Washington, 25 avril 2025 — La République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont signé une déclaration de principes historique à Washington, s’engageant à poser les bases d’un accord de paix global d’ici le 2 mai 2025. Ce geste fort, facilité par les États-Unis, intervient dans un climat de tensions persistantes dans l’Est congolais, marqué par les accusations de soutien du Rwanda au mouvement rebelle M23.
Cette déclaration a été signée par les ministres des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner (RDC) et Olivier Nduhungirehe (Rwanda), en présence du Secrétaire d’État américain Marco Rubio. Elle s’articule autour de six engagements majeurs :
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
- Reconnaissance mutuelle de la souveraineté et de l’intégrité territoriale
- Prise en compte des préoccupations sécuritaires
- Promotion de l’intégration économique régionale
- Retour sécurisé des déplacés
- Soutien renforcé à la MONUSCO
- Élaboration d’un accord de paix structuré et contraignant
La voix de Kinshasa : “Un pas courageux vers la stabilité”
Prenant la parole après la signature, Thérèse Kayikwamba Wagner a salué une avancée diplomatique cruciale :
“Ce que nous avons signé aujourd’hui n’est pas un simple document. C’est un engagement politique fort à dialoguer, à se respecter, et à bâtir un avenir de paix. La République Démocratique du Congo est déterminée à sortir définitivement du cycle de violences qui mine notre région.”
Elle a aussi souligné la dimension humaine de cette initiative :
“Des millions de nos compatriotes sont déplacés, vivent dans la peur ou dans des camps. Ce processus leur donne une perspective de retour, de dignité, et de reconstruction.”
Wagner a tenu à remercier les partenaires internationaux :
“Je rends hommage au leadership américain et à tous les facilitateurs africains, notamment le président Faure Gnassingbé. Sans leur implication, ce moment n’aurait pas été possible.”
Une échéance claire et une diplomatie active
Conformément au texte, les deux pays s’engagent à rédiger un avant-projet d’accord de paix d’ici le 2 mai, dans le cadre des processus de Nairobi et Luanda, placés sous l’autorité de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la SADC, avec le soutien de l’Union africaine. Le président togolais Faure Gnassingbé agira comme facilitateur.
En cas de blocage, des réunions ministérielles à Washington sont prévues sous supervision américaine.
Rubio : “La paix, condition de la prospérité”
Le Secrétaire d’État Marco Rubio a salué une étape stratégique :
“Ce processus est une promesse de stabilité, de croissance économique, et d’opportunités partagées. Les États-Unis continueront d’investir dans la région, à condition que la paix devienne une réalité durable.”
Il a également remercié le conseiller Massad Boulos pour son rôle actif dans les négociations :
“Sa vision et son engagement ont fait avancer ce dialogue dans la bonne direction.”
Nduhungirehe : “Nous devons traiter les causes profondes”
De son côté, le ministre rwandais Olivier Nduhungirehe a insisté sur les racines des tensions :
“Nous devons bâtir une sécurité durable, mettre fin à l’extrémisme, et créer des chaînes de valeur économiques régionales. Cela passe par un dialogue honnête et une coopération pragmatique.”
Il a souligné que le texte signé “ouvre une fenêtre unique pour construire une paix définitive.”
Les partisans saluent une avancée attendue
Dans les rues de Bukavu, Kinshasa, Kigali, et sur les réseaux sociaux, de nombreux citoyens, experts et membres de la diaspora saluent un tournant :
“C’est la première fois qu’on donne une vraie échéance à la paix”, affirme Célestine M., activiste congolaise.
“Si les États-Unis restent impliqués, cela peut vraiment changer la donne”, ajoute John K., entrepreneur rwandais basé à Kigali.
un nouveau chapitre, mais rien n’est encore gagné
La déclaration de Washington n’est qu’une étape. Le chemin vers la paix exige des actions concrètes, un dialogue constant, et une volonté politique à toute épreuve. Mais pour la première fois depuis longtemps, la région des Grands Lacs entrevoit un avenir sans guerre.