Le député national Claude Misare, élu d’Uvira (Sud-Kivu) et membre du parti de Vital Kamerhe, a déposé le lundi 31 mars 2025 une proposition de loi visant à instaurer le service militaire obligatoire en République Démocratique du Congo. Cette initiative intervient après l’interpellation du président de l’Assemblée nationale sur la situation sécuritaire et face aux agressions répétées du Rwanda à l’Est du pays.
Un renforcement stratégique des effectifs militaires
Claude Misare justifie cette initiative par la nécessité de consolider les rangs des FARDC dans un contexte marqué par l’infiltration, les trahisons et la faiblesse des effectifs. Il estime qu’un service militaire obligatoire permettrait de mieux défendre le pays contre les agressions extérieures, notamment celles menées par le M23 et l’armée rwandaise.
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« Si tous les jeunes congolais âgés de 18 à 30 ans étaient dotés de connaissances militaires, le Rwanda ne pourrait plus occuper certaines parties de notre territoire », affirme-t-il.
Une formation en deux phases
La proposition de loi prévoit un service militaire obligatoire de six mois comprenant :
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Trois mois de formation civique et patriotique, axés sur l’histoire militaire du Congo, l’éthique et la psychologie militaire.
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Trois mois de formation militaire pure, incluant l’apprentissage des bases du combat et de la défense nationale.
Les jeunes formés constitueraient une réserve militaire mobilisable en cas de conflit.
Service militaire obligatoire vs Réserve Armée de la Défense
Contrairement à la Réserve Armée de la Défense (RAD), qui repose sur un engagement volontaire, le service militaire obligatoire impliquerait une formation systématique de tous les jeunes en âge de servir.
« Pour être réserviste, il n’y a aucune obligation. Le service militaire obligatoire, lui, concernera toute la jeunesse pour garantir une meilleure défense du pays », précise Claude Misare.
Un contexte sécuritaire préoccupant
Depuis plus de 30 ans, l’Est de la RDC est en proie à une insécurité persistante, exacerbée par l’intervention de groupes armés soutenus par le Rwanda. Selon l’ONU, entre 3 000 et 4 000 soldats rwandais combattent actuellement aux côtés du M23, aggravant la situation humanitaire et militaire au Nord et Sud-Kivu.
Pour Claude Misare, l’heure est à l’action :
« Il est urgent que chaque entité assume sa responsabilité pour garantir la souveraineté nationale. »
Reste à savoir si cette proposition de loi sera adoptée par le Parlement et si elle pourra réellement contribuer à la sécurisation du territoire congolais.