crise.